Trafic d’enfants : Un marabout arrêté au Togo avec des enfants maliens

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    Arrêté dans un village dans le Nord togolais avec douze enfants et deux femmes, un marabout traitant, de nationalité malienne explique les faits et gestes qui lui sont reprochés à la Brigade des mœurs où il est mis à la disposition de la Commissaire divisionnaire de police Ami Kane, chargée de cette unité de police.

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    L’exploit provient des forces de l’ordre et de sécurité togolaises qui, dans leur mission de protection des populations et de leurs biens, dénichent un marabout malien, répondant au nom de Acoumar Maïga, originaire du Nord malien. L’homme s’était terré à Cinkassé, un village du Nord du pays du Président Faure Gnassimgbé, avec 12 enfants suspects et ses deux épouses dont l’identité n’a pas été révélée. Suspecté de traite d’enfants, le marabout est arrêté et écroué pour les besoins de l’enquête.
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    rnQuant aux enfants et aux deux femmes, ils sont placés sous surveillance judiciaire en attendant de voir clair dans cette affaire hautement gravissime. Tout le long de l’enquête, le marabout se montre peu convaincu. Ce qui va lui coûter son rapatriement dans son pays d’origine avec sa famille et sa « marchandise. » Les formalités de rapatriement terminées, Acoumar Maïga, ses épouses et ses « enfants » prennent le chemin du retour au Mali, sous escorte du chef de la Division Régionale de la Protection de l’Enfance du Togo et d’un agent des Affaires sociales de Cinkassé. A leur arrivée, les accompagnateurs du marabout le mettent lui et sa suite à la disposition de la Direction nationale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à Bamako.
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    rnLes responsables de ce service, toute activité cessante, saisissent la Commissaire divisionnaire de police Ami Kane, chargée de la Brigade des mœurs. En sa qualité de protectrice des enfants et mère de famille, la policière ne reste pas insensible à ce « drame » digne d’une autre époque. Elle mobilise ses éléments pour faire toute la lumière sur la sale besogne de Acoumar Maïga qui à n’en pas douter, cache ses activités criminelles derrière le chapelet. Elle prend en charge le dossier, compte tenu de son caractère inhumain voire criminel.

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    Le marabout traitant pète les plombs

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    Acoumar Maïga, comme on pouvait déjà l’imaginer, se prête au traditionnel interrogatoire. Dans ses déclarations, il affirme qu’il est marabout. A ce titre, il enseigne le Saint Coran aux enfants. Il y a de cela quelques années, ajoute-t-il, il résidait en Côte d’Ivoire. Mais, à cause de la guerre, il est rentré au Mali. Malheureusement, il s’adapte difficilement aux conditions socio-économiques. Alors, il s’essaye à nouveau dans l’aventure, cette fois-ci avec comme destination le Togo.
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    rnEn plus de ses deux épouses et de ses six enfants, il embarque dans ses bagages six autres enfants âgés de 8 à 15 ans. Son objectif était de s’installer dans ce pays côtier pour enseigner le Coran aux jeunes enfants. Mais, ce que le marabout n’a pas dit c’est de savoir s’il connaît réellement les parents des enfants retrouvés en sa possession. A supposer qu’ils lui soient confiés, dispose-t-il d’une autorisation écrite de leurs parents et d’un titre de voyage pouvant lui permettre de les amener sur l’autre rive de l’Océan atlantique sous prétexte d’un apprentissage du Saint Coran ? Rien n’autorise une personne à voyager avec son propre enfant à fortiori autrui dans un autre pays, sans un document administratif. Or, Acoumar Maïga n’en a aucun. Ce qui fait dire à certains policiers que l’homme n’est ni plus ni moins qu’un traitant.
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    rnParmi les six enfants dont la Commissaire divisionnaire de police Ami Kane et ses éléments s’activent à rechercher les parents, deux jumeaux âgés de 9 ans, sont ivoiriens tandis que les quatre autres sont respectivement des villages de Chichba et de Mitchir dans l’arrondissement de Madikoï (région de Tombouctou). Après avis du procureur de la Répdublique près le tribunal de la Commune III, la Divisionnaire de police Ami Kane les a confiés au centre « Kanuya » de Kalaban-Coro en attendant la trouvaille de leurs parents. Existe-t-il un centre de traite d’enfants au Nord du Mali ? On se rappelle courant 2007, un jeune boucher résidant à Tombouctou avait enlevé un enfant à Fadjiguila avec la complicité d’un boutiquier.
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    rnLe père de l’enfant après avoir informé le commissariat de police du 6e arrondissement, s’est lancé à la recherche de sa progéniture. C’est à Léré qu’il retrouve son enfant destiné à la traite. Cette autre affaire de trafic d’enfants lève le voile sur l’approvisionnement des trafiquants d’enfants dans le Nord malien. Une enquête est ouverte par la Divisionnaire de police Ami Kane pour faire la lumière sur ce drame que connaît malheureusement notre pays depuis des années.

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    O. BOUARE
    rn11 octobre 2007

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