Suite à plusieurs plaintes, la Brigade d’investigation judiciaire (Bij) vient de mettre le grappin sur un réseau de malfrats composé de Maliens, Ivoiriens et Camerounais. Pour mieux arnaquer ses victimes, les malfaiteurs les abordaient par téléphone ou sur les réseaux sociaux avec de fausses pages de profils de société.
C’est dans la nuit du 28 au 29 septembre que deux membres du réseau, un Malien dénommé Drissa et un Camerounais du nom de Stéphane, sont tombés dans le piège à eux tendu par la Bij. De quoi s’agit-il, il nous revient que depuis environ cinq ans, ces malfrats opéraient dans le district de Bamako et ont fait des centaines de victimes. Et avec l’installation de la mission onusienne au Mali, ils se sont mis dans la peau de patrons de la Minusma, soit comme recruteurs ou agents commerciaux. Ainsi, ils lancent de faux avis de recrutement sur internet avec à la clé des dessous de table ou appellent directement des opérateurs économiques en leur proposant des marchés, mais moyennant récompenses. C’est suite à ces différentes arnaques que des plaintes étaient enregistrées à leur encontre au niveau de la Bij. Le Commandant de ce service, le Commissaire principal Hamadoun Bilal Traoré, a ainsi instruit au chef de la Section de cyber criminalité de cette brigade, l’Inspecteur principal Abdoulaye Sinaba, de mettre le grappin le plutôt que possible sur les membres dudit réseau. Ainsi dans la nuit du 28 au 29 septembre, le Malien et le Camerounais ont mordu à l’hameçon de la Bij. Le plus curieux, ils se sont fait avoir à partir des pièges qu’ils tendent eux-mêmes à leurs victimes sur internet et par les appels téléphoniques.
Un réseau bien structuré et difficile à se défaire
Le modus operandis de ce réseau est fait de façon que les victimes tombent facilement dans leur piège tant ils font des recherches minutieuses sur les personnes à arnaquer.
D’ailleurs, d’après le chef de la Section cyber criminalité de la Bij, le groupe, avant de mener une opération se divise en trois. Un cherche des informations approfondies sur leur future victime, le second est spécialisé dans les appels téléphoniques et la troisième passe à la matérialisation de l’opération à travers la livraison de faux produits. Aussi, c’est le dernier groupe qui procède aussi à la réception des fonds soit en espèce ou par Western Union.
L’appel à la vigilance du commandant de la Bij
La dernière victime du groupe est un commerçant renommé de la place. Après avoir recueilli toutes les informations sur ledit commerçant, ils se sont fait passer comme des commerciaux de la Minusma et ont proposé à l’opérateur économique un marché où il pourrait faire un bénéfice de 200%. Dans ce marché, le commerçant en question devrait livrer une qualité de thé indien à un de leur partenaire français. Ce partenaire du nom de Michel, pour lever le doute à l’arnaque, s’est installé dans un hôtel luxueux de Bamako. Le problème pour l’opérateur économique est que les caractéristiques du thé donné par l’homme d’affaires français, Michel, est introuvable sur le marché. En ce moment, un autre membre du réseau rentre en jeu tout en proposant un fournisseur qui est également un de leurs complices. Le hic, l’opérateur économique aussitôt après avoir acheté le produit avec le fournisseur, mord à l’hameçon. Pour cause, aussitôt après le payement, le fournisseur disparait dans la nature et l’acheteur basé à l’hôtel prend la poudre d’escampette. Ainsi, il se retrouve seul avec son produit qui n’est autre, très souvent, qu’un tas de choses sans aucune valeur. C’est ainsi que notre grand opérateur économique s’est fait avoir à hauteur de 7 millions Fcfa. Après l’interpellation des membres de ce réseau, il a été découvert que certains sont domiciliés à Yirimadjo Zerni et Kalabancoura Aci où ils menaient une vie de pacha et vivaient dans une grande opulence assimilable au richissime homme d’affaires des pays du Golf.
Le Commandant de la Bij a profité de cette interpellation pour inviter une fois de plus nos compatriotes à rester vigilants afin d’éviter ce genre d’arnaques qui ont fait des centaines victimes ces derniers temps dans la capitale malienne. K. THERA