Au fond du cœur du maçon naquit un amour profond pour la femme de son collègue, ami, du reste son voisin. Il eût dans l’âme de cet homme un instant d’hésitation. Pris mercredi par une violence envie de passer à l’acte, averti de l’absence du mari, sachant que la femme se rendit dans les toilettes avec un seau d’eau pour un bain matinal, il sauta par-dessus le mur du W.C.
Surprise, la poitrine de la femme sembla se déchirer dans de longs cris. Elle se précipita hors des toilettes. Les larmes jaillirent comme deux ruisseaux sur les joues. En entendait les cris de bête blessée à mort de son épouse, Traoré qui rentrait de son course accéléra les pas.
Une main de fer semblait l’avoir cloué à l’endroit même où il vit son voisin et ami dévaler les champs. Un instant, il eut l’idée de faire ce mouvement défendu et d’en finir violemment avec l’auteur de la tentative de viol. Après mûres réflexions, il retourna sur ses pas, retomba dans son fauteuil en poussant un hurlement de rage, puis songea saisir la gendarmerie de Baguinéda.
Les quatre murs du cachot s’ouvrirent, puis se refermèrent sur Boubacar qui, après moult tractations, retourna chez lui, libre comme le vent.