Sanoubougou I Sikasso : Dix ans après son avortement risqué, elle court toujours derrière un enfant

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    Une femme connaît-elle toujours l’auteur de la grossesse qu’elle porte ? Si la réponse est oui, ceci ne semble pourtant pas évident chez une fille de joie, sinon Matus n’aurait pas risqué sa vie pour extraire de ses entrailles une grossesse dont elle dit en ignorer l’auteur. Et comme si c’était sa seule chance de la vie, MATA se trouve dans l’impossibilité d’en concevoir pour son mari.

     

     

    Issue d’une famille purement musulmane rien ne prédisposait Mata Sidibé à une vie libertine. Elle va fournir l’effort de convaincre plus d’un sur son chemin que le destin s’était en elle accompli.

     

     

    « La matus», son  nom de guerre, est âgée d’une vingtaine d’années environ. Le teint d’une noirceur d’ébène, la taille moyenne, elle est domiciliée chez ses parents à Sanoubougou I Sikasso.  Issue d’une famille modeste, elle convainc ses parents à leur venir en aide dans  l’assistance que lui propose une gargotière établit dans l’autogare. Echappant au contrôle de sa patronne, elle commença par acquiescer les petits rencarts de chauffeurs avant de s’afficher une bonne foi dans la pratique. Pratiquant la prostitution depuis belle lurette et à l’insu de ses parents, elle avait pu forcer l’admiration de bon nombre de noctambules de Sanoubougou I et II. Désormais ses ressources pouvaient lui permettre de s’offrir une chambrette située dans l’enceinte de l’Autogare de Sikasso.

     

    C’est ainsi que dans ce mic mac elle tomba en grossesse et se trouva incapable d’identifier son auteur. Se voyant ainsi victime du sort,  elle décide de s’en débarrasser. Pour ce faire, elle se rendit d’abord dans une pharmacie de la place pour se procurer des médicaments de diverses natures avant de se camoufler chez elle pour s’adonner à leur utilisation peu après, elle commença se tordre de douleurs.

     

     

    Une hémorragie externe s’en suivit. Furtivement elle se mit à crier et sortit enfin de son refuge pour ameuter toute la famille. Avant que ses parents ne puissent s’imprégner de son état, elle s’évanouit dans la cour. Ainsi, paniqués ceux-ci l’évacuèrent immédiatement vers l’hôpital pour recevoir des  soins. Il faut saluer la grande expertise médicale qui lui sauvé la vie. Deux années ont suivi, Matus désormais semi grossiste d’aloco dans les environs de la gare parvient à se trouver chaussure à ses pieds. L’heureux élu, un convoyeur, ne put résister au charme de la fille qui entre temps a investi en elle pour dit-t-elle, en attendre de la vie.  Cependant, cinq ans après leur union scellée devant dieu et les hommes, le couple qui connait son premier mariage est encore loin de vivre le plaisir d’un foyer égayé de la présence d’enfants. De consultations en consultations, il leur a été signifié que suite à un antécédent fâcheux la femme est interdite de concevoir un, fœtus à fortiori mettre au monde un enfant. Mise devant cette évidence, la femme recommanda à son mari de lui trouver une coépouse, afin que la famille puisse connaître ce bonheur et lui un héritier. Mais ceci  n’exclut pas l’amertume à vie que la dame Matus est appelée à endurer. Combien sont-elles de  Matus à s’être privée de ce plaisir immense du monde rien qu’en s’exposant à la colère divine.

    Adama DIARRAJACKSON

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    1 commentaire

    1. La colère divine 🙄 ? Je ne crois pas, personne au monde ne peut supporter la colère divine. Je dirais plutôt qu’elle n’a pas fait appel au service d’un pro 😀 . Résultat: le bébé est parti avec son nid sans penser à ses potentiels frères/soeur, quel égoïste celui la 😆

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