La pénurie d’hydrocarbures au Mali est en passe de gagner le gasoil après le kérosène destiné aux avions. Les réserves aujourd’hui existant de ce fuel (le gasoil) sont exclusivement destinées aux centrales électriques. Il est peut être temps de moraliser la consommation publique en attendant de passer ce mauvais pas. En attendant, voici les raisons de la crise et de ses éventuelles répercussions.
A en croire des agents du Bureau National des Produits Pétroliers (PNPP), et des opérateurs pétroliers, les raisons de cette éventuelle pénurie de gasoil, sont directement liées au retard qu’accusent en ce moment les gros importateurs au niveau des gazoducs dans les pays pétroliers.
Le stock de gasoil aujourd’hui disponible ne saurait couvrir une période excédant quatre semaines. Et pour des raisons de sécurité, la réserve existante a été exclusivement réservée à la société Énergie du Mali en vue de faire tourner les turbines au niveau des centrales thermiques; lesquelles absorbent au moins le contenu de 12 citernes de fuel par jour.
Une rupture d’approvisionnement et de stocks aura de graves conséquences sur l’économie du pays. Ce n’est pas le seul secteur du transport qui sera touché. Par effet domino, on risque d’assister une flambée de tous les prix à la consommation. Dans la perspective du Ramadan, ce sera tout simplement dramatique.
Il urge de prendre toutes les mesures idoines, pour palier à cette crise en vue et alléger la souffrance des populations déjà occupées à colmater les brèches de la période de soudure.
Certes, le marché des hydrocarbures a été libéralisé, mais il est temps que le gouvernement apporte de l’eau au moulin pour que le pays dispose d’un stock assez important pour parer à toute éventualité.
Car le ravitaillement en hydrocarbure dans les pays côtiers demeure un chemin de croix pour les professionnels maliens du carburant.
Selon toute évidence, la responsabilité première incombe à l’ONAP.
La crise ivoirienne avec son lot de rackets sur la route de même que les tracasseries routières sur l’axe Dakar, Lomé et Cotonou ; auxquels s’ajoutent la distances des routes sont entre autres obstacles au ravitaillement de notre pays en produits pétroliers. A tout cela s’ajoute aujourd’hui, un bras de fer entre les pétroliers maliens et la Douane.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, il faudra craindre un lever e de bouclier au niveau du front social.
Même si l’heure n’est pas au rationnement du produit (gasoil), il est possible de mener une politique de réduction de la consommation en vue de préserver le stock de sécurité.
Paul N’guessan