Procès – Marimantia Diarra contre Kabako : Quand l’accusé se mue en accusateur

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    Enfin, c’est dit et c’est fait. Le procès intenté par le ministre Marimantia Diarra contre le journal Kabako devant le tribunal de première instance de la Commune II pour diffamation a lieu le lundi 19 février 2007. Les débats ont duré six heures d’horloge. Six heures qui ont constitué la première peine subie par Kabako pour avoir dénoncé les abus de pouvoir du super ministre Marimantia Diarra, le grand absent au box.rn

    A la barre, ils étaient là : Mme Diaby Makoro Camara, directrice de publication du journal Kabako et son rédacteur en chef, Oumar Bouaré, entourés de leurs avocats, Maîtres Amadou Tiéoulé Diarra, Kadidia Sangaré, Yacouba Koné, Tiessolo Konaré et Aboubacar Diarra. De l’autre côté, Maîtres Mamadou Ismaël Konaté, Moussa Sinayogo et Vincent Diarra. Tout ce monde était en face de M. Oumar Sogoba, président du tribunal et Mme Berthé Coumba, représentant le ministère public. Pour l’instant, nous nous réservons d’entrer dans les débats proprement dits et les différents couacs qui se sont produits.

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    Mais ce qui est sûr et sans équivoque, c’est que ce procès aura été celui de la clarification. Les preuves apportées par Kabako, constituées entre autres des déclarations de la très désormais Mme Konaré Manthia Traoré, de M. Dipa Traoré, 72 ans, greffier en chef du contentieux du gouvernement à la retraite et de l’officier d’état civil Mme awa Coulibaly ont brisé l’allure des avocats du plaignant, même si ceux-ci refusent de voir la vérité en face. C’est leur droit. Mais, ce procès serait plus ensorcelé si le ministre plaignant avait accepté d’aller à la barre comme nous l’avions souhaité et si la directrice de Kabako n’avait pas été empêchée de révéler le scandale du siècle.

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    Cette absence du super ministre n’est pas du tout surprenante, car, l’homme aurait d’autres manières de se faire entendre, plus haut et plus fort. Pour preuve, il a réussi à faire clouer le bec à une certaine presse qui a espionné, pardon, interviewé des acteurs de l’affaire sur une cassette-audio avant d’aller la vendre au ministre à 200.000FCFA, privant ainsi le lectorat de l’information. Sans compter ces nombreuses rapaces de notre presse qui ont défilé dans son bureau et à son domicile à Kalaban-Coro, courant derrière des miettes. Toutes nos condoléances à ceux-ci.

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    Revenons au procès. Dans sa plaidoirie, Maître Amadou Tiéoulé Diarra, professeur de droit à la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques, avocat à la Cour n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Spécialiste des questions de la presse et défenseur émérite de la liberté de presse, il a mis à nu la fausseté des documents produits par le plaignant avec la complicité d’un officier de police du 5e arrondissement, lamentablement roulé dans la farine du ministre. ( Nous donnerons tous ces détails à nos lecteurs et prendrons à témoin l’opinion nationale et internationale, les associations de défense des droits de l’homme de la violation flagrante des libertés des citoyens maliens dont d’autres Maliens se rendrent coupables grâce à leur rang social et leur statut politico-administratif.).

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    Maître Kadidia Sangaré a failli faire exploser la bombe lorsqu’elle a demandé à la directrice de Kabako de faire des révélations. La salle exploserait si le président du tribunal avait pris soin de faire la cassette-audio que les avocats de la partie civile ont exhibée au cours de leur plaidoirie. Et encore une extraordinaire copie d’acte de naissance de la dame Manthia Traoré (pas l’original) comme si celle-ci portait le nom de famille DIARRA. Heureusement qu’ils n’ont pas versé ces documents dans le dossier. Or tout était là.  Si le président du tribunal avait écouté cette cassette-audio ou lu cette copie d’acte de naissance portant les trois caïmans, il aurait tout de suite déclaré « procès terminé. » Mais, la défense et ses clients s’en tiennent à la sagacité du tribunal.

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    Tout ce mystère, nous le crèverons dans les jours à venir. Pour leur part, Maîtres Yacouba Koné, Moussa Boubacar Diarra et Tiessolo Konaré, tous conseils de Kabako, qui s’interdisent de faire le pétard dans le prétoire comme le font d’autres avocats, ont éloquemment développé leur argumentaire en balayant du revers de la main les faits diffamatoires reprochés à Kabako soutenus par le ministère public, représenté par Mme Berthé Coumba et les avocats de la partie civile. Le président du tribunal, M. Oumar Sogoba, au nom et pour l’histoire saura apprécier ces faits et gestes.

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    Nous signons et persistons que les faits révélés par Kabako ne souffrent d’aucun mensonge, car avant la publication de notre article, cette affaire animait toutes les causeries dans le quartier populaire de Lafiabougou, la Présidence de la République en avait été aussi informée. Pour preuve un des conseillers visiblement proche du ministre s’en était également pris à la pauvre conseillère municipale pour avoir fait son travail. Nous citons un homme de lumière, feu Amadou Hampâté Ba, le sage, qui disait : « Entre ta vérité et ma vérité, il y a la VERITE. » Cette VERITE, pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est Dieu. Car, nous tous y retournerons tôt ou tard. Que l’on soit croyant ou mécréant. Affaire à suivre.

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    La rédaction.

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    Les confrères ont écrit

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    Procès Marimantia- Journal Kabako : Verdict attendu le 05 mars 2007

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    Le tribunal de première instance de la commune II du district de Bamako a statué le lundi sur l’affaire opposant le Ministre Marimantia Diarra au journal Kabako pour diffamation. Le premier était défendu par Maîtres Mamadou Ismaïl Konaté, Vincent Diarra et Moussa Sinayogo et le second par une demi douzaine d’avocastres dont Maîtres Amadou Tièoulé Diarra, Kadidia Sangaré, Yacouba Koné, Aboubacar Diarra et Tiessolo Konaré. La cour était présidée par Oumar Sogoba, juge au siège,et le ministère public était dirigé par Mme Berthé Coumba.

    rnD’entrée de jeu, Me Konaté a soulevé une requête qui a consisté à présenter une liste de témoins de son client (Marimantia Diarra). Le Conseil de défense du journal a contesté la recevabilité de cette requête pour vis de forme. Une contestation approuvée par le Ministère public dans la mesure où la partie plaignante n’a pas daigné informer le conseil de la partie poursuivie sur l’identité et l’adresse desdits témoins. Le Président du tribunal s’est retiré deux fois pour plancher sur la recevabilité de cette liste de témoins. La décision est tombée plus tard : ces nouveaux témoins ont été invités à se retirer de la barre.

    Les débats ont été engagés aussitôt et ont duré six heures d’horloge. Les avocastres de notre confrère ont brillé surtout sur le terrain des argumentaires et de la jurisprudence. La Dirpub et le Redchef du journal de faits divers, respectivement, Macoro Camara et Oumar Bouaré se sont très bien défendu en répondant point par point à toutes les questions soulevées par le Ministère public et le conseil des plaignants. L’affaire a été mise en délibéré pour le 05 mars prochain. Rappelons que l’article du journal Kabako qui a déclenché tout ce déclic était intitulé : « Marimantia débarque chez son ex fiancée avec des policiers ».

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