Son corps a été retrouvé dans un sac abandonné à la place CAN : – Un tailleur sénégalais ligoté, battu à mort et jeté comme une ordure – La femme de la victime suspectée d'être commanditaire du meurtre

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    Lundi dernier, les lève-tôt de Sébénikoro et de l’ACI 2000 qui se rendaient à leurs occupations quotidiennes, via la place CAN, ont été choqués par la découverte d’un corps sans vie, ligoté et emballé dans des sacs, puis jeté      négligemment, comme on ferait des ordures, en face du parc automobile de l’entreprise chinoise COVEC, à ladite place CAN, sur la bretelle reliant l’ACI 2000 à Sébénikoro. Il a fallu pratiquement 72 heures, suite à des communiqués radiodiffusés, pour découvrir que la victime est un tailleur sénégalais, du nom de Pathé Mané, né en 1972. La piste principale mène à sa femme, actuellement sous les verrous pour les besoins de l’enquête.

    Informés de la présence d’un cadavre enveloppé dans des sacs servant pour l’emballage de riz, les limiers de la Brigade de recherches du 14ème arrondissement se sont rendus sur les lieux. A leur tour, ils ont alerté les éléments de la Protection civile qui sont parvenus à ouvrir l’emballage avec une lame tranchante, en présence du commissaire Sory Ousmane Sidibé du 14ème arrondissement et du Docteur Daouda Koné du Centre de référence de la Commune IV. La victime, une personne de haute stature, avait les mains et les jambes ligotées avec des cordes. Elle n’avait aucune pièce d’identification.

    Dès lors, les commentaires sont allés bon train et chacun a essayé de faire travailler son imagination pour assouvir son désir de comprendre pourquoi une telle horreur. La mémoire du défunt a été même souillée par des gens qui ont affirmé qu’il ne doit s’agir que de règlements de comptes entre  caïds de la pègre locale.

    Au bout de 72 heures, la victime a été identifiée. C’est un tranquille tailleur sénégalais, du nom de Pathé Mané, né en 1977 et habitant à Korofina, où il était le représentant du président de la communauté sénégalaise. Selon des témoignages recueillis auprès de ladite communauté, c’était un homme disponible, qui passait tout son temps à s’enquérir des nouvelles de ses compatriotes et ne ratait aucune occasion pour rendre des visites de courtoisie aux sénégalais malades ou vivant dans des difficultés au Mali, pour les consoler. Qu’est-ce qui a donc pu faire qu’il subisse ce triste sort ?

     

    Selon des témoignages concordants de Sénégalais vivant avec lui à Korofina, tous ses déboires ont commencé au Mali, lorsque son épouse a débarqué à Bamako, venant du Sénégal. En effet, après avoir eu un enfant avec une fille malienne, le défunt, qui éprouvait beaucoup d’amour pour cette dernière, avait décidé de la prendre comme deuxième épouse. Il a entamé les démarches pour finaliser ce projet. Malheureusement, sa femme sénégalaise, certainement mise au courant, a débarqué en catastrophe pour menacer son mari de le tuer au cas où il s’engagerait dans cette union. Depuis lors, c’est la guerre au niveau du couple et à chaque fois, ceux qui partaient les séparer, entendaient la même rengaine de sa femme : les menaces de mort. Aurait-elle justement mis ces menaces à exécution ? C’est ce que les enquêteurs chercheront à déterminer.

    Selon un des responsables de la communauté sénégalaise vivant au Mali :        " Il faut faire confiance à la police malienne qui a jusque-là fait preuve de diligence dans le traitement de ce dossier. Les éléments du 14ème arrondissement sont perspicaces et ne tarderont  pas à trouver et les auteurs et les mobiles réels de ce crime odieux ".

    Pour l’instant, la femme de la victime est en train d’être entendue dans les locaux du 14ème arrondissement pour les besoins de l’enquête. A notre passage, mercredi après-midi audit commissariat, elle était toute souriante et s’est même permise des escapades de rigolades avec des correspondants au téléphone. Pour une femme qui perd son mari avec qui elle a eu deux enfants, ce n’est quand même pas un signe ordinaire.

    Le défunt dont le corps était en putréfaction, n’a pu être rapatrié au Sénégal. C’est hier matin, dans la douleur, que les Sénégalais ont convergé vers la morgue pour ensuite procéder à son enterrement.

     

    Seydou DIARRA

     

     

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