Sandra: une épouse cruelle et sans cœur

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    Papa est mort et a été enterré trois mois avant que nous en soyons informés. Cela fait quinze ans aujourd’hui. Je souffre encore qu’il nous ait quittés de la sorte. Jusqu’à ce jour, je n’arrive pas à pardonner à son épouse ce qu’elle lui a fait subir. Et, au plus profond de moi, je suis persuadée qu’elle restera malheureuse toute sa vie pour avoir fait souffrir notre famille.

     

     

    Je suis née en France il y a de cela vingt ans. Mon père et ma mère y étaient pour les études. D’après ce qu’ils m’ont raconté plus tard, je suis le fruit d’un amour passionné. Mon père était catholique et ma mère, une musulmane. Cette différence de religion que leurs parents respectifs critiquaient n’a, en  rien, entravé leur amour. Après ma naissance, ma mère a dû rentrer car, à dix huit ans, seule et sans soutien en France, elle avait du mal à s’occuper de moi. Papa et elle s’étaient promis le mariage dès qu’il rentrait à son tour. Il avait encore trois années d’études à faire. Maman s’était inscrite à l’Université, pour rattraper le temps perdu. Pendant qu’elle était aux cours, c’est ma grand-mère paternelle qui s’occupait de moi. La famille de papa adorait maman. Elle la voulait pour belle-fille. Et elle avait même demandé sa main. Tout avait été planifié pour le retour de papa qui appelait presque tous les deux jours. Et ma mère et moi recevions des cadeaux de lui chaque fois que quelqu’un venait de France.

     

     

     

    Papa était physiquement absent, mais présent dans mon cœur car il me comblait, même si je ne le connaissais pas réellement : quand maman rentrait au pays, je n’étais qu’un bébé. Lorsque j’ai eu trois ans, papa devait définitivement rentrer, mais il a reporté son arrivée. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Maman a beaucoup pleuré, car elle disait à ma grand-mère qu’elle sentait que mon père lui échappait. Il n’était plus le même, selon elle. Il était distant et très bref lorsqu’il l’appelait. Et ça, ce sont des signes qui ne trompent pas. Effectivement, papa  est resté en France, encore deux ans. Lorsqu’il est rentré, il ne parlait plus de mariage avec maman. Il l’évitait. Il a fini par avouer qu’il aimait une autre. Il l’avait épousée en France et aurait eu un enfant, un garçon, avec elle. La nouvelle a fait fondre maman. Elle qui l’avait attendu pendant cinq ans. Cinq années où elle avait fermé son cœur à tout autre prétendant. La douleur était si forte que, déjà, à l’âge que j’avais, je pouvais comprendre l’état dans lequel maman se trouvait.

     

     

    Quelques mois après l’arrivée de papa, sa femme est venue le rejoindre au pays. C’était une Nigériane. Elle était moche et grosse. Papa en était éperdument amoureux. Il parlait d’elle comme s’il avait épousé Miss Monde. Je vivais avec papa chez Mémé. Malgré le fait qu’elle soit l’épouse de mon père et la mère de mon petit frère. Je ne la supportais pas, ma grand-mère aussi, car elle avait de grands airs. Quelques temps après, elle a exigé de papa qu’ils déménagent de la cour familiale. Ma grand-mère s’y est opposée parce que depuis la mort de mon grand-père, elle vivait avec moi dans cette immense demeure. Et franchement, il n’y avait pas de raison de déménager, car on pouvait passer des jours sans se croiser dans cette maison très spacieuse. Mais Sandra, l’épouse de mon père, avait tellement d’emprise sur lui qu’il a accepté de déménager avec moi pour, selon lui, offrir plus d’intimité à son couple.

     

     

    Entre Assétou et les autres  membres de la famille, le courant ne passait pas. Elle ne voulait voir personne chez elle. Son comportement m’agaçait tellement que j’ai demandé à papa de me ramener auprès de ma grand-mère que je savais triste. Papa avait un bon travail et il vivait bien. Mais, à cause de sa femme, il ne voulait voir personne. Elle lui avait fait croire que sa famille lui en voulait à mort et qu’il devait éviter de rencontrer sa mère. Papa vivait ainsi isolé de tous. C’est donc à travers les journaux que j’ai appris qu’il avait eu un poste de responsabilité au sein de son entreprise et qu’il avait été muté à l’intérieur du pays. Il est parti sans en souffler mot à sa propre mère. Et nous avons même appris que sa femme avait eu un deuxième enfant, une fille.

     

     

    Se sentant rejetée par son fils unique, ma grand-mère a décidé de lui rendre visite là où il avait été affecté. Elle s’y est rendue avec moi. Dès que nous sommes arrivés, ma belle-mère nous a fait comprendre que nous n’étions pas les bienvenues chez elle, car elle ne nous y avait pas invités. Ces propos ont tellement choqué ma grand-mère qu’elle a décidé d’attendre son fils dehors. Lorsqu’il est arrivé, nous étions assises, devant le portail à même le sol. Il nous a jeté un coup d’œil froid avant de garer sa voiture. Je me suis précipitée vers lui. Il n’a manifesté aucune joie à me voir. Il s’est adressé à Mémé : «Tu aurais pu au moins téléphoner ? Mémé a réagi : Tu m’as donné ton numéro ?».

     

     

     

    A l’époque, les téléphones portables n’existaient pas encore. Papa a répondu : «Je ne t’ai pas donné mon adresse d’ici non plus, mais vous êtes là. Donc, tu aurais pu t’arranger pour avoir mon numéro. En ce moment, ma femme vient d’accoucher. Elle a besoin de calme. Si tu veux, je vais demander au chauffeur de vous ramener. Je serai là-bas le week-end prochain, je passerais te voir». Ma grand-mère ne l’a pas laissé terminer : «Ne déranges pas ton chauffeur, je connais le chemin du retour. Je m’en vais».

     

     

    Sur ce, elle m’a saisie par la main et nous avons quitté la ville. Pendant ce temps, ma mère travaillait dans un centre de santé comme assistante. Elle ne s’était pas encore remise de ce que papa lui avait fait. Elle n’arrivait même plus à prendre soin d’elle-même. Elle était malheureuse. Papa n’est pas venu le week-end, contrairement à ce qu’il avait promis. Ma grand-mère souffrait beaucoup. Elle passait ses journées à prier, afin que son fils unique lui revienne. Elle disait souvent : «Mon fils est bon, c’est un très bon garçon. S’il agit comme ça, c’est qu’il y a forcément quelque chose. Sa femme l’a forcément envoûté. Mais, je vais prier et un jour, il reviendra…».

     

     

    L’attente fut très longue, car pendant sept ans, nous n’avions aucune nouvelle directement de papa. Les nouvelles nous parviennent chaque fois qu’il gagnait en promotion. Et grâce à plusieurs personnes, nous avons appris qu’il avait acheté des maisons et qu’il en avait même construit dans le pays de son épouse. C’était peut-être normal. Mais, et sa famille dans tout cela ? Papa n’était pas seul au monde, et sa mère était bien vivante. J’essayais tant bien que mal de prendre soin de ma grand-mère pour qu’elle ne soit pas déprimée car, malgré son air joyeux, je savais qu’elle souffrait.

     

     

    Un soir alors que nous étions à table, ma mère est arrivée chez Mémé l’air troublé. A la question de savoir ce qui la tracassait, elle s’est mise à pleurer à chaudes larmes. Prise de peur, ma grand-mère a lâché la cuillère qu’elle tenait et est venue vers elle. Maman s’est mise à crier : «Moïse est mort. Ton fils Moïse est mort. Je l’ai appris à l’hôpital. Il est mort depuis trois mois…». Maman parlait toujours lorsque ma grand-mère s’est affaissée sur le sol. Elle a perdu connaissance. Maman a essayé de la réanimer. Elle l’a ensuite transportée à l’hôpital pour des soins. Lorsqu’elle est revenue à elle, elle a voulu absolument voir le corps de son fils. Elle n’arrêtait pas de pleurer. Moi, j’étais comme tétanisée. Puis Maman, Mémé et moi, sommes allées dans la ville où avait vécu papa. Quand nous sommes arrivées à son domicile, c’est un nouveau locataire qui nous a reçues. Il nous a expliqué que l’ancien locataire, c’est-à-dire Papa, étant mort, sa femme lui avait vendu la maison avec tout son contenu, ainsi que ses voitures, avant de regagner son pays avec ses trois enfants. Il nous a expliqué qu’il vit avec sa maman. Sandra aurait pu avoir la décence d’informer au moins la famille avant de s’en aller ! C’était trop méchant de sa part. Et tenez-vous bien, en plus d’avoir vendu tous les biens de papa, elle l’a fait inhumer au cimetière de la ville, sans protocole. La tombe était au milieu de la broussaille, sans enseigne pouvant permettre de la distinguer des autres. C’était triste à voir. N’eût été la présence d’un ex-domestique de papa, jamais on n’aurait retrouvé la tombe. Mémé s’est assise sur la tombe et s’est mise à parler à papa : « Moïse, tu vois, tu ne m’as pas écoutée. Tu vois ce qu’elle t’a fait ? Elle t’a enterré comme un chien sans propriétaire et est retournée dans son pays. Tu vois, toi un grand type que tout le monde respectait ! C’était triste. Je suis ta mère. Et c’est trois mois après ta mort, que je suis informée. Je ne te détesterais jamais. Tu es mon unique fils et je t’aime toujours. Que Dieu pardonne à cette femme pour tout ce qu’elle nous a fait. Adieu !».

     

     

     

    Les larmes de ma grand-mère perlaient le long de ses joues. Maman et moi étions à genoux face à la tombe, comme pour dire au défunt que nous l’aimions, malgré tout. Après l’étape du cimetière, maman et Mémé ont sollicité l’aide des autorités pour l’exhumation et le transfert du corps afin d’offrir des funérailles dignes de son rang à mon défunt père. Comment voulez-vous que je pardonne à une telle femme qui a fait preuve de tant de cruautés ? Aujourd’hui avec l’évolution de la technologie de l’information et de la communication, je la recherche partout dans le monde. Je finirai par la retrouver et, ce jour-là, elle sera obligée de m’expliquer le sens de son acte ignoble…

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    La REDACTION

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    6 COMMENTAIRES

    1. 😳 du courage qu’il te faut mais laisse tout au BON DIEU,et tot ou tard elle vas payer ceux que elle à fait à ton pére, occoupe toi de ta mémé et de ta mére ,ainsi vas la vie avec son lots de haine les gens envers les autres 🙁

    2. Comme l’a dit Gérard mets une croix sur cette femme? Dieu est le juge suprême,un jour, ce sont ses enfants qui te “chercheront”, inch allah.
      Du courage et de la patience.

    3. la haine ne vous amenera nul part au contraire.Laisse DIeu faire sa propre justice et tu verras que lui seul saura gerer. quand a toi, refait ta vie , soit heureuse, enleve cette haine et cette vengence dans ton coeur.

    4. Mon cher oublies cette femme et sois positif en refaisant pas la même chose à tes enfants,ta femme et ta maman que ton papa.

      • Ma chère, cherche a etre heureuse et a rendre heureux ta mere et ta grand mere. laisse ta mere avec la vengeance divine qui existe belle et bien. Je te souhaite un bon foyer et des enfants qui te rendront tres heureuse. la vie continue. Sois tres forte pour mettrele passé derriere toi.

      • Ma chère, cherche a etre heureuse et a rendre heureux ta mere et ta grand mere. laisse ta mere avec la vengeance divine qui existe belle et bien. Je te souhaite un bon foyer et des enfants qui te rendront tres heureuse. la vie continue. Sois tres forte pour mettrele passé derriere toi.

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