Trafic de drogue :Sale temps pour les seigneurs de la drogue

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    Subitement devenues  «une route de la drogue », les régions nord de notre pays sont en passe d’être infernales pour les narcotrafiquants. Depuis la fin de 2010, plusieurs bandits s’adonnant à ce commerce juteux tombent dans le filet des agents de sécurité. Au même moment les populations locales commencent à dénoncer les agitations des trafiquants. Est-ce le début de la fin  du règne des seigneurs de la drogue dans le septentrion malien ?

     

    Encore un de ces fameux trafiquants de drogue vient d’être appréhendé mardi dernier au nord de notre pays. Le prévenu est inconnu du public, son identité n’ayant pas été dévoilée. Mais il faisait partie de la pègre qui transporte de la drogue en Europe via le Sahara,  comme ses nombreux compères croupissant actuellement en prison au Mali. L’arrestation de cet individu n’est donc pas un acte isolé. Au Nord-Mali, depuis décembre dernier, chaque mois compte son lot de trafiquants mis aux arrêts, des  menus fretins aux  requins comme Ablil Ag Albacher, a été arrêté dans son fief de Kidal le lundi 10 mai 2010. Ou encore ce réseau composé d’un ressortissant maghrébin et de deux Maliens arrêtés, le 1er janvier 2011, par la sécurité d’Etat (SE).

    Pourtant, il fut un moment où les narcotrafiquants semblaient narguer les autorités maliennes. Le célèbre Boeing bourré de drogue qui a atterri dans la région de Gao en 2009 fut révélateur de l’audace des trafiquants de drogue. Mais quelque chose a bien pu se passer pour que les services de sécurité puissent arrêter autant de narcotrafiquants.

    Si le mérite de ces coups de filet revient aux limiers maliens, la réussite des opérations est liée à la collaboration des services de renseignement de plusieurs pays de la sous région. Le ton de cette coopération a été donné en 2009. Alors, des réunions se multipliaient à Bamako et ailleurs pour adopter une politique commune de lutte contre le  fléau.

     

    Des actes spectaculaires

    La drogue fait des biens heureux (une poignée de personnes) dans les zones concernées, mais elle fait des ravages. Elle s’accompagne notamment du trafique d’armes de guerre dont les populations sont les premières victimes. De juillet dernier à la récente visite du Président Amadou Toumani Touré à Kidal le 8 février 2011, beaucoup de cérémonies de flamme de la paix ont été organisées pour détruire certaines de ces armes de guerre. Au-delà des discours conventionnels, les populations expriment leur souci de mettre un terme à l’insécurité dont le trafic de drogue s’accompagne.

    En tout cas les habitants du cercle de Bourem n’entendent plus rester en spectateurs médusés face aux agissements des narcotrafiquants. Les communautés arabes et touarègues de la localité veulent ainsi  se réunir pour comprendre les dessous de ce trafique. Leur initiative d’organiser un forum peine à se faire du chemin. Si leur projet aboutit à des résultats concrets contre le trafic de la drogue, elles enlèveront une épine du pied des autorités maliennes et des représentants de pays occidentaux. Ces derniers ne savent pas en fait comment extraire du circuit les petits commerçants qui servent de relais aux gros narcotrafiquants.

    En réalité, la lutte contre le trafic de la drogue a pris un nouveau tournant au Mali. C’est sûrement la suite d’une tendance qui va bien au-delà des frontières maliennes. L’année 2010 a été marquée par des actes spectaculaires contre les réseaux de trafic de drogue en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Sur le plan politique, la pression américaine sur certains pays ouest africains ne s’est pas affaiblie.

    Soumaïla T. Diarra

     

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