Depuis environ deux mois et plus tous les villages situés dans la zone de Sanankoroba et d’Ouélessébougou sont actuellement sous haute tension à cause de l’accaparement de leurs terres par les spéculateurs fonciers en complicité avec le juge d’Ouélessébougou en la personne de Dramane Diarra. Ainsi après avoir pris en témoin l’opinion nationale sur les dérives du juge et après avoir exprimé leurs inquiétudes et amertumes auprès des plus hautes autorités du pays, tous les chefs de village de ces villages concernés réclament purement et simplement aujourd’hui le départ du juge avant qu’il ne soit trop tard. Une fois de plus ils insistent l’intervention du président de la république Amadou Toumani Touré afin de mettre fin à leurs calvaires.
La tension est montée d’un cran depuis le 30 novembre 2011 suite à l’ordonnance prise par le juge Dramane Diarra interdisant l’accès des terres appartenant à ces populations depuis les temps immémoriaux. C’est ainsi que les chefs des villages à savoir Kola, Dongorona, Simidji, Manabougou, Baga, Kandia, Ouélessébougou, se sont réunis la semaine dernière pour trouver une solution définitive afin d’éviter un bain de sang qui se dessine à l’horizon. Cette zone demeure aujourd’hui une véritable convoitise pour les spéculateurs fonciers à cause des nombreuses terres non viabilisés. Pour se faire certains spéculateurs fonciers et profitants de l’analphabétisme des villageois, tentent de s’approprier ces terres en semant la zizanie entre les différents villages. C’est ainsi qu’ils font croire qu’ils sont en mission commandée de l’administration locale. Ainsi depuis plus de deux mois ces différents villages sont en passe de perdre leurs milliers d’hectares de terres par la seule faute du juge aidé par Fadjigui Doumbia (du village de Digato) et Bakary Doumbia du village Molobala) connus comme étant de véritables spéculateurs fonciers dans le zone. « Nous demandons purement et simplement le départ du juge Dramane Diarra que nous considérons comme un spéculateur foncier. Depuis plus de 300 ans, nous n’avons jamais autant de problèmes que ces deux derniers mois. Pour nous un juge est là pour juger et non faire un parti pris en faveur de tel ou tel. Nous avons toujours su gérer nos divergences entre nous sans qu’il n’y ait de bottes de bruits à plus forte raison pensé à un affrontement sanglant » déclare Jean Ouélé Doumbia âgé de 95 ans du village de Manabougou. Et Sira Moriba Doumbia d’enchainer « Au départ nous avions cru au juge lorsqu’il nous a dit qu’il a été trompé par Bakary Doumbia, mais finalement nous avons compris que le juge est complice des actes posés par Bakary. La preuve est là lorsqu’il nous a interdit d’accéder à ces espaces de terres malgré que nous ayons nos champs dont les récoltes n’ont pas été encore faites » Même son de cloche du côté des sages du village de Kola qui n’arrivent pas à comprendre le silence des plus hautes autorités face aux agissements du juge d’Ouélessébougou. « Nous pensions au départ que le juge a été mis en erreur par Fadjigui Doumbia de Digato. Mais au regard de son ordonnance prise le 30 novembre dernier, nous avons enfin compris les vraies intentions de ce juge qui n’a plus sa place ici. Nous demandons à ses supérieurs de faire partir ce juge avant que la région ne s’embrase totalement » déclare Zoumana Doumbia de Kola âgé de 98 ans. Et Drissa Doumbia, 80 ans d’enchainer à son tour « Pour nous les choses sont claires, le juge veut s’approprier seul de nos terres et cela n’est pas normal du tout. Il y a toujours eu un compromis entre tous les villages conformément à nos us et nos coutumes. Comment lui peut venir bouleverser ce qui existe depuis belle lurette en deux mois seulement. Vraiment nous invitons les autorités à réagir tôt afin d’éviter des situations regrettables ». En tout cas les chefs des villages de cette zone sont décidés à aller jusqu’au bout. « Nous ne serons jamais contre l’autorité de l’état. Par conséquent il faudrait que cette autorité puisse nous respecter en ne bafouant pas nos us et nos coutumes. Il ne faudrait pas qu’on nous pousse à commettre l’irréparable. Qu’on nous laisse en paix et en toute tranquillité » ont –ils tous déclarés. En tout cas les plus hautes autorités sont dans l’obligation et le devoir d’assurer la sécurité des populations et des biens de ces populations victimes des abus d’un seul juge. « Quelqu’un qui prend une décision de justice parce qu’il est en colère ne peut juger nos problèmes. Quelqu’un qui a déjà manifesté un intérêt particulier et personnel pour nos terres ne peut en aucun cas continuer à statuer sur nos problèmes. Quelqu’un que nous doutons de son impartialité saura t- il statuer sans amertume ? Saura t- il faire preuve de clémence dans la région ? Nous disons à ATT que le juge est contesté par toute la région. Pour nous son arrivée à peine deux mois n’est qu’une calamité régionale » déclare un conseiller du chef de village de Baga. Comme on le voit les plus hautes autorités doivent de réagir si vite pour éviter un embrasement total et cela à l’approche des échéances électorales très importantes et décisives pour la vie de la nation.
A suivre…
Sadou Bocoum