Tombouctou la Cité des 333 Saints ne semble plus abriter que des Saints, mais aussi des criminels. Dans la nuit du vendredi 11 novembre 2022, Ibrahim Cissé, pompiste, a été sauvagement frappé par deux militaires revenant d’un bar sur son lieu de travail. Il a malheureusement succombé à ses blessures.
Après avoir été tabassé à mort, la victime a été transportée au Centre de Santé du Camp militaire, puis aux urgences de l’hôpital régional de la ville où il a succombé à ses blessures. Le fameux bar, lieu de prédilection des deux jeunes FAMa, est en ce moment fermé. Au niveau du même bar, le corps sans vie d’un homme a été découvert il y a juste quelques mois. Certains se demandent encore si cette partie de la ville de Tombouctou n’est pas hantée.
Le décès tragique du jeune pompiste plonge dans la consternation toute la ville de Tombouctou. Ses amis, proches et parents pleurent la disparition d’un jeune adorable.
« C’est répugnant de voir un paisible citoyen mortellement battu par ceux qui sont sensés le protéger », déplorent un de ses proches. « Un militaire dans une zone de guerre doit avoir une cible plus appropriée sur qui déverser sa colère à la place d’un innocent jeune », constate un autre habitant de Tombouctou.
Les deux jeunes militaires sont des habitués du bar situé juste entre la station d’essence où travaille Ibrahim Cissé et le stade municipal de Tombouctou. Aux dires des témoins, saoules, ils sont entrés dans la station en compagnie de filles de joie. Le jeune pompiste leur a gentiment demandé de libérer son lieu de travail. Cette phrase a été l’erreur fatale qui lui a coûté la vie.
Sitôt informé, le Conseil communal des jeunes de Tombouctou s’est mis à pied d’œuvre pour que les auteurs du crime soient sévèrement punis. Les autorités ont immédiatement identifié et arrêté les militaires fautifs.
Mohamed H. Maïga
(stagiaire)
ASSASSINAT DU JEUNE POMPISTE
Les doléances du CCJ-Tombouctou validées
Suite au meurtre du jeune pompiste Ibrahim Cissé, une rencontre s’est tenue hier jeudi entre le Conseil communal des Jeunes de Tombouctou (CCJ), « Initiative Debout », et les autorités administratives et militaires de la ville, présidée par le gouverneur de la région de Tombouctou.
Le CCJ-Tombouctou, à travers leur porte-parole, a présenté aux autorités les différentes doléances qui ont été toutes presque prises en compte.
Les décisions prises lors de la rencontre ont été les suivantes :
- Un communiqué conjoint (autorités-jeunesse) condamnant cet acte ignoble
- La procédure judiciaire est engagée contre les deux individus ;
- La radiation des individus de l’armée malienne ;
- La présence des représentants de la jeunesse au procès des deux individus à Mopti, à charge du gouverneur durant tout ledit procès ;
- Appui à la famille du jeune décédé ;
- Offrir du travail à un membre de la famille du disparu ;
- Une commission des jeunes composée de (Mohamed El Bachir, Kalil Baba Ascofaré, Ali Bocoum) pour la vérification de la détention des deux individus à la prévôté ;
- La fermeture de tous les bars détenus par des militaires ;
- La fermeture de tous les bars illégaux détenus par des civils.
Après ces doléances, les autorités ont pris l’engagement de diligenter toutes les décisions prises ci-dessus.
Mohamed H. Maïga
(stagiaire)