Show biz ; DJ ARAFAT arrêté, puis relâché par la police du 7ème arrondissement

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    La journée du mercredi 21 juillet 2010 a été très longue pour l’artiste ivoirien et  concepteur de la danse « YOROBO», DJ Arafat. Et pour cause. Après son concert à Kayes, au moment où il  se rendait à Bamako avec son groupe pour retourner à Abidjan, il a été cueilli à froid par les éléments de la police judiciaire du 7ème arrondissement au niveau du poste d’entrée  de Kati, sur plainte de celui-là même qui l’a fait venir au Mali,  en l’occurrence, le patron de l’agence événementielle « Africa scène diffusion », Abou Guitteye. Motif de l’arrestation : escroquerie et chantage à propos du cachet de prestation. Mais après l’audition de l’interpellé, le plaignant s’est vu tomber  dans son propre piège, car l’artiste a été relâché aux environs de 20 heures pour non lieu.

     

    DJ Arafat était invité au Mali par « Africa scène diffusion » pour venir faire un grand show dans les villes de Bamako, Sikasso, Kayes et Mopti. Après un premier report de la date de l’événement (du 25 au 28 juin dernier)  pour des raisons de santé de l’artiste, il est enfin arrivé le vendredi 16 juillet à Bamako pour sa tournée de méga- concert dénommé « concert de réconciliation ». Comme prévu, DJ Arafat a fait le tour de toutes les villes citées, à part Mopti dont la prestation a été annulée sur la demande de l’organisateur, juste après le show de Kayes. C’est de là que l’artiste chouchou des jeunes a décidé de rentrer dans son pays. Mais à sa grande surprise, arrivé au poste de contrôle de la ville de Kati (à 15 km de Bamako sur la route de Kayes), le concepteur de la danse « Yorobo » a été intercepté aux environs de midi par les éléments du 7ème arrondissement et conduit manu militari au commissariat où il a passé le reste de la journée du mercredi. Pourquoi en est-on arrivé jusque là ?

     « Nous étions convenus pour 2 millions de FCFA comme cachet  par ville, soit 8 millions de FCFA pour les quatre villes où il doit jouer. Mais arrivé à Bamako, quand DJ Arafat a vu que le stade Modibo Keïta était plein, il a exigé qu’on augmente le prix du cachet, soit 3 millions de FCFA par concert. Comme j’étais sous pression, j’ai accepté la proposition pour que mon événement ne soit pas foiré. Mais après Bamako, il continuait  le même chantage ; ça a été le cas à Sikasso où il a refusé de monter sur scène tant que l’on n’ajoute pas les 1 million sur son cachet. A Kayes, c’était pareil. Alors,  j’ai décidé d’annuler l’étape de Mopti parce qu’il mettait trop de pression sur moi,  et il voulait rentrer en Côte d’Ivoire. J’ai donc porté plainte pour qu’il me rembourse, parce que j’ai fait l’événement avec perte », explique l’organisateur Abou Guitteye.  

    Quant àYoyo, le manager de DJ Arafat, il confie qu’ils ont été dupés par « Africa scène diffusion », car selon lui, il était prévu que le concert se déroule dans une salle de spectacle ; mais c’est à leur grande surprise qu’arrivés à Bamako, Abou leur a montré un stade et leur a dit que le cachet de prestation dans une salle de spectacle et un stade est notoirement différent. Et le manager de DJ Arafat, de préciser que dans un stade, l’artiste est exposé à toutes sortes d’attaques, que le tarif pour un spectacle dans une salle vaut 2 millions de FCFA, et que le stade se négocie autour de 5 millions de FCFA. « C’est ce que l’organisateur ne veut pas comprendre », dit-il.

    Lors du passage des bandes publicitaires à l’ORTM, c’est le Palais de la culture « Ahmadou Hampaté Bah » qui avait été désigné au public avant que l’évènement ne soit transféré au stade « Modibo Keïta ». Toute chose qui confirme les propos du manager  quant au choix du lieu de production. Aussi a-t-il fait savoir que partout où l’artiste et son groupe ont passé, le plein de stade a été constaté. Et pourtant, Abou a voulu faire croire aux gens qu’il a fait la tournée avec perte. Ce que le manager de l’artiste dément avec insistance, car il estime que le boss de « Africa scène diffusion » veut berner son entourage par rapport au partage du pactole engrangé par le concert. Et pour terminer, il clame à qui veut l’entendre que Abou Guitteye n’a rien avec eux.

    Aussi, après un long interrogatoire des deux parties dans le bureau du commissaire de la police judiciaire du 7ème arrondissement, DJ Arafat a été relâché aux environs de 20 heures, car selon le commissaire, il n’y a rien contre l’artiste dans la mesure où il s’est acquitté de son engagement vis-à-vis de « Africa scène diffusion ».

    C’est donc sur instruction du procureur de la commune IV qu’il a été libéré. Pourtant, avant de libérer DJ Arafat, le commissaire avait demandé aux deux parties de gérer la situation à l’amiable ; ce que Abou Guitteye a refusé. Le hic de cette affaire de show biz, c’est qu’il n’y avait  pas de document juridique préétabli entre l’agence et l’artiste : leur accord n’était que verbal.

    En sortant du commissariat, DJ Arafat et ses compagnons ont hué Abou et sa famille qui était présente au moment des faits.  Et c’est après que Abou a compris qu’il était tombé dans son propre piège. Aux dernières nouvelles, DJ Arafat serait rentré le même soir à Abidjan. Mais et le malheureux Abou ne compte pas  laisser tomber l’affaire, car il projette de faire appel à Interpol pour qu’il se lance aux trousses de l’artiste. 

    Aliou Badara Diarra

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