Suite de l’assassinat odieux d’un Ukrainien dans la zone industrielle : . Les auteurs seraient liés à un réseau de drogues et de blanchiment d'argent . La victime réclamait une part plus importante lors du partage du butin

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    Cinq jours après l’assassinat de l’Ukrainien Thomas alias Johnny, les limiers  du Commissariat de police du 3ème Arrondissement continuent de percer les mystères qui entourent cette macabre affaire. Le chef de la bande, l’Espagnol Miguel Angel Devesa, le Vénézuélien Gustavo Valencia et le Portugais Suza Miranda appartiendraient à un puissant réseau international de narcotrafic. Sous le couvert de respectables hommes d’affaires, ces malfrats venus d’horizons divers, commencent  à opérer en Afrique subsaharienne. Depuis le mardi 24 août, ils ont été déférés au parquet qui, à son tour, les a placés sous mandat de dépôt. Depuis lors, ils sont internés sous haute surveillance à la Maison centrale d’arrêt de Bamako Coura.

    La présence du quatuor (les trois meurtriers et leur victime)  dans notre pays ne figure dans aucun registre policier ou consulaire. Ce qui explique le grand doute qui plane sur la nature des activités auxquelles ils se livrent. D’ailleurs, le chef de la brigade de recherches du 3ème arrondissement, le bouillant inspecteur Soungalo Oumar Diarra, l’a souligné en ces termes : "Nul ne sait avec exactitude depuis quand ces individus sont arrivés au Mali. Ce qu’il faut également savoir, c’est qu’ils sont d’une extrême mobilité. Ils font des va-et-vient entre notre pays et l’extérieur et se disent investisseurs immobiliers et hommes d’affaires".

    A Bamako, le chef de la bande, Miguel Angel Devesa, dirige une société dénommée "Consortium espagnol d’investissement" située à l’immeuble UATT au quartier du fleuve. Interrogé sur la nature des activités que mènent Miguel Angel Devesa et ses complices, la réponse du vigile en dit beaucoup : "Ici, pratiquement personne ne sait ce qu’ils font. Ils arrivent généralement nuitamment et retournent subitement. Nous entendons par-ci par-là qu’ils font de l’immobilier, mais franchement tous leurs mouvements nous paraissent flous". Cinq jours après l’assassinat de l’Ukrainien, les parents des protagonistes ne se sont toujours pas manifestés. Pas plus que les ambassades et consulats concernés.

    Pourtant, en d’autres circonstances, les chancelleries occidentales sont très alertes lorsque leurs ressortissants sont en cause, quels qu’en soient les motifs. Alors, pourquoi ont-elles gardé le profil bas cette fois-ci ? Est-ce réellement parce qu’elles n’ont pas connaissance de la présence de leurs ressortissants au Mali ou parce qu’elles ne veulent pas se souiller dans une sale affaire?

    Dans tous les cas, le chef de la brigade de recherches, l’inspecteur Soungalo Oumar Diarra, son adjoint Madani Diallo et les autres éléments sous la vigilance du contrôleur général Abdoulaye Sow, Commissaire du 3ème arrondissement, ne tarderont pas à démasquer ces malfrats qui pourraient bien être à l’origine de plusieurs crimes commis dans notre pays et ailleurs.

    Les premières investigations indiquent maintenant, avec certitude, que Thomas a été abattu lorsqu’il s’est plaint de la somme qui lui a été proposée par le chef de la bande. Le partage du butin n’aurait pas été équitable. Ainsi, après grognes et mécontentements, mort s’en est suivie.

    D’après l’inspecteur en charge de la brigade de recherches "le montant à partager était faramineux". Même s’il n’a pas souhaité lever le voile sur ledit montant, il est fort vraisemblable qu’il provienne d’un commerce louche. Pour preuve, Miguel à lui seul, sans recourir à autrui ni à autre chose, avait tenté d’acheter le silence des policiers en mission commandée avec la bagatelle de 14 millions de FCFA. Mais en vain. Un adage ne dit-il pas que "les bandits ne se disputent qu’à l’heure du partage du butin" ? Lorsque nous avons mis cette information en ligne, des témoignages faisant état d’un probable lien entre ces assassins et "Air cocaïne" nous sont arrivés de Gao.

    En plus de l’immobilier, le fameux Consortium espagnol pour l’investissement se serait aussi essayé à l’humanitaire et au sponsoring. Ainsi, cette année, Miguel Angel Devesa et son fameux Consortium ont sponsorisé la ligue de football de Mopti, à hauteur d’un million cinq cent mille FCFA et sont venus en aide à une association d’aide à l’enfance pour plusieurs millions de nos francs (en habits, jouets et produits alimentaires). Les limiers du 3ème arrondissement qui poursuivent toujours l’enquête ont promis de faire rapidement la lumière sur cette affaire qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

    Pour rappel, Thomas alias Johnny, de nationalité ukrainienne, avait été abattu de trois balles dans l’après-midi du dimanche 22 août dans un entrepôt de la Zone industrielle de Bamako par le Portugais Suza Miranda, garde de corps de l’Espagnol Miguel Angel Devesa, le patron de la bande. Puis les deux hommes, avec l’appui du Vénézuelien Gustavo Valencia, ont entrepris de découper le cadavre en morceaux avec l’aide de divers instruments dont une scie électrique. Ils progetaient probablement de mettre ces morceaux dans des sacs en plastique soit pour les enfouir sous terre, soit les jeter au fleuve situé non loin du théâtre du crime.

    Ils ne sont pas parvenus à leur but à cause d’un incident banal : le véhicule de Miguel Angel Devesa, en sortant de la cour de l’entrepôt où le meurtre a été commis pour aller on ne sait où, a violemment heurté le portail d’entrée sans s’arrêter, ce qui a paru curieux à des policiers qui effectuaient leur ronde habituelle. Ceux-ci ont alerté immédiatement par talkie walkie leur chef, le commissaire de police Abdoulaye Sow qui s’est rendu sur les lieux.

    Les perquisitions menées sous sa conduite ont débouché sur la découverte macabre.

    Diakaridia YOSSI

     

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