Né vers 1994 à Blendio, cercle de Sikasso, Soumalia Sanogo, forgeron, est domicilié à Sanoubougou I. Il est marié et père de deux enfants. Il était devant les jurés, le mardi 21 septembre 2021, pour se défendre de l’accusation assassinat, des faits prévus et punis par les articles 199 et 200 du code pénal. Reconnu coupable, il a été condamné à la peine de mort.
Les faits : Le nommé Soumalia Sanogo et feu Moussa Dakouo se sont mis ensemble depuis une dizaine d’années pour se livrer à des activités de vol de mobylettes. Moussa Dakouo subtilisait les mobylettes des paisibles citoyens pour les revendre moins cher au nommé Soumalia Sanogo. Celui-ci, à son tour, les revendait pour en tirer profit. Leur relation a commencé à se détériorer courant 2019, lorsque le nommé Soumalia Sanogo a été appréhendé à Sikasso en possession d’une mobylette volée que Moussa Dakouo lui avait vendue.
Cette situation a conduit leur interpellation au commissariat où ils ont été gardés à vue et obligés de payer cher pour recouvrer leur liberté. Depuis ces faits, le nommé Soumalia en voulait à son ami pour ne l’avoir pas informé que les mobylettes en cause étaient volées dans la ville de Sikasso pour qu’il puisse prendre des précautions.
Au même moment, feu Moussa Dakouo a réclamé en vain le permis d’occuper d’une parcelle qu’il avait confiée à l’épouse du nommé Soumalia. C’est dans cette atmosphère tendue qu’une première altercation a éclaté entre les deux amis, avant qu’ils ne se remettent ensemble dans un climat de méfiance.
Le nommé Soumalia était mécontent de feu Moussa Dakouo qui est à l’origine de son interpellation à la police et feu Moussa soupçonnait Soumalia de tentative de détournement de son permis d’occuper en complicité avec son épouse.
C’est dans ce climat de méfiance que le vendredi 9 août 2019, feu Moussa Dakouo, comme à son habitude, s’est rendu au domicile de Soumalia pour une partie de thé. Il n’en est pas sorti vivant car il a reçu un violent coup de marteau de Soumalia au niveau de sa nuque, occasionnant sa mort.
Après son forfait, Soumalia Sanogo, dans son dessein de faire disparaitre les traces de son crime, a jeté le corps de sa victime dans une fosse septique d’une toilette de son domicile, avant de couvrir cette fosse d’une dalle bien cimentée, pensant avoir commis le crime parfait. Malheureusement pour lui, il a été dénoncé par une personne anonyme. Les perquisitions menées par les enquêteurs ont permis de découvrir le corps de la victime. Le dossier de la procédure, parvenu devant le parquet, une information pour assassinat a été ouverte contre Soumalia Sanogo.
L’accusé, à la barre, a nié complètement les faits. “Ce jour-là, Moussa est venu chez moi avec un sac à dos quand je faisais l’entretien de ma maison. Il a pris place sans dire mot à personne, alors que ma femme aussi était présente. Quand cette dernière est partie au marché subitement, il s’est levé pour se diriger vers moi avec un marteau en main.
Il a essayé de m’attaquer avec ledit marteau, mais j’ai pu le dévier et c’est tombé. Je l’ai pris pour me défendre parce qu’il m’avait menacé de mort, sinon ce n’était pas prémédité. Lorsque je lui ai lancé le marteau, il est tombé et se tordait de douleur. C’est à la police que j’ai appris son décès”, a relaté l’accusé. Il ajoute qu’il y avait un antécédent parce qu’il avait payé environ 500 000 Fcfa à la police lorsqu’on l’a interpellé pour la moto volée que la victime lui avait vendue.
Selon le ministère public, la victime était déjà désarmée par Soumalia et elle ne constituait plus une menace pour lui. Mais malgré cela, il l’a tué. “L’accusé était mécontent parce qu’il a déboursé de l’argent à la police pour l’affaire de moto volée. Il l’était encore plus parce que Moussa lui réclamait son permis d’occuper. C’est pourquoi il l’a attendu fermement chez lui afin de lui ôter la vie. Son acte était prémédité, sinon la victime était en paix pour causer et prendre du thé avec lui”, souligne le parquet.
Après ce réquisitoire du parquet, malgré la plaidoirie de la défense, l’accusé Soumalia Sanogo n’a pas s’attirer la clémence de Dame justice car les juges, après leur délibération, l’ont condamné à la peine de mort.
Marie DEMBELE