Ibrahima Fall, un ancien caissier principal d’une banque de la place a été reconnu coupable par la Cour d’assises, en son audience du mardi 05 aout 2014, d’avoir, en 2008, détourné la somme exacte de 258 850 375 FCFA à ladite banque. Il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement avec sursis et au paiement d’une amende de 200. 000 FCFA. Pour les intérêts civils, la Cour a renvoyé le dossier à la mi-aout.
L’affaire a pris le temps qu’il faut pour être tirée au clair, hier mardi, à la Cour d’Appel de Bamako. C’est après dix heures de débats (de 9h à 19h) que la Cour a rendu son verdict dans l’affaire opposant le ministère public à trois agents de la banque. Il s’agit notamment de l’ancien caissier principal de l’agence principale II Ibrahima Fall, Bakary Diarra, le vérificateur interne de la même agence et Fousseïni Diallo, le caissier ramasseur de fonds.
Le premier était accusé d’atteinte aux biens publics et les deux autres étaient poursuivis pour complicité.
Au verdict de la Cour, c’est le nommé Ibrahima Fall qui a été reconnu coupable des faits d’atteinte aux biens qui lui sont reprochés. Ses présumés complices ont été tous acquittés par la Cour.
Dans les faits, tout est parti d’un contrôle inopiné entrepris par la Direction de la vérification interne de la Banque il y a six ans, soit en avril 2008. A cette date, lors de son passage, l’équipe de l’inspection générale de la banque a constaté un manquant de plus de 258 millions FCFA à la caisse de Ibrahima Fall, alors caissier principal de ladite agence.
Selon le Directeur de l’inspection de l’agence, il a été procédé à un premier contrôle, le 31 décembre 2007, à l’issue duquel aucune anomalie n’a été signalée. Car les trois agents procédaient comme suit : Ibrahima Fall, caissier principal, une fois qu’il met de l’argent de côté, fait appel à Fousseïni Diallo, caissier ramasseur de fonds qui, après les recouvrements, saisit les montants collectés dans son ordinateur pour alimenter les comptes des clients dont il a ramassé l’argent. Mais à la demande de son chef, Ibrahima Fall, il ne saisissait les sommes collectées auprès des clients que le lendemain. Cela permettait à Ibrahima Fall de combler ses manquants, donnant ainsi l’impression que tout était dans l’ordre au passage des contrôleurs.
Quant à Bakary Diarra, sa tâche consistait à ajuster les procès-verbaux (PV) qu’il réalise après chaque vérification au sein de l’agence et à informer M. Fall de l’arrivée des contrôleurs au moins une heure avant. Ce qui laissait à ce dernier le temps de bien préparer le terrain en comblant ses manquants par d’autres sommes. Il est parti souvent jusqu’à remettre de l’argent frais à M. Fall pour combler ses trous. Sauf que ce jour d’avril 2008, Ibrahima Fall avait pris auparavant la somme de 256 millions FCFA au caveau central. Au lieu de saisir les données comptables ce même jour, il a attendu deux jours après pour le faire. Ce qui créa une suspension au niveau des caisses et la suspicion des contrôleurs.
C’est ainsi qu’un contrôle inopiné a été entrepris par la banque pour démasquer la mafia qui opérait en son sein.
Après avoir reconnu les faits à l’enquête préliminaire, Ibrahima Fall a tenté de donner d’autres explications aussi différentes les unes que les autres. Feignant d’être choqué ou lassé, il a quitté barre sans pouvoir vraiment se faire comprendre par la Cour. On a simplement compris qu’il nie les faits en disant n’avoir rien volé à la banque. Les tentatives de ses avocats pour faire croire que tous les éléments constitutifs d’atteinte aux biens publics n’étaient pas réunis n’ont pas convaincu la Cour. Contrairement à ses codétenus, qui ont tout de suite fait apparaitre leur innocence aux yeux de la Cour. Ils ont tous affirmé ne pas être au courant de la démarche délibérée d’atteinte aux biens publics de Ibrahima Fall.
Selon Bakary Diarra, ses actes relevaient simplement d’une volonté d’aider sans calcul son camarade. Ajoutant qu’il n’a jamais informé celui-ci de l’arrivée des inspecteurs pour couvrir quoi que ce soit.
Quant à Fousseïni Diallo, il a affirmé avoir toujours fait normalement son travail qui consistait à collecter de l’argent auprès des gros clients, saisir ces sommes dans la machine pour alimenter leurs comptes et remettre naturellement l’argent liquide à son chef Ibrahima Fall, sans jamais être au courant de son intention de détourner de l’argent au préjudice de la banque.
Aboubacar DICKO
Au mali la justice????????
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