Taxis requins ou alligator : C'est tout de même un tas de ferraille près du Palais d'ATT !

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    Décidément, il semble bien que lors du Cinquantenaire du Mali, l’on a réfléchi sur tout, sauf sur le sort à réserver aux vieux taxis requins dont les carcasses brinquebalantes se pavanent au centre de la capitale, Bamako, pourtant parée de tous ses atours pour convaincre de son désir de renouveau.

    Il est vrai que ces cercueils roulants, sans feux, ni signaux de direction, ni          plaques d’immatriculation, encore moins d’assurance régulière et de visite technique sérieuse, ne dérangent plus personne. Ces vieilles caisses ont traversé les âges et les époques au point que des étudiants qui les empruntent, la mort dans l’âme, pour se rendre au Point G, les ont purement et simplement rebaptisés les alligators.

    Imaginez simplement neuf personnes entassées dans une vieille Peugeot familiale. L’image n’a rien à envier à une boîte de sardines. Et pourtant, c’est ce qui se passe avec les taxis requins, ces vieux tacots, dont la présence constitue une plaie béante de la capitale malienne.

    C’est vrai que Abidjan a ses Gbakas, Dakar ses cars rapides, tous des véhicules du Moyen-âge, mais ce qui se passe avec les alligators dépasse toute comparaison. Pourtant, ces carcasses bringuebalantes continuent de défier les lois de la nature, par une longévité jamais égalée. Amusez-vous à scruter les cartes grises de ces vieilles caisses – d’ailleurs si elles en ont- et vous serez surpris de leur âge. Ce qui fait dire à un de mes voisins, que les requins font partie du décor du cinquantenaire, pour avoir été témoins des hauts faits de l’histoire du Mali indépendant. Justement, le cinquantenaire, c’est l’occasion d’une remise en cause. En quelque sorte, reculer pour mieux sauter. Et bien, puisqu’on ne peut arrêter le progrès, dont le renouvellement du parc automobile, il faut mettre en place une prime à la casse, pour encourager les propriétaires de taxis requins à débarrasser Bamako de ces tas de ferraille, à défaut de faire en sorte que force reste à la loi. Oui ! Lorsqu’une tontine à ciel ouvert s’organise autour des requins pour que vive l’anarchie, il y a de quoi agir en dehors des agents préposés au contrôle routier et à la délivrance des contrôles techniques et licences de taxis.

    Amadou Bamba NIANG

     

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