Février 2011 : une quarantaine des morts suite aux bousculades au Stade Omnisports Modibo Keïta. Une enquête a été ouverte et…rien 08 mois plus tard. Septembre 2011 : élèves officiers décèdent des suites de sévices corporels. 48 H, plus tard, les présumés auteurs et responsables sont identifiés et sanctionnés. Trouvez l’erreur !
Il est tout à fait regrettable mais point indécent d’évoquer ces tragédies qui ont endeuillé la nation entière. Il est question bien entendu, d’homicide involontaire dans le deuxième cas, et dans le premier, l’on soupçonne à raison une négligence coupable ayant causé la mort de plusieurs personnes. Loin de nous donc l’idée d’une comparaison macabre. Mais la suite réservée à l’un et l’autre drame n’est pas de nature à rassurer.
Pour rappel : une prétendue commission d’enquête chargée de faire la lumière sur la première tragédie a été mise en place 72 H après les faits. Elle devrait rendre publics les résultats de ses travaux dans les jours suivants.
Aujourd’hui, soit 08 mois plus tard, l’opinion publique attend toujours les conclusions de l’enquête. En clair, les responsabilités n’ont pas été situées et les présumés auteurs de la négligence ne risquent rien. Paix aux âmes des défunts ! Et l’on tourne la page !
Septembre 2011 à l’EMIA de Koulikoro : on déplore au moins cinq morts et une dizaine de blessés des suites de sévices corporels infligés par les aînés de la 3ème année. La décision de la hiérarchie militaire, voire des plus hautes autorités ne se fait pas attendre : radiation pure et simple des présumés auteurs ; sanctions administratives et disciplinaires contre les responsables du centre et de l’Ecole ; et leur probable inculpation par la justice.
En somme ici, les responsabilités ont été situées et les présumés auteurs sanctionnés (lire communiqué). Et le tout s’est joué en 72 H, juste le temps qu’il a fallu pour mettre une commission en place dans le ^premier cas et dont les résultats de l’enquête sont attendus depuis maintenant 08 mois.
Alors, futurs défunts et éventuelles victimes, si vous voulez que les circonstances de votre mort prochaine t soient connues de tous et vos bourreaux châtiés, alors engagez-vous dans l’armée ! Là, vous aurez droit au repos éternel et à la compassion des vivants ! Ailleurs, mourrez donc dans l’anonymat et dans l’indifférence nationale !
B. Diarrassouba