Les enfants domestiques sont exposés à des risques sexuels menaçant leur santé et leur avenir. Les petites filles sont particulièrement touchées par ce fléau, qui prend de l’ampleur au Mali. Le martyre d’une petite fille de 13 ans.rn
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Selon une enquête, bon nombre de filles provenant des villages employées comme domestiques sont victimes de harcèlement sexuel. En raison de la précarité de l’emploi, ces filles doivent souvent donner suite aux « avances » de leurs employeurs ou de leurs fils pour ne pas être virées.
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Redoutant les conséquences de ces expulsions, ces « 52 » sont obligées d’accepter les propositions de leurs « maîtres ». Elles partagent ainsi le lit avec leurs employeurs avec toutes les conséquences imaginables : maladies sexuellement transmissibles, grossesses indésirables, etc.
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« J’ai été recrutée par l’ami de mon grand frère, un fonctionnaire, qui m’avait demandé si je pouvais simplement aider sa femme de temps à autre, notamment en m’occupant du bébé et de la lessive », se souvient B. K., une fillette de 13 ans venue d’un village de Kangaba à la recherche de son trousseau de mariage.
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Elle a été embauchée à 6000 F CFA, somme qui correspond à une année d’épargne au village. Pour la petite fille, c’est du nectar à côté de ce qu’elle faisait au village. Le sérieux et l’honnêteté qu’elle mettait au travail ont poussé sa patronne à lui confier d’autres tâches plus ardues.
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« Je me souviens que je faisais la lessive, la cuisine, la vaisselle à n’importe quel moment de la journée jusqu’à 22 h ». Mais B. K. ne s’imaginait pas franchir la porte de la chambre de son patron à plus forte raison ranger le drap de son lit. L’adolescente de 13 ans acceptait tout ce qui lui était dicté par ses patrons ou leurs enfants.
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Cette docilité de B. K. va tourner en cauchemar le jour où elle fut violentée sexuellement par celui qui l’a embauchée. Bilan de l’assaut : elle perd sa virginité. Tombée enceinte, la petite domestique est jetée à la rue sans autre forme de procès. Cette mésaventure de plus en plus arrive fréquemment dans des familles maliennes.
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Ce qui est d’ailleurs confirmé par Mme Dembélé Oumou Diarra du Centre de santé de Garantibougou : « Certaines se confient à moi. Elles affirment que l’enfant est l’œuvre de leur patron ».
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Pourtant, la convention n°182 et la recommandation n°190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) engagent les gouvernements à prendre un certain nombre de mesures pour éliminer les pires formes de travail et d’exploitation sexuelle des enfants.
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Selon l’OIT, les Etats doivent prendre des mesures efficaces assorties de délai visant à éliminer les pires formes de travail des enfants sans renoncer à l’objectif à long terme, qui consiste, d’une manière plus générale, à éliminer le travail des enfants, à les soutenir et à les protéger… C’est justement pour cette raison que l’Ipec/BIT apporte un appui technique aux gouvernements pour mener à bien cette mission. A quand donc la lumière du jour ?
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Amadou Sidibé
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