Retour de « l’article 320 » à Bamako :Un voleur de moto brûlé vif à Lafiabougou

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    Lycéen en classe de SHT au Lycée Mamadou Sarr, il s’adonnait au vol de motos à ses heures perdues. Il a été pris et brûlé vif par une foule en colère après qu’il ait poignardé à mort sa victime

    Les faits remontent dans la nuit du samedi au dimanche dernier aux environs de 23 H à Lafiabougou. Les deux jeunes hommes répondant au nom d’Oumar Thiam dit Thapin et Papy, tous habitants dudit quartier, cherchaient une proie, en l’occurrence, un conducteur de motos Jakarta. Ils en trouvèrent un dans le couloir longeant le terrain de foot du quartier communément appelé « Shaba Terrain ».

    Ils se ruèrent sur le malheureux et le poignardèrent à plusieurs reprises. Dans son agonie, la victime eut la force de crier. Son cri de détresse fut entendu par un taximan qui se trouvait à proximité. Ce dernier qui avait suivi la scène se garda bien d’intervenir à chaud par crainte d’être également prix pour cible par les malfrats. Il attendit que les deux agresseurs s’emparent de leur butin laissant leur victime dans le sang. Il les suivit alors dans leur fuite et, avec un coup de volant bien ajusté, les renversèrent. Ils relevèrent et prirent la fuite.

    Le nommé Papy trouva refuge dans une famille pendant que l’autre, Oumar Thiam dit Thiapin s’engouffra dans les rues du quartier et disparut. Le taximan, un homme courageux, soit dit en passant, alerta alors la foule en criant au voleur et à l’assassin. La foule s’amassa devant le domicile où le fuyard avait trouvé refuge. Le chef de famille n’eut de choix que de le remettre à ses poursuivants. Ces derniers voulurent, dans un premier temps, le conduire à la police après l’avoir administré une bonne correction. Mais quand ils virent le corps de la victime criblé de coup de poignards, alors, là… Ils décidèrent de le brûler vif.

    Ils le trainèrent sur une bonne distance à la recherche de combustible. En manque d’essence, ils se servirent de bois de chauffe et commencèrent à le brûler vif. Quelqu’un vint finalement mettre fin à ses souffrances à lui fracassant le crâne en lui assenant un coup de pierre.

    Avant de mourir, il eut le temps de dénoncer son complice, Oumar Thiam dit Thiapin lequel n’a pas encore été retrouvé. Les jeunes de Lafiabougou ont juré d’avoir sa peau à lui aussi. Par le feu, promettent-ils.

    Cette méthode consistant à brûler vifs les auteurs pris en flagrant délit tire son origine des événements de mars 1991. On l’appelait alors « l’article 320 » du code pénal de la rue. Le litre d’essence coûtait alors la modique somme de 300 F CFA et la boîte d’allumette, 20 F d’où « 320 ». Le déficit d’autorité de l’Etat avait encouragé le phénomène. Aujourd’hui, les mêmes cause sont en passe de provoquer les mêmes effets (lire encadré).

    B.S. Diarra

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