La deuxième session ordinaire des assises de la Cour d’Appel de Bamako s’est ouverte le jeudi 22 novembre dernier à son siège à Banankabougou. Plusieurs affaires portant sur des crimes ordinaires et des atteintes aux biens publics sont inscrites au rôle.
Parmi celles-ci, l’affaire du ministère public contre Famory Koné dit N’fa, Oumar Touré dit Mossi, Chaka Sissoko dit Chapé, Ibrahima Bah dit Rougeot, Diakaridia Diarra, Zoumana Traoré et Seny Sampana, accusés de vols et de complicité de vols.
La cour a maintenu Famory Koné dit N’fa dans les liens de la prévention et l’a condamné à 5 ans de réclusion. Oumar Touré dit Mossi et Ibrahima Bah dit Rougeot ont été reconnus complices de vols qualifiés et condamnés à 3 ans d’emprisonnement ferme. Le principal receleur de ces vols, Seny Sampana, a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité.
Il ressort des faits que, dans la nuit du 22 février 2011, le Commissariat du 13e Arrondissement fut avisé de la présence d’une bande de malfrats dans un bar, non loin des Halles de Bamako. La descente effectuée sur les lieux aboutit à l’arrestation de Famory Koné, Chaka Sissoko, Oumar Touré et Ibrahima Bah.
Ils dénoncèrent à leur tour Zoumana Traoré, Diakaridia Diarra et Seny Sampana. Tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, les trois premiers ont tous reconnu avoir commis ensemble divers vols de motos, d’ordinateurs et d’autres objets mobiliers dans les quartiers de Torokorobougou et Kalaban Coro. Mais, à la barre, ils ont seulement reconnu le vol d’une moto, qu’ils auraient vendue à Diakaridia Diarra par le biais de Zoumana Traoré. Quant à Seny Sampana, qui n’a pas comparu, il avait reconnu lors de l’enquête préliminaire avoir acquis divers objets provenant d’un vol à prix réduit, notamment une moto à raison de 90 000 FCFA.
C’est pour cette raison que le Ministère public, dans ses réquisitions, a déclaré que les nommés Diakaridia Diarra et Zoumana Traoré ne pouvaient ignorer l’origine frauduleuse de la moto qu’ils avaient achetée à un prix dérisoire. Il a ainsi tenté de démontrer leur culpabilité dans ces vols.
Mais c’était sans compter avec la perspicacité des avocats de la défense, qui ont battu en brèche cette thèse. Ils ont soutenu que, de nos jours, on pouvait acquérir une moto d’occasion à toutes sortes de prix sur le marché et que, dans le cas d’espèce, elle avait toutes les pièces qu’il faut.
La Cour, dans sa sagacité, a été convaincue par cette démonstration. Ainsi a-t-elle acquitté leurs clients et condamné Famory Koné, Oumar Touré et Ibrahima Bah.
Youssouf Diallo