Inédit. Se sentant trahi, le ministre du plan et de l’aménagement du territoire et non moins secrétaire général de l’ADEMA-PASJ, Marimantia Diarra, a fait profil bas en se faisant accompagner par des policiers pour remuer la famille adoptive de son « ex-fiancée » à Lafiabougou en Commune IV du district de Bamako. Comme si cela ne lui suffisait pas, il s’en prend violemment à l’officier d’état civil du centre secondaire de Hamdallaye II qui a célébré le mariage de la jeune fille avec l’élu du cœur de celle-ci. Au moment même où l’heureux couple s’apprêtait à couler de douces heures dans la chambre nuptiale.
C’est arrivé le 15 décembre dernier. Yassa Konaré, un Malien résidant en France s’apprêtait à s’unir pour le meilleur et pour le pire avec la demoiselle Manthia Traoré, 20 ans, étudiante à l’ISGA, devant un officier d’état civil du centre secondaire de Hamdallaye II, Mme Awa Coulibaly. Voilà que le ministre Marimantia Diarra, accompagné du sieur Zanké, maire de Kouloudienké (à Diéma), arrive en catastrophe à bord d’une Land Cruiser bleue non immatriculée dans la famille du vieux Dipa Traoré, âgé de 72 ans, greffier en chef à la retraite, à Lafiabougou où la demoiselle Manthia est en adoption. A 50 mètres environ, le ministre gare sa voiture avant de se présenter chez le vieux Traoré, alité pour cause de maladie. Qu’à cela ne tienne, il demande aux locataires de voir le vieux Dipa pour qu’il aille s’enquérir de l’état de santé de Cheickna Traoré, oncle paternel de la demoiselle Manthia Traoré qui souffrirait d’une maladie dont il ne détermine pas la nature.
Mais, ici, personne ne bouge. Il était 21 heures environ. N’ayant pas remarqué la présence de sa prétendue fiancée, le ministre devient fou furieux. Il retourne et réapparaît 20 minutes plus tard avec à ses côtés plus d’une dizaine de policiers dont il a loué les services au commissariat de police du 5e arrondissement. Les policiers se postent devant la famille Traoré pendant que le ministre se trouvait dans la cour, obligeant les parents du vieil homme à lui montrer la chambre où celui-ci se trouvait. Déterminé à mettre la main sur sa « fiancée », Marimantia oblige un couple de mariés à se présenter aux forces de l’ordre pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de Manthia Traoré et le Franco-malien. Malheureusement, c’était Siratigui et sa nouvelle épouse. Où se trouve donc la jolie Manthia ? Est-elle dans les mains du Franco-malien ? Une jalousie foudroyante s’abat sur le ministre.
L’oncle paternel saisit le 5e arrondissement
Le camp du ministre Marimantia Diarra change de fusil d’épaule. Le premier « bagabaga » n’ayant pas porté fruit. L’oncle paternel de la demoiselle Manthia Traoré, le sieur Cheickna Traoré a convoqué le vieux Dipa Traoré et sa nièce au 5e arrondissement chez l’inspecteur de police Salim Diallo. Il s’agissait pour le plaignant de faire réintégrer Manthia Traoré dans sa famille. Une manière pour lui d’obliger celle-ci à se marier avec le ministre. La réaction du commissaire divisionnaire de police Boubacar Konaté, chargé du 5e arrondissement est on ne peut plus claire. Il fait savoir à la partie plaignante d’aller laver ce linge sale en famille, même si cela n’est pas du goût du ministre. Malgré toutes les tentatives de noyauter le commissaire et ses hommes, ceux-ci s’alignent derrière la loi. Car, Manthia Traoré est majeure et elle a le droit de choisir l’homme qu’elle veut pour la vie. Devant cet autre échec cuisant, Cheickna Traoré tente de maudire sa nièce. Celle-ci qui n’a pas la langue dans la poche, rend la monnaie à son oncle, de la plus belle manière. La rupture étant consommée entre l’oncle et la nièce, le premier regagne sa famille, la gorge très serrée.
La « fiancée » du ministre et Yassa Konaré scellent leur union à la mairie d’Hamdallaye
Suivant la publication de mariage N°148 Reg 3 /2006, la demoiselle Manthia Traoré et le Franco-malien Yassa Konaré se sont présentés devant Mme Awa Coulibaly, officier d’état civil du centre secondaire de Hamdallaye II le 17 décembre 2006 pour sceller leur union. L’heureux couple était entouré d’une foule nombreuse de parents, d’amis et de proches. Devant les témoins : Sylamakan Konaré, natif de Moribabougou dans la préfecture de Diéma, domicilié à Bamako et Moussa Traoré, né à Kouloudienké (Diéma), domicilié à Lafiabougou, le couple a, la main sur le cœur, juré de s’unir devant Mme la maire. Cela sous des louanges des griottes et des applaudissements des accompagnateurs.
Quelques heures après, l’émissaire du ministre atterrit. Il intime à Mme la maire d’annuler immédiatement le mariage du couple au risque de se faire porter sur la tête la « couronne d’enfer. » Ce que le ministre Marimantia Diarra ne savait pas, c’est que Mme Awa Coulibaly n’est pas une élue qui recule devant les menaces d’un ministre tant qu’elle est derrière la loi. Elle refuse catégoriquement. Il faut préciser que le ministre n’avait pas fait, au préalable, une opposition verbale ou écrite. Ce geste de Marimantia Diarra indigne l’ensemble des élus municipaux de la Commune IV qui pensent que le ministre aurait pu se comporter en digne responsable. La question qu’on se pose, c’est de savoir comment un ministre peut-il se comporter de cette manière ? Cet acte digne d’une autre époque ne lève-t-il pas le voile sur la légèreté de certains de nos dirigeants ? Sous d’autres cieux, ce ministre sortirait difficilement la tête dans la rue.
Comment le ministre a connu la demoiselle Manthia Traoré ?
D’après des renseignements recueillis dans l’entourage des deux parties, Marimantia Diarra et le père de la demoiselle Manthia Traoré, feu Soungalo Traoré étaient de très bons amis. Ce dernier aurait promis à Marimantia de lui donner sa fille en mariage. Malheureusement, celui-ci décéda de même que son épouse Assa Fofana. Devenue orpheline de père et de mère, la demoiselle Manthia Traoré est confiée au vieux Dipa Traoré pour adoption. Quant à Cheichna Traoré, il continue à nouer des relations avec Marimantia Diarra, avec comme stimulant de leur relation, la demoiselle Manthia Traoré. Mais, cette dernière n’a jamais voulu de ce mariage. Cela a duré jusqu’au 17 décembre dernier, date à laquelle elle a décidé de son sort. Que fera Marimantia Diarra maintenant ? Affaire à suivre.
O. BOUARE
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