L’un est milliardaire. Il s’appelle Mansour Guissé. L’autre est une reine de la beauté, miss Sénégal 1987. Elle s’appelle Fabienne Féliho. Leur union, dans le cadre du mariage, s’est vite muée en un fait divers international. La lune de miel se transformant donc en louche de fuel, ils sont devenus les acteurs d’un feuilleton judiciaire qui a duré deux ans. Effectivement, en attendant que le tribunal se prononce sur la demande de divorce introduite par l’ancienne miss Sénégal, le mari lui, a porté plainte contre la reine de beauté pour abus d confiance, en lui réclamant les biens issus du mariage, dont 63 millions de FCFA.
Le feuilleton entre Fabienne Feliho et son mari Mansour Guissé a pris fin, le 28 juin 2010. En effet, poursuivie par son mari pour abus de confiance, portant sur 63 millions de francs Cfa, l’ex-miss Sénégal a été relaxée par la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Daka. Quant à son mari, Mansour Guissé, il a été débouté de sa constitution de partie civile.
La Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar a suivi le réquisitoire de l’avocat général, qui avait estimé que l’ancienne miss Sénégal n’était pas coupable des faits pour lesquels elle était poursuivie. Fabienne Feliho est ainsi lavée de toute accusation provenant de son mari, en se voyant relaxée pour le délit d’abus de confiance.
Devant la barre de la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar, l’ex-miss Sénégal a reconnu avoir effectivement empoché les 63 millions de francs Cfa offerts par son mari, "parce que c’était un don de la part de M. Guissé". Elle a donc utilisé cet argent pour réfectionner sa villa R+2, qui se trouvait à Liberté 6 et qui avait été rasée par son mari.
Fabienne Feliho en a profité pour faire une révélation renversante : elle a commencé à vivre un cauchemar, le jour où elle a demandé le divorce à Mansour Guissé et que ce dernier, en réplique, avait appelé sa mère pour lui notofier que si Fabienne divorçait, il la mettrait en prison. Elle a précisé à cet effet : " J’avais le choix entre le divorce et la vie en prison dorée. J’ai opté pour le premier choix car je ne pouvais plus supporter ce que j’étais en train de vivre dans ce mariage. Ma voiture est confisquée en pleine circulation par les policiers, ma pension alimentaire coupée, ma puce de téléphone récupérée et ma mère menacée…J’ai été aussi expulsée, manu militari, alors que ma fille de 15 ans allait à l’école ".
Le conseil du milliardaire Mansour Guissé, Me Papa Leïty Ndiaye, a tenu, cependant, à préciser que la villa était un bien commun, soutenant que les 63 millions de nos francs réclamés par le mari n’étaient pas remis à Fabienne Feliho, en espèces, mais plutôt en trois tranches dont chacune constituait 1 chèque libellé par Mansour Guissé, à l’ordre de la Sicap, une société immobilière de Dakar.
Ceci impliquant cela, l’avocat en conclut que l’argent n’appartenait pas à Fabienne seule et le fait qu’elle l’ait retiré, à l’insu de son mari, assoit le délit d’abus de confiance. Ainsi, a-t-il demandé au juge d’infirmer la décision rendue en première instance et d’ordonner la restitution des 63 millions de francs Cfa, en plus du paiement du franc symbolique, demandé à titre de dommages et intérêts et la contrainte par corps au maximum.
Mais l’avocat général, Alioune Ndao, a mis en avant le déficit de preuves concernant un contrat de mandat entre Mansour Guissé et son épouse, surtout que le compte était bien au nom de la dame. Raison suffisante pour déclarer que Fabienne Feliho n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés. Le tribunal l’a finalement suivi, en relaxant purement et simplement l’ex-miss Sénégal.
Amadou Baba NIANG