Privés de voyage pour raison de fermeture de l'aéroport de Sénou entre 2 heures et 5 heures du matin : Des passagers mécontents ont failli provoquer une émeute

    0

    Des passagers en partance pour l’extérieur ont connu de sales quarts d’heure à l’aéroport de Bamako Sénou, dans la nuit du jeudi 1er au vendredi 2 juillet, lorsqu’il leur a été notifié qu’ils ne pouvaient pas accéder à leur avion. Cela, en raison d’une décision de l’Agence nationale de l’aviation civile, interdisant tout vol à partir de Sénou, entre deux heures et cinq heures du matin. La nouvelle a eu aussitôt l’effet d’une douche froide sur les nombreux passagers impatients, massés dans le hall d’embarquement. Evidemment, après quelques secondes, ils ne sont pas restés de marbre à l’annonce de ce vol raté, lourd de beaucoup de conséquences pour un grand nombre d’entre eux.

    La quiétude de Bamako Sénou fit place à un véritable remue-ménage. Les passagers, visiblement mécontents n’en revenaient pas. Ils venaient de se rendre compte que leur voyage, si minutieusement préparé, ne pourra plus se tenir au moment indiqué, en raison des impératifs de temps. Ce fut donc un véritable bouleversement dans le programme des voyageurs. Des protestations fusèrent de tout côté. Certains, au bord de l’effondrement, étaient déterminés à user de la force, en voulant saccager les installations de l’aéroport. N’eût été l’intervention des forces de l’ordre, l’on aurait vécu un spectacle désolant, tant la furie des voyageurs surexcités allait faire des ravages.

    Un des passagers, sous le couvert de l’anonymat, a estimé " qu’on n’aurait pas dû les enregistrer pour un vol à partir d’une heure ne faisant plus partie des créneaux horaires de Sénou. Nous avons fait des programmations pour des voyages d’affaires à l’extérieur et il nous sera difficile de tenir le rendez-vous".

     Fatigués, le moral au talon, les passagers ont finalement été conduits en ville pour être placés dans un hôtel de la place. Aux dernières nouvelles, ils n’ont pu voyager que dans la journée du samedi 3 juillet. Soit trois jours de retard.

    Cependant, une lettre en date du 16 avril 2010, signée de la Directrice  de l’Agence nationale de l’aviation civile, Madame Sanogo Téné Issabré  et adressée à toutes les compagnies aériennes opérant à l’aéroport international de Bamako-Sénou, est très claire à ce sujet : " Les créneaux horaires à l’aéroport de Bamako Sénou, ne pourraient plus être attribués entre 02 h et 05h 00 du matin, à compter du 31 mai 2010. L’application de ladite mesure a été reportée au 30 juin 2010, en vue de vous permettre de prendre les dispositions appropriées pour en tenir compte dans vos programmes d’exploitation".

    Pour sa première application, qui est intervenue le jeudi 1er juillet, la mesure en question a fait des mécontents dans les rangs des passagers.

    Le Directeur adjoint de l’ANAC, M. Touré, nous fera savoir que la mesure, dont il est question, a été prise pour permettre la réalisation des travaux  de modernisation au niveau de Bamako Sénou et qu’à ce titre l’ANAC a informé tous les exploitants de l’aéroport, y compris les compagnies aériennes qui desservent Bamako. Notre interlocuteur ajoute, au passage, qu’un délai de 52 jours avait été même accordé, à toutes les compagnies, pour leur permettre de s’adapter à la mesure et au besoin informer leurs clientèles.

    Le Directeur adjoint de poursuivre, que par rapport à l’incident malheureux survenu entre le jeudi et le vendredi, ni l’aéroport, ni l’ANAC ne sont coupables. Seule la compagnie, qui est arrivée à Bamako Sénou à 1 heure 57 mn et  n’a pu décoller, reste seule fautive. Il a, en outre, précisé que certaines compagnies, connues pour leur grand retard ont intérêt à se plier à cette nouvelle mesure.

    Pour ce qui est du vol manqué de jeudi dernier, il nous revient que des sanctions vont bientôt tomber sur cette compagnie, en raison des désagréments causés aux passagers et surtout de l’émeute qui a été frôlée.

    En tout cas, il est fort à parier que beaucoup de compagnies seront sous la coupe d’une menace, quand on sait que l’impératif de temps est souvent le dernier de leurs soucis.

    Abdoulaye   DIARRA

     

    Commentaires via Facebook :