C’est parce qu’il existe au Mali un territoire conquis que des individus se mettent au-dessus de la loi, se comportent en véritables colonisateurs, pouvant frapper voire tuer « un bois d’ébène » sans que rien ne leur arrive. Pour preuve quelques minutes après son arrestation pour coups et blessures volontaires sur un enfant de 4 ans, une raciste d’origine soviétique à surveiller désormais de très près, a été autorisée à se rendre à son domicile par le commissariat de police du 4e arrondissement où elle était gardée à vue. L’ordre serait venu d’ailleurs, dit-on. Mais, n’empêche, Kabako était là !
Il s’agit de Irina Diarra, nom qu’elle s’est donné au Mali par le lien du mariage. Elle est née le 13 février 1962 à Leningrad (ex-URSS), ingénieur en informatique, domiciliée à la Sema I, rue 131, porte 1180, en Commune V du district de Bamako, actuellement en service à l’Industrie de Boissons et de Glace (IBG). Dans l’après-midi du dimanche, 30 juillet dernier, le petit Mamadou dit Ladji Coulibaly, âgé de 4 ans et ses camarades s’amusaient à côté de leur famille quand la dame Irina Diarra a garé sa voiture devant sa porte, faisant face à celle des Coulibaly. Aussitôt, le petit Mamadou Ladji Coulibaly a couru vers elle pour lui serrer la main. A peine le petit garçon a-t-il tendu sa main à Irina qu’elle lui a donné une grosse gifle pour le renverser à côté de sa voiture. Le petit s’évanouit après que sa tête a cogné le capot de la voiture. Personne dans l’entourage n’en a cru ses yeux. Comme si de rien n’était, la bonne dame s’engouffre dans son véhicule avant de démarrer en trombe pour une destination inconnue, laissant derrière elle le pauvre Ladji ,souffrant d’asthme depuis sa naissance, complètement sonné. Les autres enfants qui étaient là au moment des faits, dont le frère de la victime, âgé de 13 ans environ, ameutent tout le voisinage par des cris. Comme à l’appel du tabalé, la foule se masse autour du petit Ladji. On le transporte d’urgence chez son père Cheick Oumar Coulibaly, entrepreneur de son état, pendant que celui-ci faisait sa sieste, sa mère, une porteuse d’uniforme, étant absente au moment de l’agression..
…Et le sommeil du père coupa net
Est-ce un rêve ? A entendre son petit garçon pleurer à chaudes larmes, Cheick Oumar Coulibaly sursaute de son lit. C’est à ce moment précis qu’il se rend à l’évidence. Après les explications des accompagnateurs du petit Ladji, Cheick Oumar se lance aux trousses de l’agresseuse de son enfant. Mais, ce qu’il ne savait pas, c’est que celle-ci avait pris le large pour aller se terrer quelque part dans grand Bamako. Elle y reste jusqu’aux environs de 2 heures du matin, selon des témoignages dans l’entourage. En attendant, l’homme accompagne son fils dans une clinique médicale où le diagnostic médical du médecin traitant révèle que le petit Mamadou dit Ladji Coulibaly souffre des blessures au niveau de sa tête. Sachant qu’il souffre d’asthme, son père débourse sur le champ, le pactole de 200 000 FCFA pour ses traitements afin d’aplanir le choc qu’il vient de subir. Comment un être humain, de surcroît une femme, une mère d’enfants peut-elle attenter aussi sauvagement à l’intégrité physique d’un enfant de 4 ans ? N’ayant pas pu supporter les agissements on ne peut plus rébarbatifs de Irina Diarra, Cheick Oumar Coulibaly saisit le commissariat de police du 4e arrondissement de l’affaire.
L’agresseuse mise au frais
Suite à la plainte des parents du petit Mamadou Ladji Coulibaly, l’agresseuse est arrêtée et écrouée sous les ordres du commissaire divisionnaire de police Moumini Séry, nouvellement investi aux commandes de la police du 4e arrondissement. Il est reproché à la prévenue des coups et blessures volontaires sur un enfant mineur de 4 ans. Sommairement interrogée, Irina Diarra ne nie pas les faits. Elle explique son geste par le fait que l’enfant l’aurait traitée de femme aux mœurs légères, c’est-à-dire de prostituée avant de l’insulter. Voilà les déclarations d’une mère de 43 ans qui n’est pas sans savoir qu’elle risquait une lourde peine de prison si elle avait agi de la sorte dans son propre pays. Contrairement à ses déclarations, plusieurs témoignages concordants dans l’entourage, affirment que l’acte de la Russe ne se justifie pas, car la seule erreur du petit Mamadou Ladji Coulibaly a été de lui tendre la main pour la saluer. Malheureusement, la méchante femme a répondu en lui donnant une belle gifle. Sans lui apporter la moindre assistance, la bonne dame s’installe à son volant pour s’en aller. N’eût été la chance qui accompagnait le petit Ladji, elle l’aurait écrasé au cours de sa manœuvre dangereuse, disent certains qui s’interrogent encore sur la nature humaine de la Russe. Pendant que la police cherchait à ficeler le dossier de l’agresseuse, des coups de téléphone des gradés de l’armée ont commencé à tympaniser les autorités policières du 4e arrondissement au sujet de la prévenue. Au bout de quelques petites minutes, Irina sort de sa cellule pour rejoindre son domicile au grand étonnement de la partie plaignante.
Le retour de la manivelle
Il parait qu’à Bamako, il n’y a pas de bras courts. C’est ce que le père du petit Mamadou Ladji Coulibaly a démontré compte tenu du traitement peu orthodoxe et de l’immixtion de certains haut placés dans l’affaire contre Irina pour des raisons inavouées. Cheick Oumar Coulibaly monte au créneau. Il alerte le Directeur général de la police nationale, le procureur de la République de la Commune V, le ministère de la Justice, la présidence de la République et plusieurs associations et ONG dont les objectifs sont de protéger l’enfant et de promouvoir ses droits. Selon certaines informations, un autre ordre serait venu d’ailleurs, obligeant les autorités policières du 4e arrondissement à mettre aux arrêts l’agresseuse qui avait engagé de bons offices pour trouver une solution à l’amiable, mais sans succès. Car, il faut qu’au Mali qui se veut champion de la démocratie, la protection et la promotion des droits de l’enfant soient une réalité. Il ne s’agit pas de rassembler chaque année les tout petits autour d’un parlement dit parlement des enfants alors qu’on s’intéresse peu à leur sort. Pour ce qui concerne le cas du petit Mamadou Ladji Coulibaly, il faut que le droit soit dit pour qu’on sache que les enfants des « bois d’ébène » ont le même droit que ceux des pays prétendus « civilisés ». Affaire à suivre.
O. BOUARE
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