«La compagnie chargée de la Sûreté à l’aéroport International Bamako-Sénou n’était pas en droit de refuser à ce passager d’emprunter le vol en question. Quant à ma réaction, elle est parfaitement légitime» . C’est ce qui ressort de l’entretien que nous avions eu avec le député Bô Niagaté élu sur la liste URD à Yélimané, suite à l’incident de l’Aéroport retracé dans nos colonnes la semaine dernière.
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Dans notre livraison du jeudi dernier, nous déplorions la sortie malencontreuse en public de cet élu à l’aéroport Bamako-Sénou sans évoquer les raisons profondes à l’origine de la brouille et de son attitude. L’honorable Bô Niagaté a tenu à nous livrer tous les contours de l’affaire, non sans y joindre les documents attestant de sa bonne foi et de son droit.
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De l’avis de notre élu, la compagnie de sûreté a fait preuve d’injustice, d’excès de zèle et surtout s’est rendu coupable d’un manque d’humanisme outrageant. Toute l’affaire remonte au jeudi 11 octobre 2007. « Un compatriote, répondant au nom de Mahamadou Diarra que je connais bien pour être ressortissant de ma localité, avait maille à partir avec le service chargé de la sûrété aéroportuaire. Le personnel ne voulait pas le laisser embarquer au motif qu’il existait une anomalie sur la photo figurant sur son passeport, une anomalie de nature à créer la confusion. C’était juste. Mais il y avait une explication ». Le voyageur en question a été victime d’un grave accident de la circulation routière à Paris à la suite duquel il faillit perdre la vie. Il s’en sortit cependant avec le crâne ouvert, les deux jambes brisées et un œil perdu. Les médecins français parvinrent à tout remettre en place sauf bien entendu, l’organe de la vue et le cerveau. Le patient qui suit toujours des soins en France a également perdu son équilibre mentale et physique. Il bénéficie d’allocation et d’indemnisation versées par l’auteur de l’accident. Des documents en font foi.
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C’est avec cette difformité physique qui ne ressort pas sur le passeport initialement établi que le voyageur s’est rendu à l’aéroport accompagné de ses parents (lui même est dans l’incapacité de se diriger). C’est alors que le service de sûreté a estimé que la personne sur le passeport n’était pas celui physiquement présent. Il est resté sur sa position malgré toutes les explications et l’intervention du Député qui s’est porté garant et s’est dit prêt à payer toutes les garanties nécessaires, et malgré le certificat médical, le chéquier, la décision du Tribunal de 1ère Instance de Paris statuant sur les circonstances de l’accident ayant occasionné l’invalidité du patient. Rien n’y fit.
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La compagnie de sûreté voulait un document authentique, émanant de l’Ambassade et faisant foi des déclarations des accompagnateurs. Accompagnés d’un agent de Police, le député ainsi que le voyageur lui même se rendirent à l’ambassade de France à Bamako. Cette dernière confirma les faits dans un document : le passeport était authentique. Retour à l’aéroport le mardi 16 Octobre, jour de l’incident proprement dit. La compagnie de sûreté releva alors que le problème reste entier dans la mesure où le document émanant de l’Ambassade ne précise pas que la photo sur le passeport correspond bien à celui physiquement présent. Il n’en fallait pas plus pour notre député .
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Nous avions justement coïncidé avec ce moment. Son attitude a visiblement servi à quelque chose puisque le service de la sûreté se plia et laissa embarquer le patient qui était effectivement attendu à l’aéroport de Paris par une équipe médicale. C’est à bord d’une ambulance qu’il fut immédiatement conduit sur l’Hôpital Henry Mondor de Créteil. « Si c’était à refaire pour un quelconque compatriote, je le referai » indique notre député qui, faut-il le rappeler, est le vice-président des Maliens de France.
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B.S. Diarra
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