Tentative d’empoisonnement à Sokorodji : Elle veut tuer la fille de sa marâtre

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    « J’en ai mare. Elle me fait beaucoup souffrir. Je ne peux plus supporter ses comportements inhumains à mon égard. C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de la tuer par tous les moyens. » Ces propos sont d’une jeune fille dont l’aventure criminelle a été écourtée par la police du 7e arrondissement dont elle se trouve entre les griffes depuis le 25 septembre dernier.

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    A Sokorodji en Commune VI du district de Bamako où la scène s’est passée, des populations s’interrogent toujours comment la demoiselle Sofing Diakité, car c’est d’elle qu’il s’agit, a pu nourrir de telles idées. Contrairement à celles-ci, elle-même ne trébuche pas sur des mots en expliquant les faits à l’inspecteur de classe exceptionnelle de police Mamadou Diakité dit « Bedos », chargé de l’enquête en sa qualité de chef de la section de police judiciaire dudit commissariat. Selon sa version des faits, elle est la fille adoptive du sieur Yacouba Traoré, toute comme sa victime, la demoiselle Fatoumata Kané, élève au Lycée « Lanterne » sis à Sogoniko en Commune VI. La mère de chacune d’elle, explique Sofing Diakité, a été remariée par le vieux Yacouba Traoré.
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    rnAprès le décès de la sienne, elle est devenue comme une pestiférée dans la famille. Ni Fatoumata Kané, ni la mère de celle-ci ne voulait plus la sentir. Ne pouvant pas supporter cet enfer familial, elle se retire chez les parents de sa défunte mère. Mais, ici, son séjour n’aura été que de courte durée pour les raisons qu’elle se refuse de révéler. (Certains renseignements indiquent que Sofing se serait très mal comportée à l’égard de ses parents maternels, ce qui lui a coûté sa répudiation par ceux-ci.) Ne sachant plus où aller, elle retourne chez son père adoptif avec la ferme intention de faire porter la couronne d’enfer sur la tête de Fatoumata Kané à qui elle en veut à mort.

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    Sofing Diakité met son plan à exécution

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    Chose dite, chose faite. Dans la journée du 24 septembre dernier, Sofing se présente chez des « rechargeurs » de batterie pour acheter une quantité d’acide sulfurique à 1000FCFA. Elle l’apporte discrètement dans la chambre qu’elle partage avec la demoiselle Fatoumata Kané. L’on était à quelques minutes près avant la rupture du jeûne. Sachant que personne ne rôdait dans son entourage, elle met le poison dans la glacière appartenant à Fatoumata Kané. Celle-ci y avait préparé de l’eau fraîche pour elle-même pour rompre son jeûne. Après son forfait, Sofing Diakité s’éclipse des lieux de peur que les foudres des autres membres de la famille ne s’abattent sur elle. Il est 18 heures 28 minutes, le poste récepteur du vieux Yacouba Traoré annonce la rupture du jeûne.
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    rnFatoumata Kané ne doutant de rien, se précipite dans sa chambre pour prendre quelques gorgées d’eau fraîche dans sa glacière. A peine a-t-elle pris une gorgée qu’elle crut avaler l’enfer. Elle se débarrasse aussitôt de la glacière pour courir vers sa mère. En quelques secondes, toute la bouche de la pauvre se transforme en lambeaux. Toute activité cessante, la blessée et sa mère se transportent au commissariat de police du 7e arrondissement où elles sont reçues par le chef de la section de police judiciaire, l’inspecteur de classe exceptionnelle de police Mamadou Diakité dit « Bedos », via le poste de police dudit commissariat de police.

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    La criminelle en herbe se fait alpaguer

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    Devant le policier, malgré les douleurs, Fatoumata Kané et sa mère expliquent ce qui leur est arrivé dans leur famille à Sokorodji. Selon la mère de la demoiselle Kané, sa fille est victime de tentative d’empoisonnement. Elle soupçonne la demoiselle Sofing Diakité d’être l’auteur de ces faits hautement gravissimes compte tenu de certains indices qu’elle avait rassemblés contre elle. La mère de la victime met tous ces éléments d’appréciation à la disposition de l’officier de police, chargé de l’enquête, pour toutes fins utiles. L’inspecteur « Bedos » fait délivrer à la demoiselle Kané, une fiche de premiers soins au centre de santé de référence de la Commune VI en attendant d’informer sa hiérarchie qui décide de la conduite à tenir.
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    rnLe lendemain, le commissaire divisionnaire de police Bakary Koné, chargé du 7e arrondissement, saisi de l’affaire, lui ordonne l’ouverture immédiate d’une enquête. Ce dernier se lance aux trousses de la suspecte. Quelques heures plus tard, il la déterre dans un coin à Sokorodji et la conduit à sa base pour les besoins de l’enquête. Sommairement interrogée, Sofing Diakité ne va pas par d’autres chemins. Elle reconnaît les faits avant d’expliquer de long en large les raisons de ses agissements peu humains à son endroit après le décès de sa mère. Contrairement aux déclarations de Sofing, ses parents adoptifs soutiennent que la demoiselle est plutôt l’incarnation de la paresse. Elle passerait tout son temps à dormir sans même se soucier des travaux domestiques comme le font quotidiennement ses camarades de la famille.
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    rnC’est le seul point de discorde entre eux et Sofing. Tout le reste n’est que le fruit de son imagination, jurent-ils devant l’enquêteur. Qui dit vrai ? En tout cas, ce qui est sûr, Sofing aura perdu sa raison en se rendant coupable de tentative d’empoisonnement. La question qu’on peut alors se poser, c’est de savoir pourquoi la demoiselle Diakité ne retourne pas chez ses parents paternels ? Comme dit l’autre « l’enfant du varan ne deviendra jamais celui du caïman. » Cette vérité ne date pas de nos jours, tout comme Sofing ne sera jamais Sodjè.

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    O. BOUARE

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    11 octobre 2007

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