Il n’est pas rare d’entendre au Mali que des bandits ont été appréhendés pour avoir tenté d’introduire sur le marché des faux billets; mais, lorsque des femmes se mêlent de cette activité, cela sort quelque peu de l’ordinaire.
Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que les femmes, à un moment où elles accélèrent leur combat pour l’égalité entre l’homme et la femme, le respect de l’approche genre, sont dynamiques dans plusieurs domaines d’activités génératrices de revenus. C’est ainsi que les femmes sont aussi épinglées souvent dans des activités où on les soupçonne le moins. Tel fut le cas d’une dame: Guinéenne de nationalité, selon ses propres propos, elle faisait le commerce entre Bamako et Conakry. Mais on se demande comment a-t-elle pu se trouver mêlée à une histoire de faux billets?
L’APPETIT VIENT EN MANGEANT
Comme on le dit, l’appétit vient en mangeant; on ne sait si la dame a été victime d’une opération de charme de la part d’un homme qui de l’expérience dans le trafic de faux billets de banque. Tout compte fait, celle qui se fait appeler Fatoumata Diawara n’était pas à son coup d’essai. En effet, courant 2006, au Grand Marché de Bamako, elle était parvenue à échanger 900 dollars en coupures de 100 dollars avec un commerçant M. Kouma.
Quand celui-ci comprit la supercherie et voulut réagir, c’était trop tard, la dame avait déjà disparu dans la nature. L’infortuné avait donc expliqué son aventure à ses voisins. Quelque temps après, la soi-disante Fatoumata était revenue, puisqu’on dit que l’appétit vient en mangeant. C’était le 18 Janvier 2007, elle disposit de 2000 dollars, toujours en coupures de 100 dollars.
COMMENT-A-ELLE ETE APPREHENDEE
Mais, la personne à qui elle s’était adressée était, malheureusement un frère de sa première victime. Au début, celui-ci ne se douta de rien; mais lorsqu’il prit les billets, il s’est rendu compte qu’ils n’étaient pas bon. Et, puisqu’il était déjà averti de la mésaventure de son frère, il alerta ce dernier qui vint rapidement aux nouvelles.
Aussitôt arrivé, il s’est rendu compte que c’était la même femme avec laquelle il avait échangé son argent contre des faux billets. Ainsi, ils n’eurent d’autre réaction que d’alerter l’Interpol. Les agents de cette structure spécialisée se rendirent sur le terrain et la mirent aux arrêts.
A l’interrogatoire, elle a expliqué qu’elle fait le commerce de tissus qu’elle achetait au Mali pour aller les revendre en Guinée. Néanmoins elle a reconnu les faits qui lui ont été reprochés. C’est ainsi qu’elle a été mise sous mandat de dépôt. Elle fut ensuite transférée au centre de détention et de rééducation de Bollé.
Curieusement il s’est avéré que cette dame n’avait aucun document sur elle permettant de confirmer son identité. Aussi, après chaque coup, elle rentrait immédiatement en Guinée. Quelle audace et quelle astuce?
Moussa SOW
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