Sikasso : LE BÉBÉ DE TROP

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    Pour éviter d”avoir un autre enfant hors mariage, elle n”a trouvé mieux que de jeter le troisième dans une fosse sceptique.

    L’infanticide est devenu de nos jours un drame récurrent dans nos villages comme dans nos grandes villes. La banalisation relative de ce crime dans les villes est une tendance sérieusement inquiétante. Les découvertes macabres de corps de bébés morts dans des conditions atroces ne cessent de défrayer la chronique. Les faits que nous vous relatons aujourd”hui remontent au 12 juin dernier.

    Le commissariat du 1er Arrondissement de Sikasso a été informé par un citoyen consciencieux, un certain Youssouf Sanogo, d’un cas d’infanticide à Wayerma, l’un des plus gros quartiers de la ville de Sikasso.

    La mère indigne coupable de ce acte abominable, une certaine Hawa Sanogo est âgée de 22 ans. Elle a quitté depuis très longtemps Kifosso, son village natal dans le cercle de Yorosso, pour venir chercher "fortune" dans la capitale du Kénédougou. A son arrivée dans la grande ville du Sud, elle élit domicile chez son oncle Youssouf Sanogo. Plusieurs mois plus tard, les membres de la famille Sanogo ont constaté que la fille avait contracté une grossesse. Le ventre de la jeune femme prenait du volume au fur et à mesure que les jours passaient. La grossesse évolua normalement.

    Dans la journée du 11 juin dernier, le chef de famille constata des va-et-vient incessants des femmes dans les toilettes. Intrigué par ce mouvement inhabituel, il voulut en savoir davantage sur ce qui se tramait à son insu. Les dames de la maison tentèrent de le berner. Elles lui annoncèrent de façon désinvolte que sa nièce Hawa perdait beaucoup de sang dans les toilettes. Qu”elle avait crié en demandant à un enfant de lui apporter de l’eau. Toutes les femmes de la famille auraient alors accouru pour montrer leur solidarité à l’une d”entre elles en difficulté. Les secouristes occasionnelles prétendirent qu”elles n’ont vu qu”une nappe de sang qui couvrait une grande partie de la toilette. La malicieuse Hawa aurait alors assuré qu”il n”y a que du sang.

    Cette version tirée par les cheveux n’a pas évidemment convaincu l”oncle Youssouf qui avait remarqué que le volume du ventre de sa nièce devait contenir plus que du sang.

    Ainsi le matin du 12 juin, le vieux alla inspecter l’intérieur de la fosse septique pour vérifier la véracité de la version des faits qui lui a été racontée. Il fit alors une découverte macabre : le corps d’un nourrisson flottait dans les détritus de la fosse. Il fit alors appeler la police du 1er Arrondissement. L’inspecteur divisionnaire de police Ibrahim Diango Cissé envoya immédiatement ses éléments sur les lieux. Ils étaient accompagnés des agents de la Protection civile et d”un médecin légiste.

    L’équipe a été obligée de démolir la toilette pour extraire le corps sans vie de l’enfant, un beau garçon apparemment bien bâti. Hawa qui avait continué à nier son accouchement, a fini par avouer son crime. Elle a reconnu pendant l’interrogatoire qu’elle a accouché et que l’enfant se portait bien. A la question posée par le chef P. J. l’inspecteur Ibrahim D. Cissé, de savoir pour quelle raison elle avait jeté son enfant dans la fosse septique, la jeune femme a répondu que ses parents de Kifosso l’avaient mise en garde contre la naissance d’un troisième enfant hors mariage. En effet, Hawa Sanogo avait déjà à son actif deux maternités de pères différents. Excédés par ce comportement libertin dans une société qui n’a heureusement pas encore perdu tous ses repères moraux, les parents avaient fait une sérieuse mise en garde à leur fille. Ils seront douloureusement surpris par l”infanticide qu’elle vient de commettre. Les parents avaient effectivement et fermement recommandé à Hawa d”éviter une nouvelle maternité jusqu”au mariage. Ils lui avaient même suggéré de se protéger en utilisant les contraceptifs, fait rare dans ces zones conservatrices du pays.

    La criminelle a été déférée à la Maison d’arrêt de Sikasso. Elle répondra de ses actes devant le tribunal de la ville.

    F. Diabaté
    AMAP – Sikasso
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    Bamako : LA CIBLE ÉTAIT TRÈS PUGNACE

    La fortune gagnée à la sueur du front ne s”évapore pas facilement. Une longue course-poursuite spectaculaire à travers les rues de la capitale a opposé le très pugnace Dembélé à deux brigands de haut vol. Ce client de la banque Ecobank est parvenu à récupérer les 20 millions de Fcfa que deux malfrats de nationalité nigériane lui avaient dérobés en plein jour, lundi dernier.

    Dembélé s”était rendu ce jour aux environs de 8 heures à la banque. Il fit un retrait de 20 millions de Fcfa qu”il mit dans son sac. En sortant de la banque, il croisa deux individus qui lui étaient totalement inconnus. Ils le suivirent jusqu”à l”endroit où était garée sa moto. Au moment où il démarrait, les bandits qui avaient enfourché une autre moto s”étaient rapprochés de lui. Ils lui arrachèrent son sac avec une rare violence, avant de mettre plein gaz. Les voleurs se dirigèrent vers le centre-ville où ils espéraient se fondre dans la cohue de la circulation.

    Mais c”était sans compter avec la puissance de l”engin de Dembélé. Il prit les brigands en chasse en criant "au voleur !", tout en se faufilant entre les voitures, au mépris du danger qu”il encourait en roulant ainsi dans la circulation. Au niveau du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies, Dembélé rattrapa les brigands et percuta de plein fouet l”arrière de leur moto. Les deux fugitifs chutèrent violemment. Tout comme du reste le tenace Dembélé qui se redressa prestement et bondit sur le sac contenant son pactole. Mais en voulant se relever il s”écroula. Il avait certainement présumé de ses forces en réserve. En fait, il ne s”était pas rendu compte qu”il avait a été blessé grièvement lors de la première chute.

    Les passants et les badauds qui avaient suivi la scène encerclèrent les malfaiteurs audacieux qui reçurent quelques coups. Ils ne durent d”ailleurs leur salut que dans le professionnalisme d”un jeune policier en service dans les environs. Celui-ci à ses risques et périls a empêché que la justice populaire ne soit appliquée aux deux bandits. Pendant que le courageux policier faisait face à la foule en colère, une bonne volonté informa le commissariat du 1er Arrondissement. Plusieurs éléments de ce poste de police arrivèrent quelques instants plus tard pour récupérer les deux gangsters.
    Dembélé fut transporté à l”hôpital avec quand même son sac sous le bras.

    G.A.DICKO

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