La construction d’une station de dépôt et vente de carburant fait grincer des dents à Tombouctou. Et la mairie de la Commune urbaine est accusée d’affecter un terrain déjà attribué en 2010 alors que le reçu date de 2015. Un terrain qui vaut deux lots.
Les faits : le drame foncier participe des nombreux manquements dont se sont coupables responsables communales qui pensaient suffisamment baliser le terrain pour être à l’abri de la lumière. Et le contexte de crise aidant, ils excellent dans des pratiques qui jurent avec la règle en matière foncière. Prenons le cas type du sujet qui fait gronder certaines associations de jeunes à Tombouctou.
La Commune urbaine par acte n°011/2015 autorise Ould Cheick Mohamed Taher, opérateur économique, à installer un point de vente de carburant dans l’espace compris entre le logement de feu Sékou Touré et le stade municipal de Tombouctou.
Cette autorisation date du 19 juin 2015. Elle est signée par le maire de la Commune Hallé Ousmane (nous pensons que cet acte est antidaté comme bien d’autres d’ailleurs et nous dirons pourquoi ?) Le permis d’occuper n°353 délivré dans le cadre de l’attribution du même lot a été délivré pour une surface de 15 sur 40 et est autorisé à servir à usage d’habitation personnel, il est délivré le 7 septembre 2010.
Le problème est que le lot en question fait une surface de 15 sur 40 donc il constitue deux lots au lieu d’un et le reçu n°0305945 délivré le 7 septembre 2015 par la Commune urbaine marque 50 000 F CFA versé. D’où la question, pourquoi un terrain qui vaut deux lots délivré en 2010 a-t-il un reçu de 2015 ?
Depuis quand deux terrains sont attribuées pour la somme de 50 000 F CFA, sachant que les terrains sont attribués officiellement suivant une délibération de la mairie à 75 000 F CFA ? Pourquoi un terrain d’une telle valeur foncière est bradé comme une place banale de marché ? Pourquoi un même lot est attribué pour servir d’usage d’habitation personnel devient commercial au moment de l’exécution ?
Peut-on construire une station de vente d’essence avec un édifice R+1 en lieu et place d’un point de vente de carburant ? Dépôt ? Station ? Une station d’essence d’une telle envergure peut-elle surgir de terre sans autorisation de construire au vu et au su de toutes les autorités administratives, politiques etc. ?
Voici quelques éléments non exhaustifs du charivari dans les écritures concernant ce jeu que cachent les autorités communales et qui commence à exacerber les communautés de la Cité des 333 saints. Un drame foncier comme tant d’autres qui commencent à agiter la belle cité depuis la fin de l’occupation.
A. M. C.