Dans le but d’empêcher la transformation scandaleuse du parking public de la mairie commune III du district de Bamako en un marché, pour recasser les commerçants du Marché Rose et des Halls aux légumes, mercredi 20, des riverains ont organisé une assemblée générale de mobilisation et de sensibilisation pour freiner la maire Djiré Mariam Diallo dans ses manœuvres.
Un espace bien aménagé, spacieux et aéré qui donne de la beauté au paysage du versant droit du long des rails, qui sert d’aire de sports, d’événements officiels et importants et de parking pour la Commune III. Il s’agit bien du parking public de la mairie de la Commune III. Ce parking dont il question est situé à Ouolofobougou, fait la fierté de tous les habitants de la Commune III. Cela pour deux raisons fondamentales. D’abord il a permis de trouver des solutions viables aux embouteillages et bouchons durant les jours de célébration de mariage. Ensuite il a offert à la Commune III, un espace digne de ce nom pour la tenue des événements officiels et de portée populaire. Pour preuve, cet espace sert de cadre pour la tenue de la rue marchande des fêtes de fin d’année et a servi de cadre aussi aux funérailles de l’ancien Premier ministre Mamadou Dembélé.
En réalité ce parking public constitue le seul cadre sécurisé pour abriter de grands événements sans perturber la circulation pour la Commune. De même, il sert de lieu de stationnement de véhicules pour les usagers de la mairie de la commune III, du Centre d’Orientation Professionnelle de Coupe et de Couture (COPCC) et de l’ancien immeuble du ministère du Commerce et de l’Industrie.
Cependant, à la surprise générale, l’actuelle équipe municipale, dirigée par Mme Djiré en complicité (certainement avec la mairie du district) veut octroyer ce parking public à des commerçants déguerpis du marché Rose. Déjà les travaux, ce parking a été pris d’assaut par une entreprise des travaux publics qui y confectionne des briques. Face à cette situation alarmante, les riverains de ce parking et les populations de la Commune III ne veulent pas rester en simples spectateur du bradage de leur domaine public. D’où la tenue, mercredi matin d’un setting, sanctionné par une assemblée générale.
Cette assemblée générale a enregistré en plus du Directeur du COPCC Sambou Fané qui accuse la maire de commune III de vendre le parking, la présence du président de l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers du Mali (APCM) Mamadou Minkoro Traoré, le coordinateur des chefs de quartiers de la commune III Samake Traoré, des représentants de la jeunesse de la commune , des parents d’élèves du COPCC et d’autres organisations de la commune.
Au cours de cette assemblée, le président de l’APCM dira que la transformation de ce parking en marché provoquera des conséquences énormes, dont la perturbation de cours des élèves, la fréquentation des lieux par des bandits. Selon M.Traoré dès qu’il a été informé de la situation, il a saisi les plus hautes autorités, par un courrier, n° MMT-MO/00000080/APCMM du 20 février 2018 adressé au Premier Ministre, pour attirer leur attention sur les risques d’insécurité que va occasionner l’occupation de ce parking par des commerçants.
Sambou Fané Directeur du COPCC, a révélé qu’il y a une convention, entre le maire du district Adama Sangaré, la maire de la commune III, Djiré Mariam Diallo et l’entreprise chargée de la construction du marché. Et que dans cette convention la mairie de la C III aurait perçu 50 millions CFA comme frais de vente du parking pour sa construction en marché.
Quant au coordinateur des chefs de quartier, il a bien clarifié sa position en tant qu’autorité coutumière en affirmant n’avoir jamais été associé et en aucun moment à cette décision de la maire de transformer ce parking en marché. C’est pourquoi, il a invité Mme le maire de surseoir aux travaux si réellement elle affirme être élue par la population de la commune.
L’entêtement de Mme le maire!
Faut-il le signaler, suite au courrier du président de l’APCMM, adressé aux plus hautes autorités, une équipe conjointe de la Direction Nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat et de la Direction Régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat du district de Bamako a mené des investigations. Cette équipe dans une note d’information qu’elle a fournie, signale les impacts négatifs que peuvent avoir l’occupation du site en marché. Ces impacts sont : un manque de parking pour la mairie de la C III, le COPCC et les autres structures environnantes recevant également du public, un risque de d’insécurité lié à la proximité des rails et de l’échangeur Babemba, un risque d’embouteillage au niveau de l’échangeur Babemba, et un risque d’occupation pérenne de l’espace dans le temps. Dans sa conclusion l’équipe dira qu’il est souhaitable que la vocation de parking dudit espace soit conservée malgré la problématique de trouver un site de recasement au profit des commerçants touchés par les travaux de reconstruction du marché rose et des halls aux légumes du grand marché de Bamako. D’autres espaces peuvent être ciblés à cet effet par le groupe de suivi. Malgré cette note Mme Djiré comme une borgne dans un pays des aveugles a refusé de revenir sur sa décision de construction de marché sur le parking. Pourquoi ?
Les raisons sont ne sont pas à chercher loin, il s’agit du soutien du maire du district, Adama Sangaré et des barons du pouvoir (que nous dévoilerons les noms prochainement) cachés derrière la société PACRAY, chargée de la construction du marché rose et halls aux légumes.
D’ailleurs cette société a déjà installé ses quartiers au sein de l’espace concerné, transformant du coup ce beau parking en chantier sauvage de construction.
Ibrahim Bah le chef de chantier, pour maquiller le forfait des élus concernés a tenté de nous expliquer que cette occupation du parking sera temporelle, le temps de la fin de la construction du marché Rose initialement prévu pour 18 mois.
Mais pourquoi confectionner des briques si c’est temporel ?
« On voulait faire le recasement en contreplaque, mais vue l’insécurité, on a préféré le faire en bloc10 qui est cassable, c’est purement temporel » nous a répondu M.Bah, sans pouvoir nous donner les mesures de garantie qu’il dispose pour relever ces commerçants après 18 mois d’exercice. Affaire à suivre
Par Jean Joseph Konaté