Tamanrasset : Les victimes de l’employé consulaire Ibrahim Traoré vont-elles le trainer en justice ?

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    Les habitudes ont souvent la vie dure. En tous cas, plusieurs de nos compatriotes en séjour ou en transit dans la ville de Tamanrasset (Algérie) l’auront appris à leurs dépens. Au cœur du scandale une rocambolesque histoire d’escroquerie et d’abus de confiance frôlant les 200 millions de fcfa de la part d’un agent indélicat du consulat du Mali dans cette ville qui sert également de zone de passage pour les migrants de l’Afrique subsaharienne.

    En effet, depuis l’arrivée de M. Traoré, plusieurs usagers du consulat voyant en lui une personne digne de confiance et sans se douter de rien, ont commencé à lui confier des sommes d’argent qu’ils prélevaient auprès de lui en cas de besoin contre reçu.

    Le bouche à oreille aidant, la clientèle de Traoré a vite fait d’exploser pour atteindre plus de 200 déposants à telle enseigne que son domicile ne désemplissait jamais de nouveaux chalands, maliens comme autres africains. Y trouvant un intérêt certain, M. Traoré a progressivement prospéré dans son entreprise qu’il cachait bien comme un jeu malin à ses collègues en présentant ses déposants comme de simples parents qui lui rendaient visite. Le jeu dura quelques années, hélas !

    Mais enfin, comme il est venu le pot aux roses ne tarda pas à éclater au grand jour en 2016 quand certains clients éprouvèrent de la peine à retirer leur avoir confié à l’indélicat agent malgré de nombreux va-et-vient et plusieurs rendez-vous infructueux. Et ceci, nonobstant une sévère mise à garde de ses supérieurs hiérarchiques ayant eu écho de l’affaire. Dur à cuir dans l’erreur, M. Traoré continua à alpaguer de nouveaux déposants afin de rembourser les anciens en usant de subterfuges les uns plus tordus que les autres.

    Par finir, les victimes désabusées et en désespoir de cause, formèrent un collectif dans l’objectif de recouvrer leurs biens auprès de l’arnaqueur en prenant à témoin ses supérieurs hiérarchiques qui n’ont pas hésité à lui demander des explications sur son comportement peu orthodoxe et dont les conséquences ne sont imputables qu’à sa personne.

    Face à la horde des plaignants, M. Traoré reconnu les faits et a signé une reconnaissance de dette et un engagement à rembourser ses quelques 100 victimes dans un délai de 90 jours, soit avant août 2016. Cet arrangement avait dans un premier temps été préféré à toute procédure judicaire recommandée entretemps par les autorités consulaires aux victimes. Rentré au Mali pour certainement trouver une solution à ses propres ennuis, Ibrahim Traoré a été écroué et dévisse sur son sort à la maison centrale d’arrêt de Bamako.

    Toujours est-il que dans cette affaire d’un agent perfide ayant agi à titre personnel et dans le cadre d’un acte isolé et privé, l’administration a les mains propres et le consulat blanc comme neige. Il reste attendu qu’un tel agent mérite des sanctions disciplinaires.

    En effet, il est de coutume dans notre société de confier ses biens précieux, or, argent, bijoux à un tiers auquel on fait confiance au détriment des systèmes financiers qui ont pignon sur rue, le plus souvent pour éviter de payer les multiples frais de service : ouverture de compte, virement, gestion, de dépôt, etc. Cependant, la pratique n’est pas sans risque ! A bon entendeur salut.

    Saleye Insa, Correspondant Niamey

     

     

     

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