Les professionnels du droit sont formels : la famille doit être informée sur toute initiative portant le nom de l’individu. Ce qui n’a pas été le cas par les organisateurs de la Rentrée littéraire, selon la famille de l’écrivain qui croient que « le prix est devenu un fonds de commerce pour ses initiateurs ». Les organisateurs, eux, s’en défendent et excluent toute utilisation du nom à but lucratif. Explications.
Moins d’un mois après la tenue de la Rentrée littéraire 2012 (du 7 au 10 février derniers), la polémique s’installe autour d’un prix : celui dédié à l’écrivain malien Yambo Ouologuèm. Tout comme celui dédié à Massa Makan Diabaté, le « prix Yambo Ouologuèm » est l’une des principales distinctions de cette rencontre biennale du livre au Mali. Son institution constitue, selon le critique littéraire Mamadou Bani Diallo, un bel hommage à l’endroit de cet écrivain, dont l’œuvre fait partie intégrante du patrimoine littéraire mondial.
Seulement voilà : les ayant-droits de l’écrivain (aujourd’hui gravement malade à Mopti) pensent que ce prix est loin d’être un hommage rendu à celui-ci. Car, se plaignent-ils, depuis l’institution de ce prix, la famille n’en a jamais été informée. C’est du moins ce qui ressort de l’avis de Mme Adama Diallo (ex-épouse de l’écrivain), de son fils Ambibé Ouologuèm (étudiant à Bamako) et de Hawa Ouologuèm, basée à Londres.
Juridiquement impossible
Interrogés sur la question, les professionnels du droit sont formels : « Yambo a beau être un patrimoine de la littéraire, toute initiative portant son nom doit avoir l’adhésion des membres de sa famille », explique un magistrat. Pour qui, le droit au nom est un principe inaliénable.
Venue à Bamako pour assister à la soirée de remise des prix, l’ex-conjointe de l’écrivain n’a pas contenu sa colère à l’idée qu’aucune allusion ne soit faite aux membres de sa famille, notamment à ses enfants. L’écrivain camerounais Eugène Ebodé, qui a remporté le « prix Yambo Ouologuèm » de cette édition 2012 de la Rentrée littéraire, a d’ailleurs exprimé son souhait de recevoir son trophée des mains d’un représentant de la famille Ouologuèm. Mais les organisateurs l’avaient décidé autrement.
Pour le fils cadet de Yambo, « le mépris est évident et la commission d’organisation ne peut continuer à utiliser le nom Yambo comme fonds de commerce ». « Comment un malheureux comme Yambo Ouologuèm peut être la fierté du Mali. Nous posons cette question depuis que nous avons su que son nom est associé à l’organisation d’une manifestation littéraire, sans son avis et celui des membres de sa famille. Nous nous sommes pendant longtemps posé la question de savoir si c’est parce que Yambo est dans cet état pitoyable que les organisateurs se sont permis de faire ça sans le consulter et sans s’intéresser aux membres de sa famille », s’est interrogée Mme Adama Diallo.
Son fils, Ambibé Ouologuèm de dénoncer le mépris total réservé à Yambo et aux membres de la famille par les organisateurs de la Rentrée littéraire. « Bien qu’il soit malade, Yambo est encore vivant. Mieux, il a des enfants, une épouse. Pour ce prix littéraire, les organisateurs invitent tout le monde entier, sauf les membres de la famille de Yambo Ouologuèm », se sont insurgé les enfants de l’écrivain. Et de déclarer qu’il ne sert à rien d’honorer Yambo par un prix et le laisser vivre à l’âge de la pierre taillée. « Yambo est vraiment malade et a besoin d’une assistance », a indiqué Mme Adama Diallo.
« La Rentrée littéraire peut continuer sans Yambo »
Les organisateurs se défendent et excluent toute idée d’utilisation du nom de l’écrivain à but lucratif. Joint au téléphone le secrétaire exécutif du « Fonds des prix Littéraires », Ibrahim Aya, est formel : « Yambo est une grande figure de la littéraire à qui nous avons voulu rendre hommage au même titre que d’autres écrivains. C’est notre devoir d’écrivains. Yambo est un patrimoine mondial, il appartient donc à tout le monde. La Rentrée littéraire n’est pas dédiée à Yambo, c’est un prix qui porte son nom. Nous ne voyons pas le problème. Mais cela gène des gens, nous n’avons aucune objection à arrêter de baptiser le prix en son nom », a déclaré Ibrahim Yaya.
Comment dédier un prix d’une valeur de 5 millions à quelqu’un, alors qu’il vit dans une situation pitoyable ? Pour le secrétaire exécutif du « Fonds des prix littéraires », « le soutien à Yambo face à ses difficultés du moment, ressort de la responsabilité de l’Etat malien. Qui doit, a-t-il dit, lui venir en aide. Les fonds, dont il est question, sont mobilisés au nom de la Rentrée littéraire, et non au nom de Yambo Ouologuèm », a analysé M. Aya. « Qu’il y ait un prix ou non au nom de Yambo, la Rentrée littéraire va continuer », a-t-il soutenu.
Bref, le débat est loin d’être clos autour de cette affaire, et tout risque d’entacher l’organisation de la prochaine édition de la Rentrée littéraire. En attendant, la famille de Yambo a dressé une lettre de protestation au chef de l’Etat et au ministre de la Culture. La suite à suivre…
Issa Fakaba Sissoko
sambou c,est pas une obligation pour les organisateurs d,aider yambo ..mais en connaisant sa situation actuelle ils peuvent des tombola ou quelque chose pour avoire un peut d,argent pour ses soins medicaux…..il faut qu,ils font parler leur coeur…..att lui on le connait dejas …il fait seulement la promotion des mediocres…..nous allons tous regrete yambo un jour….
Les organisateurs du pix ne savent meme pas que cet homme est vivant . Eux tout ce qui les interessent c’est le benefice et l’angoument du fait seulement du nom de Yambo que cela sucitera chez les litteraires d’ailleurs qui ont entendu bien parlé de ce prestigieux fils du pays , le champion de la litterature negro-africaine des années 80 . Ils attendent sa mort pour enfin venir nous faire des semaine de discours comme quoi que c’est ceci c’est cela ! L’homme souffre seul dans la dignité à sevaré avec sa maigre pension . Le Mali tout entier la trahit . Alpha n’a rien pu faire pour ce Monsieur pour ameliorer sa petite vie à plus forte raison un ATT qui ne connait meme pas son livre à plus forte raison de connaitre l’importance d’un ecrivain .
Yambo est victime de l’egoisme combiné des Africains et des Occidentaux . Premier pix “Redondo ” . En depis de tout ce qui se disait à l’epoque sur les Senghor et autre grand soit disant litteraire de l’epoque . Tout cela est accentué par la faiblesse de tous les chefs d’etat depuis Moussa jusqu’à “zonzani N°1 ” . Sinon , comment peut-on avoir d’aussi grande fierté et le laissé mourir comme un mal propre de la nation . Meme colonel Nientao qui a joué un role crucial dans la page sombre de l’histoire du Mali vit mieux que Yambo à Sevaré . Avec IBK au pouvoir , il peut etre sùr de recourir à son honneur et sa dignité d’homme litteraire . Le premier “prix Redondo” . C’est loin d’une recuperation politique . C’est la pure verité .
Si”Yambo est vraiment malade et a besoin d’une assistance” VOUS DEVRIEZ DEMANDER PLUTÔT A L’ETAT MALIEN DE LE PRENDRE EN CHARGE!Loin de moi l’idée de défendre qui que ce soit, la famille OUOLOGUEM et Yambo lui-même devraient se rejouir du fait qu’un prix porte son nom, CHANCE QUE CERTAINS ECRIVAINS MALIENS (comme lui) N’ONT PAS EUE MÊME MORTS A PLUS FORTE RAISON VIVANTS!La rentrée litteraire pourrait bien se faire sans le nom de Yambo et c’est vraiment dommage.Je souhaite bonne guerison à l’écrivain. 😉 😉
Salut Sambou: il n’y a aucune obligation juridique de venir en aide à Yambo (dont je ne suis lié ni de pres ni de loin); c’est seulement un devoir MORAL de ses confrères qui, de surcroît, utilisent son nom pour leurs activités. Des mobilisations de solidarité citoyenne ont sauvé bien des vies: alors, si ca peut venir de personnes de meme milieux professionnel, pourquoi pas. Je trouve simplement les propos de M. Aya détestables à l’endroit de quelqu’un qui contribué au rayonnement de la culture malienne, dont M. aya attend défendre à travers le Prix..Yambo Ouologuem.
M. Aya, sur le plan juridique, vous avez tout faux: comment peut on utiliser le nom d’une opersonne sans son consentement; sur le plan social et humain, vous êtes méprisable quand vous dites :« le soutien à Yambo face à ses difficultés du moment, ressort de la responsabilité de l’Etat malien”. Que faites vous de la solidarité africaine: un de vos confreres est dans le besoin et vous dites que ce n’est pas à vous de l’aider alors que vous exploitez son nom; vous distribuez 5 millions alors qu’il est mourant et a besoin de soutien. Yambo n’a pas eu besoin de vous pour briller et s’il doit s’en sortir, ce sera aussi sans vous. Votre réaction n’honore pas votre profession qui , en principe, est empreinte d’humanisme.
Shame on you!!!!!!
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