La localité de Niamana est aujourd’hui menacée par des conflits fonciers très inquiétants qui méritent une attention particulière des autorités avant qu’ils n’explosent. Le mardi 1er août dernier, il a fallu l’intervention de la gendarmerie qui a fait arrêter les travaux sur des terres litigeuses calmant un peu la tension de certains protagonistes. Mais on ne sait pas ce qui va advenir dans les jours prochains car la situation est très confuse.
Décidément, les problèmes fonciers de Niamana ont atteint un seuil très critique par le fait de certains spéculateurs véreux qui vendent les terrains comme du petit pain. Le hic est qu’il n’est pas rare de voir une parcelle convoitée par 5 ou 6 prétendants ayant chacun une lettre pour le même lieu. Ce qui a créé le cafouillage quand certains ont commencé des constructions. Puisque personne n’accepte de perdre, les autres aussi réclament leurs droits dans la colère même si quelques démarches légales sont en cours. Ce qui a d’ailleurs fait que le mardi dernier, il ya eu une intervention de la gendarmerie pour arrêter les travaux. Mais cela ne semble pas suffire pour régler définitivement le problème au regard de la confusion de la situation. Nous avons joint une victime de cette spéculation massive pour des témoignages. Il s’agit de Boubacar Diarra, directeur général de la Radio Goundo FM de Niamana qui nous a expliqué son cas. Celui-ci avait acquis trois lots de 12,50/20 cm chacun. Il avait même accepté d’en céder une à un érudit bien connu qui voulait y construire une mosquée. Mais à sa grande surprise, d’autres personnes sont venues planter des plaques, avec des numéros de téléphone, sur ses parcelles. Après avoir contacté les autres prétendants, il a commencé des démarches qui l’ont conduit à la sous-préfecture de Kalabancoro. A ses dires, l’administration a fait une vérification en le rassurant qu’il n’est pas menacé d’expropriation. Mais sur le terrain, il fait face à une autre réalité. Plusieurs dizaines de personnes se trouvent dans un cas similaires et se disent prêts à tout pour défendre leurs lots. Et ce qui retient l’attention, dans leurs conversations, ils reviennent régulièrement sur les noms de certains spéculateurs comme Mamadou Coulibaly, Soungalo Bagayogo et Issa N’Daou, tous des géomètres qui seraient pour grande chose dans ce cafouillage foncier. On parle aussi d’un certain Ousmane Coulibaly qui serait un génie de l’arnaque dans ce domaine à travers une agence immobilière qu’il gère. On se demande comment ces gens se donnent le privilège de créer leur réseau de malfaiteurs autours des terrains morcelés. Qui les protège ? Les autorités municipales sont-elles liées à cette magouille massive ? Vous aurez des réponses à ces questions dans nos prochaines parutions. Affaire à suivre donc.
Issa Santara