Le 2 Octobre dernier, le Tribunal de première instance de la commune IV de Bamako a jugé l’affaire de profanation des tombeaux de jeunes filles décédées à la suite de l’excision dans la commune IV du district de Bamako. Mais il faut attendre le délibéré au mois de décembre pour connaître le verdict.
Après trois mois d’attente, le tribunal correctionnel de la CIV a jugé l’affaire de profanation de tombeaux, le mardi 2 Octobre dernier. Le ministère public était donc contre Yacouba Diallo et Mamadou Traoré et à la partie civile il y avait le Comité d’entretien du cimetière de Lafiabougou, à travers son président Alpha Diakité.
Selon nos informations, Yacouba Diallo et Mamadou Traoré sont venus avec une équipe de tournage au sein du cimetière pour faire un reportage portant sur la mortalité des filles liée à l’excision. Ils sont venus avec des blancs munis d’une caméra, pour filmer plus de 500 tombeaux de jeunes filles décédées à la suite d’une hémorragie liée à l’excision. Alerté, le Comité d’entretien a fait appel à son président et a alerté le Commissariat du 5e arrondissement. L’affaire a atterri au tribunal.
A la barre, Yacouba Diallo a reconnu avoir fait des films au sein du cimetière sans en informer ni la mairie ni la police, encore moins les dirigeants du Comité d’entretien du cimetière par la voix légale. Cela s’explique car il ne s’entend pas avec le Président qui l’a chassé dudit Comité pour malversation financière. Il a affirmé devant le Tribunal que c’est la directrice du Programme national de lutte contre l’excision qui lui avait envoyé des reporters afin de faire filmer des tombeaux dans le cadre d’une recherche basée sur la mortalité des filles liée à l’excision.
Le représentant de la partie civile, Alpha Diakité, n’est pas allé par le dos de la cuillère devant le président Papa Seydou Diarra. Il a expliqué de long en large tout ce qui s’est passé, avant de prouver les malversations de sieur Yacouba Diallo dont des détournements de l’argent que les gens de bonne volonté donnent chaque vendredi. Me Boubacar Soumaré, avocat de la partie civile, a prouvé sur tous les plans que les prévenus ne peuvent pas nier les faits. Il a fourni des preuves de la culpabilité de Yacouba Diallo et Mamadou Traoré à travers un DVD où ils reconnaissent avoir profané les tombeaux. Ce qui est important, c’est que Yacouba Diallo ne comprenait pas ce que veut dire profanation car il pensait que la profanation consistait à creuser la tombe. Ce qu’il n’a pas fait.
Après le débat contradictoire à la barre, le président Papa Seydou Diarra a décidé de mettre le dossier en délibéré jusqu’au mois de décembre. Affaire à suivre.
Seydou Oumar N’DIAYE