La rumeur selon laquelle le gouvernement donne un délai de 48 heures aux refugiés du camp de transit de la Protection civile de Sogoniko pour dégager est fausse. Selon, le chef de camp aucun délai n’a été donné pour que ces expatriés vident les lieux.
Cela fait environ 3 mois que ce camp accueille des refugiés venus de Centrafrique, un pays déchiré par une guerre civile. Depuis le début de la crise le camp a hébergé 699 refugiés repartis en 4 convois. Parmi ces expatriés, si beaucoup ont pu regagner leurs familles, d’autres sont toujours là ne sachant pas où aller. Ils ont perdu le contact avec leurs familles d’origine depuis plusieurs générations. Actuellement, ils sont une soixantaine dans le camp de la protection civile. Selon, le chef de camp qui a requis l’anonymat aucun délai n’a été donné pour que ces expatriés vident les lieux. Le délai de 48 heures n’est qu’une rumeur. Il a été simplement demandé, poursuivra-t-il, à ces refugiés, les hommes en particuliers de sortir pour aller chercher du boulot afin de pouvoir préparer leur éventuelle insertion dans la société. Cette mesure ne concerne pas les femmes et les enfants. «Nous avons toujours souhaité que les femmes surtout les jeunes filles restent dans le camp dans l’attente d’une solution. Car nous savons que si nous les laissons à leur sort, elles peuvent être tentées par la prostitution ce qui peut favoriser les maladies sexuellement transmissibles».
Soulignons que le démon de la haine qui divise Seleka et Anti-balaka règne dans ce camp des refugiés maliens composés de musulmans et de chrétiens. Face à cette situation, a indiqué le chef de camp une rencontre a été provoquée pour faire comprendre aux uns et aux autres que le Mali ne connait pas cette situation.
Pour l’instant, c’est le gouvernement qui s’occupe de ces refugiés, les organismes humanitaires ont seulement évalué la situation sans apporter une quelconque assistance a fait savoir notre interlocuteur. Il ajoutera que le camp est confronté à un problème d’hygiène et un problème d’infrastructure, il n’y a que 5 toilettes et 5 wc pour plus de 600 personnes, parfois, alors que le camp n’a qu’une capacité de 72 places, soit 4 personnes par chambre. Ils sont nombreux à souhaiter que le camp soit éloigné de la ville pour éviter la propagation des maladies. Mieux une séparation entre le logement et le service de la protection est souhaitable car les sirènes des véhicules de la protection civile perturbent la quiétude des refugiés, mieux les uniformes effraient ceux qui ont quitté les zones de conflit. Au moment où nous quittions le service de la protection civile, 16 Maliens expulsés d’Espagne étaient en route pour le camp.
Badou S.KOBA et Ibrahima N’DIAYE, Stagiaire