Spoliation des espaces de terre de Baga (Commune rurale de Dialakoroba) : Le chef de village dénonce les décisions abusives du juge Dramane Diarra

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    Après les villages de Kola et de Manabougou, c’est au tour du village de Baga qui se voit spolié de ces espaces de terre par le juge Dramane Diarra en abusant de ces prérogatives. Ce qui a poussé le chef de village dudit village de se réunir avec l’ensemble de ses conseillers pour faire face à ce qu’il qualifie d’envahissement.   Ainsi ils en appellent au juge pour qu’il revienne à la raison avant qu’il ne soit trop tard et surtout aux plus hautes autorités du pays pour mettre fin à l’injustice criarde dont ils sont victimes. Le chef de village Kolèba  Doumbia a  profité pour mettre en garde toute personne étrangère qui paierait un lopin de  leurs terres spoliées avec le juge Dramane Diarra et ses complices du village de Molobala conduit par le spéculateur foncier Bakary Doumbia.

     De  Sanankoroba en passant par Dialakoroba, Ouélessébougou jusqu’à Sélingué, un seul nom se trouve sur toutes les lèvres de tous ces villages de la  zone. Il s’agit  tout simplement du juge Dramane Diarra  à cause de ces décisions abusives  depuis son arrivée à peine deux à trois mois. Comme on le sait aujourd’hui cette région est devenue une véritable convoitise des spéculateurs fonciers de tout acabit à cause des immenses espaces de terres  de Sanankoroba jusqu’à Ouélessébougou. Ainsi fort de ses pouvoirs exorbitants en tant que juge de paix à compétence étendue, Dramane Diarra tombe dans des dérives dont lui seul a le secret. Rappelons que c’est le même juge qui avait émis un mandat de dépôt contre l’ancien vérificateur général, Sidi Sosso Diarra et cela malgré les conseils de ses amis et de ses collègues juges du tribunal de la commune IV. « Pour nous Dramane n’est pas un juge mais un fantôme qui est en train de troubler nos sommeils. Nous lui demandons de ressaisir à temps et de ne pas nous passer à prendre les armes. Une chose est claire, personne ne viendra nous retirer nos terres tant qu’on est en vie. Nous ne comprenons pas pourquoi on nous envoie ce genre de personne » confie le chef de village. 

    Zankoura  Doumbia, Famory  Doumbia, Manafra  Doumbia, Bakary Doumbia, Fafri Doumbia   injustement emprisonnés, pendant 22 jours plus une amende de 200.000 FCFA  

     Après arrivé à Ouélessébougou, le juge commence à faire des victimes en emprisonnant cinq personnes qui sont Zankoura  Doumbia (de Manabougou), Famory Doumbia, Manafra  Doumbia, Bakary Doumbia, Fafri  Doumbia, tous de Baga. Tout est parti quand le fameux Bakary Doumbia de Molobala  a  voulu empêcher Zankoura  Doumbia de cultiver son champ situé à Baga, prétextant que cet espace appartenait à son grand père. Ce dont le chef de village  de Baga, Kolèba  Doumbia balayera d’un revers de la main. « Aucune terre ici n’a jamais appartenu à aucun habitant de Molobala  à plus forte raison Bakary Doumbia.  Cela n’est qu’un pur mensonge inventé de toute pièce dans la mesure où notre village est plus vieux que  Molobala. Pour l’information en 1942, lorsque je partais à la 2e guerre mondiale, le grand père de Bakary n’était pas marié. C’est à mon retour en 1946 que son grand père s’est marié et c’est nous qui avons donné l’hospitalité aux premiers habitants de Molobala.  Les preuves sont là prouver cela car à présent il y a les puits, les arbres, les ruines de l’hameau et le tombeau de mon père dans ce champ à présent qui fait l’objet de convoitise  et c’est moi qui ait offert ce champ à Zankoura pour qu’il puisse nourrir sa famille de 28 personnes. Je l’ai fait parce que l’homme a vu ses champs détruits par Molobala suite au cambriolage de sa boutique par les jeunes dudit village. Voyant que nos deux villages entretiennent de bonnes relations et sur sa demande, je n’ai pas hésité à lui offrir cet espace » confie t- il. A titre de rappel Zankoura Doumbia vit à  Manabougou  et avait vu  son champ (maïs, de mil, de coton)  de Molobala  détruit, suite à sa plainte à la gendarmerie de Ouélessébougou contre trois frères de Bakary Doumbia  dudit village qui avaient cambriolé sa boutique dont les dégâts avaient été estimés à  204.000 FCFA. Non content de rembourser ces sommes et surtout de leur image ternie, tout le village a promis de se venger de Zankoura Doumbia  et son village ainsi que tous les villages environnants qui l’offriront un champ de culture.  Après avoir échoué auprès du chef de village de Baga , Bakary Doumbia va saisir le juge prétextant que l’espace qu’utilise Zankoura Doumbia avait été interdit par son prédécesseur   pour tout usage quelconque. Pourtant aucune décision, même si elle a été prise, n’a jamais été notifié ni au chef de village de Baga, ni à Zankoura Doumbia. A la surprise générale de tous,  Zankoura Doumbia et les quatre autres personnes  se voient convoquer  et emprisonner par le juge Dramane Doumbia. Selon le juge, Zankoura Doumbia a violé une décision de justice prise par son prédécesseur et les quatre sont accusés d’entretenir le champ de ce dernier lors de son premier emprisonnement à Ouélessébougou  suite à une plainte Bakary Doumbia de Molobala au sujet du même champ.  « Lorsque le juge est arrivé, il nous appelé chacun par nos noms en nous disant que nous allons tous en prison pour n’avoir pas respecté une décision de justice d’interdiction de cet espace. Et je l’ai répondu en disant qu’on n’a jamais reçu  une notification à ce sujet. Aussitôt il appela le régisseur de la prison de Ouélessébougou qui est venu nous chercher et on a passé 22 jours sans qu’on sache de quoi on nous reproche réellement » déclare Manafra  Doumbia. Pour retrouver leur liberté, il a fallu débourser la somme de 200.000 FCFA pour obtenir leur liberté provisoire à quatre jours de la fête de la Tabaski.  « Le juge nous a dit que si nous ne voulons pas retourner en prison, nous devons plus mettre pied dans cet espace pendant trois mois et quant à Zankoura, il ne doit plus mettre plus s’approche à plus forte raison de vouloir faire ses récoltes qui sont arrivées à terme. Mais à notre surprise il ya de cela deux semaines, le même juge a ordonné aux jeunes de Molobala aidés par les prisonniers de la prison de Ouélessébougou de venir récolter le champ » confie Fafri Doumbia. Mais où sont parties les céréales récoltées ? Pourquoi autoriser Molobala à aller récolter et non le propriétaire Zankoura Doumbia ?   Bakary Doumbia est –il au dessus de la loi ?  Comment peut-on priver quelqu’un qui nourrit 28 personnes de ne pas récolter son champ et autoriser le censé plaignant aller récolter alors que l’affaire n’a pas été  définitivement tranchée ?  Y a-t-il deux poids, deux mesures ?  Du chef de village aux conseillers du village, ils sont convaincus que le juge est fortement corrompu par Bakary Doumbia et son village. «Si Bakary Doumbia continue de semer la terreur et la désolation des autres villages sans être inquiété, c’est parce  qu’il est soutenu  financièrement sa grande sœur du nom de Kadidia Doumbia qui vit en France et  Faraban Doumbia dit Doudou qui vit à Bamako. Ces deux personnes ont juré de venger leurs frères par tous les moyens, qui ont cambriolé la boutique de Zankoura Doumbia et la mosquée et qui ont été pris la main dans le sac » a déclaré Hammadoun  Doumbia et le chef de village, Kolèba Doumbia d’enchaîner  « En nous empêchant d’accéder à nos  propres terres, nos seules richesses, acquises depuis plus de 600ans de nos arrières grands parents, le juge veut tout simplement nous assassiner. Nous disons et nous prenons en témoin tout le Mali que nous ne laisserons jamais faire. Si les plus hautes autorités veulent un affrontement sanglant dans la zone, qu’elles laissent le juge Dramane Diarra prendre des décisions abusives qui sont en train de troubler la quiétude de nos paisibles populations. Baga a été toujours un village pacifique, de paix, mais ne se laissera pas marcher sur les pieds. Que le juge sache chaque chose à son temps et que la patience a des limites » confie le porte parole du chef de village.

    Une mise en garde sévère aux éventuels  acheteurs des parcelles de terre

    Fort de son statut de conseiller communal, de ses bonnes relations avec le juge, du soutien financier de sa grande sœur et de son frère de Bamako  sans oublier  son village Molobala, Bakary Doumbia en compagnie de son fidèle lieutenant  Djimba Keïta ont décidé de borner tous les espaces vides des terres appartenant aux villages de Kandia , Dra, Simidji , Manabougou , Pièbougou ,  Teninbougou  , Baga , Dogorona et d’autres hameaux environnants au motif que ceux-ci appartiennent à ses grands parents. « Si le juge n’a pas reçu d’argent comment peut-il  croire à Bakary Doumbia dont nous ne partageons même pas la limite jusqu’à  aller nous empêcher de jouir de nos terres. Pire encore nous empêcher à faire nos récoltes au prétexte que cet espace est litigieux.  Il veut nous montrer que nous sommes pauvres et personne n’est là pour nous soutenir. Nous mettons en garde en tout cas à toute personne  qui veut acheter des parcelles de terres avec Bakary Doumbia ou un autre ressortissant de Molobala ou même du juge dans la zone dans ces différents villages car ils auront à faire avec nous même si nous allons laisser nos vies » déclare le porte parole du chef de village. En effet le lieutenant de Bakary a dit à qui veut l’entendre que toute parcelle qui sera vendue à une tierce- personne, sera garantie par une décision de justice. Il aurait déclaré tant que la sœur et le frère de Bakary sont vivants, la justice serait toujours de leur côté. Allez- y savoir le reste. Voyant que la situation va de mal en pire, les différents villages victimes ont décidé de se réunir cette fin de semaine en vue de former une  forte délégation pour rencontrer les ministres Kafougouna  Koné et Maharafa Traoré et si possible le président de la république. « Nous pensions que le Mali est un pays de droit, mais nous avons compris que c’est la loi de l’argent qui règne. Si les plus hautes autorités du pays ne veulent pas venir nous aider, nous allons les chercher à Bamako jusqu’à ce qu’on fasse partir ce juge que nous qualifions d’assassin. Un juge avide d’argent et qui ne pense qu’à lui seul. Si c’est l’argent ou les champs qu’il veut réellement, c’est raté car nous nous n’avons que nos champs comme richesse. Nous empêcher à cultiver revient à dire plutôt mourir que la honte » conclu le chef de village très remonté. 

    A suivre…

    Sadou  Bocoum  

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