«Une fois dans la chambre, il a voulu me filmer. J’ai accepté. Nous nous aimions beaucoup…». Ainsi parle la belle demoiselle dont la vidéo érotique a déjà fait le tour de la capitale et serait même allée bien au délà des frontières du pays. Aujourd’hui mariée, elle a cependant tenu à faire part de tout son regret et pardon à l’endroit de ses compatriotes de l’intérieur aussi bien de l’extérieur.rn
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Par respect pour son époux et son foyer, elle a voulu garder l’anonymat. Nous la désignerons par «Mademoiselle» dans cet entretien exclusif. Nos lecteurs se souviennent certrainement de cet article paru dans nos colonnes sous le titre de «le mauvais usage des téléphones portables» (Aurore 1283 du 04/06/2007). Le papier faisait suite à la nouvelle tendance en vogue qui consiste pour certaines personnes à enregistrer des vidéos érotiques et même pornographiques et de les offrir à qui le veut. Celle de «Mademoiselle» rencontra sans doute le plus grand succès pour des raisons que l’on dévine aisément. Après un entretien avec les confrères de la Radio Tabélé, elle a bien voulu se prêter à nos question. C’est un personnage très humble et très courtois que nous avions rencontré. Elle explique les conditions dans lesquelles l’incident est survenu, un incident qui a failli faire basculer sa vie:
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«Un jour j’ai proposé à mon amant d’aller nous reposer quelque part. Une fois dans la chambre, il a voulu me filmer. J’ai accepté. Nous nous aimions beaucoup. J’avais confiance en lui. Puisqu’il devait voyager, il voulait certaines de mes images.
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En vérité, l’affaire date de 2006, bien avant la Coupe du Monde de Football. Je me souviens de la date parce que pendant cet événement sportif, la publicité du téléphone qui a servi à filmer passait à la télé. C’est un téléphone marque NOKIA avec caméra rotative [photo] qui coûtait très cher à l’époque. Plus de 300.000 F CFA !
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Comme je n’avais pas de téléphone portable mon amant a décidé de le vendre pour m’acheter un. Avant de le vendre nous avions supprimé toutes les images et vidéo. Ce que nous ignorions, c’est que le téléphone avait une carte mémoire. On ne savait même pas à l’époque ce que c’est une carte mémoire. Les images en question étaient enregistrées sur cette carte. C’est un ami à mon copain qui a acheté l’appareil. Lui savait. Et il a véhiculé l’image sans scrupule. Actuellement l’affaire est au Tribunal. Nous avions porté plainte».
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Pour rappel, il s’agit d’un délit puisque touchant directement l’intimité d’une personne. Le Magistrat Modibo Diarra, Président de Tribunal en commune III nous éclaire sur le sujet : «l’atteinte à l’intimité de la personne est sanctionnée par les articles 125, 126, 127, 128 et 129. Peuvent être considérées comme des atteintes à l’intimité de la personne, les faits suivants :
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– Le fait d’exécuter, d’enregistrer ou de transmettre volontairement les paroles prononcées dans un lieu privé par une personne sans son consentement et en dehors de l’autorisation de la loi ou du juge (quelque soit le moyen utilisé) ;
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– Le fait de fixer, transmettre, à l’aide d’un appareil quelconque, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé sans son consentement ;
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– Le fait de conserver sciemment, de porter volontairement ou laisser porter à la connaissance du public ou d’un tiers l’un des faits ci-dessus ;
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– Le fait de publier sciemment par quelque voie que ce soit, le montage réalisé avec des paroles ou images d’une personne sans son consentement sauf s’il apparaît l’évidence qu’il s’agit d’un montage ou s’il n’en est pas expressément pas fait mention.
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Les peines de ces infractions sont les suivantes : un emprisonnement de 6 mois à 3 ans de prison et une amende de 25.000 à 300.000 F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement».
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Mais qu’a donc ressenti Madémoiselle après la ventilation de la vidéo en question ?
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«Beaucoup de peine et de chagrin. J’ai été rejeté par mon entourage. Tout le monde m’a abandonnée sauf ma famille c’est-à-dire mes propres parents. Mes proches qui me connaissent savent parfaitement que je ne suis pas frivole et que ceci n’est pas mon habitude. J’ai même tenté de me suicider. Mais mes parents m’ont conseillée et m’ont beaucoup remontée. Je sais que j’ai déshonoré les miens. Je suis issue d’une grande famille. Je m’excuse au près de tous les maliens et maliennes en général car c’est le Mali qui a été déshonoré aussi à travers ma personne parce j’ai appris que les images en question sont parvenues jusqu’aux Etats-Unis en France, etc. Je demande pardon à toute la communauté malienne».
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Outre le profond regret qui l’habite désormais, elle a tenu à dire un mot à l’endroit de ses soeurs: «Le conseil que j’ai à donner aux autres est de se contrôler. Voyez-vous, j’aimais beaucoup mon amant et je n’ai pas pu me contrôler. Donc je suis tombée dans une erreur incorrigible et intolérable. Pour en revenir aux conseils que j’ai à donner à mes sœurs, c’est de ne jamais faire comme moi; de savoir se retenir même quand elles aiment follement un homme. Cela leur éviterait des erreurs».
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Sera-t-elle entendu? Nous l’espérons bien.
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B.S. Diarra et Fatoumata Dicko
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