Série noire sur la côte de Samé (suite mais pas fin) : Un camion-remorque perd ses freins : un mort et un blessé grave

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    Et de N, serait-on tenté de dire devant le dernier accident survenu au niveau de la très tristement célèbre côte de Samé sur la Nationale  N°3.

    Une foule de curieux s’étaient massés hier matin autour du canal du Diafarananko dans lequel  le camion-remorque a terminé sa course  folle, éberlués par le caractère spectaculaire du sinistre. Chacun y allait de ses commentaires.

    Selon les témoignages que nous avons pu recueillir sur place, l’accident s’est produit dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 octobre  lorsqu’un camion-remorque, marque Fauton, immatriculé DK-3894-AK  transportant du ciment de la société sénégalaise GFL (Ciment du Sahel) perdit ses freins sur la côte de Samé. Il se mit à klaxonner  à tout va.

    Un autre camion du même convoi, marque Berliet, immatriculé DK-9498-AA, transportant également du ciment, eut le temps de s’écarter.

    Malheureusement, un troisième camion venant en sens inverse obligea le camion fou à quitter la voie  pour le décor. Avant de terminer sa course folle au beau milieu du canal du Diafarananko, le titan enragé décapita littéralement un manguier qui a eu le malheur de se trouver sur son passage.

    Si le chauffeur, dans un réflexe de survie, eut le temps de sauter à terre avant l’instant fatidique, l’apprenti Kader Khouma (23 ans) n’a pas eu la même chance. Après le choc  final dans le canal, il fut emprisonné dans les ferrailles de la cabine qui se trouva réduite en bouillie.

    L’accident s’étant produit aux environs entre minuit et une heure du matin, il hurla, pendant plus d’une heure d’horloge,  ses douleurs sans nom appelant au secours. En vain.

    Devant une assistance qui le regardait, impuissante, se vider de son sang. Car, d’après toujours les témoignages, c’est aux alentours de 2 heures du matin que les sapeurs-pompiers se présentèrent.

    Le glas avait déjà sonné pour le Sénégalais Kader Khouma.  Quant au chauffeur Abdoul Sarr, il s’en tira avec une blessure  à la nuque, assez grave au regard de la quantité de sang qu’il a perdu et dont ses habits étaient maculés.

    Le camion Berliet  qui s’était écarté à temps  a eu la chance de ne subir que de légers dommages quand il fut accroché par le Fauton : des raccords à air et le pot d’échappement mis hors d’usage.

    Après ce énième accident survenu dans les mêmes circonstances et au même endroit qu’une kyrielle d’autres, les commentaires vont bon train sur les causes et les solutions.

    Si certains n’hésitent pas à incriminer les chauffeurs sénégalais vu le nombre de sinistres dans lesquels ils sont impliqués, beaucoup, y compris les chauffeurs sénégalais eux-mêmes,  imputent la série noire à l’état de la route  en particulier la multitude de ralentisseurs appelés au Mali "gendarmes couchés" et au Sénégal "dos d’âne".  Ce qui oblige les chauffeurs à freiner à tout bout de champ et  épuiser leur réserve d’air.

    Résultat : le système de freinage qui ne marche qu’avec de l’air  est détraqué et bonjour les dégâts. Pour mettre définitivement le holà à la série noire beaucoup d’autres proposent  l’élargissement voire la reprise de la bretelle et en faire une route à deux voies, tant est que c’est une route internationale. Ce qui nécessite des investissements colossaux.

    Le ministère  de l’Equipement et des transports est vivement interpellé par la situation.

    Yaya SIDIBE

     

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