Eh bien, c’est ce qui semble être le cas du maire de la commune rurale de Ourouh, localité située dans le cercle de Bougouni. Mamadou Bakayoko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fait l’objet depuis quelques semaines d’une procédure judiciaire devant le tribunal de première instance de Bougouni de la part d’un paysan de Soumaya, l’un des villages de sa commune, pour une affaire de vol de bétail.
Il y a 2 ans, 12 têtes (bœufs et vaches confondus) disparaissaient mystérieusement du troupeau d’un certain Yaya Samaké, paysan de son état, domicilié dans le village de Soumaya. Aussitôt informés, le propriétaire du troupeau et sa famille alertèrent le reste du village et les localités environnantes. Malgré la débauche d’énergie, les recherches n’aboutiront pas et sieur Yaya Samaké se résigna à accepter la disparition de son bétail.
Deux ans après, passant devant le troupeau du maire, un membre de la famille, aperçut, éberlué, 4 des têtes disparues. Il s’arrêta et demanda au berger «à qui appartient ce troupeau?» Ce dernier lui répondit qu’il appartenait au maire, Mamadou Bakayoko. Il rebroussa alors chemin pour informer le reste de la famille. C’est ensuite que des démarches furent menées pour faire savoir au maire que les bœufs appartenaient au sieur Yaya Samaké et qu’il devait les lui rétrocéder.
C’était sans compter sur la détermination de l’élu, qui refusa d’accéder à cette requête, rétorquant qu’il avait acheté ces bœufs à des Peulhs au Garbal, le marché à bétail de Bamako. Exaspéré par ce refus, le sieur Samaké ne pouvait plus que porter l’affaire devant la justice.
Saisi du dossier, le tribunal de première instance de Bougouni traine le pas et demande au maire de faire venir ses témoins imaginaires, c’est-à-dire ceux à qui il aurait acheté les bœufs. Ce comportement, même si certains pensent que c’est pour favoriser la manifestation de la vérité, est de nos jours source de tous les soupçons dans presque toute la commune.
A tort ou à raison, la justice de Bougouni est accusée de complicité passive avec Mamadou Bakayoko. Joint par nos soins, le controversé maire, qui a perdu toute crédibilité dans cette sale affaire, et parait très embarrassé par le sujet, s’est contenté de nous dire «je vais vous rappeler». Ce qu’il n’a pas fait.
Un silence qui en dit long sur sa responsabilité dans ce dossier, qui risque de lui coûter à jamais son poste. A suivre
Yaya Samaké
Un élu voleur sa n’étonne pas
Comments are closed.