Sérions-nous encore moyen-âge, chez les alchimistes ou plutôt, au cœur de la science fiction dans un futur très lointain, dans ces deux univers dans lesquels rien n’est impossible. Le sieur Gaoussou Coulibaly, en détention pour escroquerie, prétend posséder le secret de l’invisibilité, de la téléportation et de l’invulnérabilité face aux armes à feu. Le hic, c’est que le suspect se donne tous les moyens pour être convaincant… Ce n’est pas le cas de ce faux militaire dans cette autre affaire élucidée par l’Epervier du Mandé et ses hommes. rn
C’est suite à une plainte pour escroquerie que notre homme a été appréhendé la semaine dernière par la Brigade de Recherche du Commissariat de police du 3ème Arrondissement. Le plaignant a été dépossédé de la somme de 10 millions F CFA par cet individu qui prétend détenir beaucoup de secrets dont celui permettant à un homme de se rendre invisible, d’être invulnérable face à une arme à feu et de pouvoir voyager dans le temps et dans l’espace. C’est la téléportation, un thème favori des auteurs de science fiction. C’est la faculté attribuée à un être de se transporter d’un endroit à un autre sans user de moyens de déplacement et de transport connus. Un clignement de l’œil suffit à se retrouver d’un point du globe à un autre.
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Le sieur Gaoussou Coulibaly jure la main sur le cœur, qu’il tient bien les pouvoirs en question des mains d’un vieillard centenaire vivant au quartier Médina-Coura. Il rencontra son premier client et lui proposa d’abord le secret de l’invulnérabilité. Le talisman fut conçu par ses soins et l’on procéda à l’essai avec une arme à feu. Les deux hommes n’eurent pas la même lecture de la conclusion du test. Le client trouva que le gris-gris n’a su arrêter la balle pendant que l’apprenti sorcier trouva que le tireur a plutôt raté la cible. Dans le doute, il vaut mieux s’abstenir de porter sur soi un tel instrument et se sentir protégé. On laissa donc tomber.
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De l’invulnérabilité, on en vient rapidement au secret de l’invisibilité. Notre sorcier proposa à son client la formule qui lui permettrait d’être invisible, même dans un miroir. Une bague en argent appelée (tiè saba) et la coquette somme de 10 millions F CFA devraient faire l’affaire. Une fois conçue, le porteur du bijou magique n’avait qu’à réciter la formule «Inalaha Anakoulsi Kadirou» et à mordre ensuite la bague pour disparaître complètement. Afin de réapparaître, il n’avait ensuite qu’à desserrer ses dents sur l’objet…
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Et le client s’emballa. Il n’avait pas les 10 millions, mais savait où les trouver. Il s’endetta auprès des membres de sa propre famille, des voisins du quartier, des collaborateurs… Il remettait l’argent à compte goutte au sorcier jusqu’à hauteur de la somme convenue. Après tout, étant désormais invisible, il trouverait facilement moyen à rembourser ses créanciers. Mais ces derniers se sont impatientés et l’ont finalement contraint à se dévoiler. Il avoua tout à son frère aîné qui l’obligea à déposer plainte au niveau du Commissariat. Ici, les choses allèrent très vite.
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Tous les protagonistes de l’affaire furent retrouvés et interrogés. Le suspect ne nia pas les faits mais soutient soutenir mordicus, détenir les pouvoirs en question, même celui de la téléportation. Notre homme est apparemment sain d’esprit et de corps et il parle avec force conviction. Rembourser les 10 millions, dit-il, ne constitue guère pour lui un problème majeur. Mais le secret est bien là. Naturellement, il n’a pas pu se rendre invisible aux yeux des flics au moment de son interpellation. De deux choses l’une : ou cet homme est un grand malade mental qui est parvenu à se convaincre lui-même de ce dont il parle, ou il s’agit d’un véritable escroc à l’intelligence hors du commun.
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Faux militaire, vrai voleur d’oignons
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Le sieur Younoussa Kane est incorrigible. Il y a huit mois environ, il a été arrêté par la police du 11ème Arrondissement pour vol de moutons et usage indu de tenues et insignes militaires. Le voilà qui revient au Commissariat du 3ème Arrondissement pour vol de sac d’oignons dans les mêmes dispositions vestimentaires.
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C’est le Vendredi dernier au marché de Medine qu’il a été appréhendé par la foule au moment où il s’apprêtait à disparaître avec un sac d’oignons indûment enlevé. Habillé en tenue militaire, il fit appel à un pousse-pousse, embarqua la marchandise et s’en alla tranquillement comme si de rien n’était. Les femmes qui l’avaient aperçu l’interpellèrent et crièrent au voleur. Il failli être lynché n’eut été l’intervention rapide des éléments de la Brigade de Recherche du Commissariat de tutelle. Alertés, les hommes de l’Epervier arrivèrent à point nommé sur place et l’embarquèrent.
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Il est important, à ce niveau de signaler un fait digne d’intérêt dans la collaboration désormais fructueuse entre la presse et les éléments des forces de sécurité : L’inspecteur principal Papa Mamby Keïta qui détient des coupures de journaux de presque tous les faits divers, se souvenait avoir lu quelque part, dans le journal Kabako, l’histoire d’un voleur qui se déguisait en militaire pour perpétrer ses coups. Il n’eut alors aucun mal à identifier l’individu et l’enquête progressa rapidement. C’est au juge que M Kane doit désormais s’expliquer. Nos autorités doivent cependant prendre garde à ce que les signes et insignes militaires ne soient pas à la portée du premier venu. Cet individu ne devrait avoir la moindre chance de récidiver si des mesures adéquates avaient été prises après son premier coup.
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B.S. Diarra
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