Il y a près d’un mois, le maire de la Commune rurale de N’Gabacoro Droit, Malik Kéita a été longuement auditionné au Pôle Economique, au sujet d’un certain nombre de dénonciations pour de présumés détournements de fonds et plusieurs autres chefs d’accusation. Ces dénonciations sont dues au climat de mésentente et au règlement de compte politique qui prévalent au sein du conseil communal de N’Gabacoro depuis les élections municipales de 2009.
Malik Kéita a commis des erreurs de procédure dans l’exécution de certaines activités de la commune de N’Gabacoro. Pour lui nuire, celles-ci ont été utilisées par ses détracteurs comme des cas de détournement. En effet, le conseil communal de N’Gabacoro est en proie à la mésentente et au règlement politique. Les élections de 2009 ont creusé un fossé entre les proches du maire et les autres conseillers.
La première victime a été une adjointe au maire qui a été incarcérée au centre de détention de Bolé sis à Banankabougou. Les reproches retenus contre elle seraient son alliance avec le camp de la majorité, à la veille de l’élection du bureau communal. Quant au maire, les dénonciations, contre lui, remontent en 2010. Certains conseillers de N’Gabacoro Droit avaient émis des doutes quant à la capacité du maire Malik Kéita par rapport à la gestion de certaines affaires publiques. Il s’agit notamment de l’utilisation des 10 millions issus de la vente d’une parcelle à Dia Négoce, de la négociation du litige foncier entre Feue Madame Néné Sow et deux familles de N’Gabacoro et de la gestion de l’eau potable.
Ils l’accusaient de plusieurs autres choses telles que l’exécution de certaines dépenses à la place du régisseur et la réalisation de certains travaux d’adduction d’eau. C’est ainsi qu’en 2010, ils ont porté plainte contre M. Kéita. Ce qui est légitime dans la mesure où chacun doit veiller à la bonne gestion de la commune. Mais, le hic est que les 10 millions de Dia Négoce qui ont fait couler beaucoup de salives, ont été utilisés conformément à la recommandation du conseil communal. Entre autres le paiement d’arriérés des enseignants grévistes de Titibougou, les travaux de délimitation pour la réhabilitation du village de Sala, la compensation de Néné Sow, des honoraires d’avocat pour soutenir certains dossiers de la mairie, la mise en état d’un collecteur etc. D’ailleurs, ce fonds a permis à la commune de sortir du gouffre.
En effet, pendant les deux dernières années du quinquennat passé, la marie n’arrivait plus à exécuter ses dépenses prioritaires de fonctionnement. Du non paiement des salaires, au manque de matériels en passant par l’absence d’électricité dans des locaux où travaillent les élus, le chaos était presque parfait. Le problème est qu’à son arrivée en 2009, Malik Kéita s’est lancé dans des activités de redressement, les yeux fermés, sans arrière garde. Ainsi, il a été la cible de ses détracteurs qui l’ont suivi pas à pas afin de saisir sa moindre erreur.
À titre d’exemple, pour l’extension du réseau d’eau potable à la demande d’un habitant de N’Gabacoro, le maire a directement fait payer les frais au bénéficiaire dans le but de répondre à l’urgence. Ce qui est considéré dans le Code des Collectivités Territoriales comme une violation de procédure. Car, les mouvements de fonds doivent passer par la perception. Malik s’est alors trouvé piégé dans sa bonne foi d’agir vite pour un habitant de sa commune. C’est également le cas de l’affaire Nènè Sow. Pour un règlement à l’amiable de ce problème, M. Kéita a vendu son propre terrain pour compenser la victime avec la somme de 2.500.000 Cfa.
Par ailleurs, Malik Kéita a toutes les pièces justificatives des dépenses effectuées. Pour l’instant, la justice fait normalement son travail et se prononcera sur ces présumés détournements de fonds et plusieurs autres chefs d’accusation formulés contre, Malik, le maire de N’Gabacoro Droit.
Affaire à suivre !
Issa Santara