Rebondissement de l''affaire Abba Maiga : La communauté sonrhaï sur le pied de guerre

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                    Après l’assassinat du commerçant détaillant, Abba Maïga,   par trois loubards au service de Bocar Djigué, le peuple malien est surpris de constater que , trois jours après le drame, trois des quatre personnes incriminées continuent toujours de vaquer librement à leurs affaires…, comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas eu mort d’homme.

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                    Si bien que cette injustice criarde sème aujourd’hui non seulement l’émoi et l’incompréhension, mais  aussi la révolte et l’esprit de vengeance -à défaut de justice- au sein de la communauté sonhraï résidant à Bamako.

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                    Rappelons que le 1er Décembre 2007, Abba Maïga avait été froidement abattu par trois loubards recrutés par Bocar Djigué. Le hic dans tout cela, c’est que la pauvre victime avait depuis longtemps quitté les lieux. Mais sans chercher à identifier le vrai “pertubateur” des frères Djigué au Marché rose, les loubards -que d’aucuns disent certainement drogués comme d’habitude-, s’étaient attaqués aussi sauvagement qu’inutilement au pauvre Abba Maïga.

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                    C’est ainsi que le Camp I de la Gendarmerie avait mis le grappin sur les trois loubards et leur commanditaire, Bocar Djigué qui s’apprêtait… à se rendre à la Mecque. Ce qui, aux dires d’un commerçant de la place,“frise vraiment le ridicule”                  

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                    Selon l’adjoint au Commandant de Brigade, M. Gaoussou Kéïta, que nous avons rencontré, les enquêtes ont été diligentées. Ce qui a permis de clore les quatre dossiers qui ont été transmis au parquet. C’est dire que les 4 personnes incriminées ont été conduites devant ledit parquet.

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                    Pourtant, Bocar Djigué et deux loubards ont été remis en liberté provisoire. Ce qui n’a pas manqué de susciter l’ire et la stupéfaction de la communauté sonhraï -dont est issue la victime- et de toutes les personnes éprises de justice.

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                       Selon les informations recueillies auprès des parents du défunt, Bocar Djigué aurait payé 30 millions de FCFA pour recouvrer sa liberté. Mais une zone d’ombre plonge tout le monde dans l’incompréhension : pourquoi un seul loubard est-il toujours maintenu, alors que les deux autres sont libres ?

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                    Selon le porte-parole de la communauté sonhraï, “c’est de la poudre aux yeux. C’est une manière de tromper la vigilance de tout le monde. Mais nous ne nous laisserons pas faire”, a-t-il promis.

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                    Selon des sources proches du dossier, les trois personnes libérées sont en liberté provisoire, donc toujours à la disposition de la Justice . Mais un cousin du défunt déclare, désabusé : “Tout le monde sait qu’au Mali, une liberté provisoire est synonyme de liberté totale”.

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                    Aux dernières nouvelles, les plus hautes autorités ont été saisies. C’est ainsi qu’une délégation des parents du défunt a rencontré le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, le secrétaire général par intérim de la Présidence, et le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales.

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                    “Partout où on a passé, on nous a demandé de la patience et de laisser faire la justice. Mais on ne comprend pas pourquoi les assassins de Abba Maïga sont libres. D’ailleurs, depuis la liberté de Bocar Djigué, ses enfants ne font que nous narguer”, précise un parent du disparu, avant d’ajouter : “Ses enfants nous disaient que l’argent peut régler tout au Mali, qu’ils ont de l’argent et que toute l’administration est dans leur poche”.

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                    Quel qu’il en soit, face à ce crime pour l’heure impuni, une seule question s’impose dans l’esprit des citoyens : le règne de l’impunité s’installerait-il petit à petit dans ce pays ?

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                    Quant au porte-parole de la communauté sonhraï, il reste catégorique : ils ne se laisseront pas faire ! “D’ici la fin du mois, si Bocar Djigué et les deux loubards ne retournent pas en prison, nous allons venger le défunt Abba Maïga, quel que soit le prix à payer !“, a-t-il averti.

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                    Et le porte-parole de la famille du défunt, d’ajouter : “Les propos tenus par les enfants de Bocar Djigué confirment que l’argent peut tout régler. Mais nous, nous disons que l’honneur et la dignité sont avant tout”. C’est dire que la justice doit tout mettre en oeuvre pour la manifestation de la vérité et pour que justice soit rendue.

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                    Selon nos sources, Bocar Djigué serait très affecté par ce qui vient de se passer. Mais il aurait du savoir qu’en faisant recours à des loubards pour régler ses comptes, l’irréparable allait se produire : ce qui n’a du reste pas raté. Surtout que bien des commerçants ont affirmé que ces loubards étaient constamment drogués.            

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                    S’il voulait sécuriser ses lieux, pourquoi Bocar Djigué n’a-t-il pas fait appel aux forces de sécurité, spécialement formés par l’Etat et mieux indiqués pour ce travail ? Mais aujourd’hui, le vin est tiré, et il va falloir le boire jusqu’ à la lie.

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                    Quant à Abba Maïga, son enterrement a eu lieu le 5 Décembre au cimetière de Sabalibougou, en présence de  parents, amis, et d’une foule de sympathisants.

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    Sadou BOCOUM

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