Au Mali, le trafic de véhicules volés à l’étranger, notamment en France, prend de l’ampleur d’année en année. En effet, malgré le fait que notre pays est considéré comme l’un des plus pauvres de la planète, occupant la 175ème place sur 177 pays du point de vue indicateurs économiques (un classement d’ailleurs contesté par les autorités du pays), il demeure la plaque tournante dans la sous-région ouest-africaine en matière d’importation pour plusieurs raisons. D’abord, malgré la continentalité du pays et le constat de pauvreté, il fait partie des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), un certain nombre d’importations de marchandises diverses dont des véhicules en provenance de plusieurs pays étrangers y transitent.
UNE QUESTION DE PREOCCUPATION
Cela préoccupe beaucoup ces temps-ci autorités chargées de la sécurité, mais aussi les citoyens, voire des expatriés. En effet, de nombreuses personnes: Maliens et expatriés font les frais d’un tel processus qui prend de l’ampleur. Et, à tous les coups, ce sont les forces de sécurité qui sont alertées pour y trouver des solutions, en traquant les auteurs de cette pratique. Le cas le plus récent concerne l’introduction sur le territoire malien d’une quinzaine de véhicules volés en France. Il s’agit de véhicules 4×4 ou de voitures grosses cylindrées. Le bureau Interpol du Mali vient de mettre la main sur un de ces véhicules hier matin à Bamako.
COMMENT EN EST-ON ARRIVE LA?
Il y a près de trois mois que le bureau d’Interpol-Mali a été saisi au sujet du vol d’une quinzaine de véhicules grosses cylindrées en France. Comme à son habitude, ce service réputé pour son efficacité dans les enquêtes et recherches d’objets de valeur volés, a tout de suite mis une équipe sur le terrain pour identifier lesdits véhicules et les saisir. Il aura fallu sans doute du temps, étant donné que les véhicules volés en France prennent du temps avant d’arriver au Mali. Tout compte fait, c’est la fin qui justifie les moyens. C’est ainsi que, de fil en aiguille, l’équipe de choc , conduite par l’Inspecteur Lassine Kanté, alias Elvis, est montée sur ses grands chevaux. Ils parviendront à mettre la main, à Bamako, sur un véhicule volé qui a été acheté à Ségou par un Français, en la personne de M. Jean Pierre Antoine.
Le vendeur, selon nos sources, serait un grand footballeur. C’est son chauffeur qui le conduisait. Il est immatriculé R 2380 M 4. A partir de cette opération, une enquête est ouverte, afin de rechercher tous les véhicules volés qui seraient dans la circulation à Bamako. L’alerte est donc donnée à tous ceux qui s’adonnent à une telle pratique en ce moment. L’équipe qui a saisi ledit véhicule procédera sans doute bientôt à l’interrogatoire du propriétaire du véhicule en question. Cette piste devrait permettre, à défaut de démanteler le réseau, d’appréhender celui qui a vendu le véhicule.
QUELLES EXPLICATIONS DONNER A CETTE PRATIQUE?
Peut-on expliquer cela par la fluidité de nos frontières ou par le laxisme des agents et des structures chargés de contrôler le flux des importations et des exportations? Rien n’est moins sûr quand on sait que les plus hautes autorités du pays, en particulier le président de la République et le Premier ministre, en plusieurs occasions, ont attiré l’attention des douaniers surtout sur le renforcement des dispositifs, mais aussi la vigilance afin de créer les conditions d’augmentation des recettes douanières.
En plus, cela doit logiquement contribuer à sécuriser les personnes, mais aussi leurs biens sur le territoire national. Certes, cela est une réalités, mais à côté de laquelle les mouvements de marchandises sur le territoire national deviennent de plus en plus fréquents, donc nombreux. Avec la maîtrise d’une telle situation, le Mali a sans doute beaucoup à gagner.
Moussa SOW
“