Prostitution des filles de ménage à Bamako : Un fléau qui gagne du terrain

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    Bonnes à tout  faire le jour et bonnes à croquer à pleine dent la nuit. Les filles de ménage, appelées communément  «52», s’adonnent de plus en plus au plus vieux métier du monde: la prostitution sous toutes ses formes dégradantes. Le phénomène va crescendo.

     

     

    Si, autrefois, les filles de ménage venaient  travailler à Bamako afin de se constituer leurs trousseaux de mariage, ces braves filles de campagne sont aujourd’hui entrain de dévier, au grand dam de leurs pauvres parents restés au village, de leur trajectoire. Elles ne viennent plus seulement  en ville pour travailler; mais, pour s’adonner à des pratiques qui n’existent pas chez elles en campagne. Il suffit de faire nuitamment un tour sur les trottoirs de Bamako pour s’en apercevoir. Elles sont visibles dans presque tous les coins et recoins des rues de notre capitale.

     

     

    Après avoir passé une longue journée de labeur, ces filles animent nuitamment les trottoirs de Bamako. Quand elles ne fréquentent pas des bars-restaurants, des maquis et autres lieux lubriques.

     

     

    Des faits confirmés par Youssouf Coulibaly, un habitué des zones fréquentées par ces filles de joie: «Je ne rate pas un  week-end pour faire un tour à l’auto gare de Sogoniko; car, les filles, les bonnes, pour la plupart, y sont d’un commerce facile et très abordables. Contrairement aux autres qui sont dans les milieux professionnels de la prostitution. Notamment, les Ghanéennes, les Sénégalaises et autres».

     

     

    A l’avis unanime de nos interlocuteurs, les raisons qui poussent les «52» à se livrer à la prostitution sont essentiellement d’ordre économique. Elles veulent emporter dans leurs villages plus d’argent et d’ustensiles au-delà  des salaires gagnés à la sueur de leur front.

    Conséquences, nombreuses sont de nos jours des filles de ménages qui volent  leurs  patrons  ou se prostituent. Au cours de ces aventures,  certaines contractent des grossesses non désirées par, de surcroit,  d’auteurs inconnus. Le cas de M.S. en est un bel exemple. Elle fréquentait un bar de la place. Au cours de cette fréquentation,  M.S. tombe enceinte. Le jour de l’accouchement, des complications surviennent.  Et, quand sa patronne lui demanda  où se trouverait l’auteur de sa grossesse,  pour qu’il se charge des frais médicaux, M.S. indique un bar où le supposé  père de son enfant est fréquent. Joint à l’endroit indiqué par la Bonne, ce dernier nia catégoriquement l’accusation portée sur lui. Il déclare et jure de n’être pas de tout le père de l’enfant naturel. Dans le pire des cas, ces filles de ménages pratiquent l’infanticide ou recourent à l’avortement clandestin au péril de leur vie. A cela, il faut ajouter le fait qu’elles sont exposées aux VIH-Sida et autres MST (maladies sexuellement transmissibles).

     

    Reste à savoir, maintenant, comment circonscrire cet autre véritable phénomène social. Une triste réalité désormais à la base de cette dépravation de mœurs, qui créée de sérieux problèmes au sein de cette autre couche de vulnérables issues de notre rural dans seul but de se doter de leurs trousseaux de mariage.

    Tima Traoré 

     

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