Route de Gouana : Qui a sauvagement TUÉ Drissa DIARRA ?

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    Son corps a été découvert atrocement mutilé. Les enquêteurs travaillent sur la base de deux hypothèses.

    Qui a tué Drissa Diarra ? Au 11è arrondissement et à la brigade territoriale de gendarmerie de Kalabancoro, la question reste encore sans réponse. Pourtant l”homme a été sauvagement abattu dans la nuit du 4 au 5 mai. Et son corps mutilé a été découvert, tôt le matin de samedi dernier, au bord de la route qui mène au village de Gouana par Cheick Sangaré, deuxième conseiller du chef de village de Kalabancoro.

    Les premiers éléments de l”enquête menée par les policiers du 11è arrondissement, ont révélé que Drissa Diarra serait originaire de Niéna dans la région de Sikasso. La victime était âgée d”environ 45 ans. L”homme était manœuvre dans les chantiers BTP de Kalabancoura. Le neveu qui a reconnu son corps a indiqué que Drissa Diarra avait cessé, depuis quelques semaines, de travailler sur les chantiers. Mais paradoxalement ce chômeur n”était jamais à court d”argent. Certains de ses parents lui auraient demandé la raison de sa décision d”arrêter de travailler. Curieux aussi de savoir d”où provenait son argent, ils n”ont jamais obtenu une réponse claire de la part de l”énigmatique Drissa Diarra.

    Le neveu a déclaré à la police que dans la nuit du 4 au 5 mai, Drissa Diarra avait quitté la famille aux environs de 19 heures. Il avait annoncé qu”il partait à Gouana pour affaire. Quelle type d”affaire ? Drissa Diarra a emporté ce secret dans sa tombe. Mais les supputations vont bon train. Plusieurs personnes qui l”ont approché de son vivant ont indiqué à la police que l”homme s”était spécialisé, depuis un certain temps, dans le viol des jeunes filles. La mort violente du satyre serait donc liée à un acte de violence sexuelle.

    La rumeur assurait qu”il avait agressé quelques jours auparavant une demoiselle de bonne famille. Les parents de la victime auraient juré d’avoir la peau de l’obsédé sexuel. Ceux-ci ont-ils mis leur menace à exécution ? La police n”écarte aucune piste. Mais pour le moment les enquêteurs n’ont pas pu identifier cette famille. Certaines sources assurent que le crime aurait été perpétré par les frères de la demoiselle abusée.

    Les enquêteurs vérifient aussi la piste du règlement de comptes entre trafiquants de cigarettes ou de marchandises illicites. Sauvagement tué, l”homme avait la bouche fendue sur le côté gauche jusqu”à l”oreille. Ses assassins lui ont coupé les jarrets à la machette. Son front a été fracassé en plusieurs endroits par un coupe-coupe. Tout son corps est couvert d’évidentes traces de couteaux, de machettes et de gourdins. Les policiers ont relevé sur les lieux du crime des traces de lutte.

    L”inspecteur Daouda Diarra estime à partir de ces indices que la victime a été attaquée par un groupe d”agresseurs. Le policier est convaincu qu”il y a eu des blessés parmi les assaillants qui auraient été transportés à bord d”une voiture dont les traces ont été retrouvées sur les lieux du crime. Le vélo de Drissa Diarra et les deux sacs vides qu”il transportait ont été retrouvés sur place.

    Le dossier est aujourd”hui sur la table de la brigade de gendarmerie de Kalabancoro. Le commandant de brigade a instruit à ses éléments de s”employer à mettre la main sur le ou les auteurs du meurtre.

    G. A. DICKO

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    Autogare de Sogoniko : L”ENDORMEUR

    L”inspecteur Chaka Traoré, chef de la brigade de recherche et de renseignements du 11è arrondissement, vient de mettre hors d”état de nuire un dangereux individu. Le malfrat usait d”un mode d”opération particulier : il droguait les passagers des autocars interurbains. Une fois que ceux-ci étaient endormis, il pouvait les dépouiller à son aise.

    Le voleur Moussa Traoré, âgé de trente ans, avait pris goût à son activité. Deux jours ne se passaient pas sans qu”il parte de Bamako pour Sikasso ou Ségou. A chacun de ses voyages, il emportait avec lui une seringue et un somnifère qu”il s”employait à dissoudre dans de l”eau. Au premier arrêt, Moussa Traoré qui choisissait toujours comme voisin une femme ou un homme d”apparence riche, se pressait de descendre. Il achetait deux boissons. A l”aide de sa seringue, il injectait un somnifère puissant dans la bouteille qu”il offrait généreusement à son voisin ou sa voisine. Quelques minutes plus tard, la cible s”endormait à poings fermés. Moussa Traoré n”avait donc qu”à fouiller sa victime et à empocher tout ce qu”elle avait de précieux. Le bandit une fois son forfait accompli descendait du bus à l”arrêt le plus proche.

    Plusieurs voyageurs de la route Bamako-Sikasso ou Bamako-Ségou ont été victimes de l”endormeur. La semaine dernière, le convoyeur d”une compagnie de transport, un homme particulièrement attentif, a remarqué le manège de Moussa Traoré entre Bamako et Bougouni. S”étant persuadé qu’il avait affaire à un détrousseur, il l”a dénoncé de retour dans la capitale. Les éléments du 11è arrondissement allèrent cueillir le suspect au retour d”un voyage. Le bandit sournois avait volé sur ce trajet quatre cartouches de cigarettes à son voisin.

    A l”interrogatoire, Moussa Traoré a reconnu être un voleur opérant à bord des bus inter-urbains. Ses victimes ne se comptent plus. L”homme assure être bien incapable d”identifier un seul des passagers dépouillés tant leurs souvenirs s”embrouillent dans sa mémoire.

    Un petit séjour à l”ombre lui rafraîchira peut-être la mémoire ? Moussa Traoré a été déféré au parquet de la Commune V.

    G. A. D.
    L”Essor du 15 Mai 2007

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