Prostitution à Bamako : Et ces accompagnatrices de mendiants ?

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    Alentours de la grande mosquée de Bamako, abords du boulevard de l’indépendance, étales des marchés Rose et du Dibida, l’on ne peut plus compter du bout des doigts les lieux de prédilections de ces jeunes filles et femmes, accompagnatrices de mendiants, qui s’adonnent à ciel ouvert au plus vieux métier du monde. « Fi sabililaye ! ».

    Pendant la journée, elles s’emploient à servir de guide pour faire tourner leur employeur (le mendiant généralement aveugle) en quête de la charité à travers la ville. Le soir, elles deviennent de véritables travailleuses de sexe. Leurs coins ne désemplissent jamais de sa clientèle, toujours fidèle au rendez vous. Du coup, le phénomène bien que sournois, tant à se développer au nez et à la barbe de tous. Plutôt, avec la complicité de tous. « Parmi, ceux qui fréquentent ces pauvres filles on rencontre des porteurs d’uniformes en faction aux environs et des jeunes saisonniers » témoigne un artisan qui exprime son amertume devant le fait que même les stands de la maison de l’artisanat ne soient pas épargnés de ces petites filles et leurs clients. A l’en croire, au niveau du parking de la grande mosquée de Bamako, dès que la nuit tombe, ces pestiférés n’affichent aucune crainte, ni aucune honte dans leur pratique. « Souvent c’est sur les vielles nattes des mendiants mêmes, que ceux-ci passent à l’acte ».S’en fout la commodité et les regards !

    Certains soutiennent même que les mendiants jouent un grand rôle dans la chaine, car tirant profit de l’argent encaissé. C’est pourquoi, certifient-ils, qu’ « il y’a de ces mendiants qui ne recrutent comme accompagnatrices que des filles ou femmes bien en chair ».No comment.

    Pourquoi ces abonnés ont manqué de pitié jusqu’à fréquenter ces pauvres filles ?

    Aux dires d’un agent social d’une structure française dans notre pays, ces clients, par le fait que ces jeunes filles ne soient sous la garde de personne, abusent généralement d’elles et souvent, les menacent même quant-elles demandent de l’argent après avoir été galopées. L’autre faveur qui pousse ces « barbares sexuels » à fréquenter ces enfants et accompagnatrices de mendiant est relative au prix, qui reste modeste et jamais fixe. « Ils jettent sur elles après satisfaction de besoin, des jetons de 200 et 500francs » lance notre interlocuteur.

    De la place publique aux marchés publics !

    En plus des environs de la grande mosquée et de l’assemblée nationale, certaines de ces filles travaillent aussi entre les kiosques et sur les étales des marchés « Rose » de Dabanani et du Dibida. Cela, avec la complicité des gardiens des lieux, qui servent généralement de négociateurs auprès des clients, reçus sur des bancs aménagés pour l’occasion. Là les prix varient et augmentent comparativement au premier endroit cité. Pourtant, il ne s’agit pas, pour la plupart des cas des vraies professionnelles de sexe, mais toujours ces filles sans abris, employées généralement par des vieux « vagabonds », pardon mendiants.

    A la différence donc des places publiques, comme les abords du boulevard de l’indépendance et le parking de la grande mosquée, dans les marchés, les « livreuses » sont acquises à des prix fixes, déterminés par les maîtres des lieux quelque soit la tête du client. Qui veillent sur la sécurité des filles et sonnent l’alerte à chaque présence d’un quelconque véhicule de la police, surtout de la brigade des mœurs. Cependant, ils n’exigent jamais aux clients de porter des préservatifs. Ce rôle, à en croire certains témoignages est dévolu aux ONG, comme le « SAMU-Social » qui veillent sur ces petites filles, en leur donnant des conseils et de les soigner.

    Cette nouvelle gente des prostituées, ne bénéficient d’aucun apport des services sociaux de l’Etat, compte tenu de leurs conditions d’évolution.

    Il appartient donc aux autorités policières, spécialisées, de sévir sérieusement contre ce phénomène, qui va grandissant dans la cité des trois caïmans. D’ailleurs au niveau du boulevard de l’indépendance un début de solution a été trouvé, grâce à l’implication des familles avoisinantes. Ainsi, ces « faux » mendiants ont été déguerpis des lieux avec leurs « marchandises », au grand dam de certaines personnes, véreuses.

    M.D

     

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