La Cour a condamné, dans son audience du jeudi 18 décembre 2014 à la Cour d’Appel de Bamako, les sieurs Daniel Chibuiké Nwaniere et Monday Nwabueze, tous de nationalité nigériane, à la peine de cinq ans de réclusion. Ils comparaissaient pour répondre des actes de vol qualifié et de consommation de stupéfiants.
Ils sont nombreux les ressortissants, notamment anglophones, qui font de la capitale malienne leur risée sans être soumis au moindre contrôle de la part des autorités compétentes. Cela a eu pour conséquence la présence accrue des hommes et femmes qui, une fois bien installés et profitant de l’hospitalité malienne, s’adonnent à des activités peu ou pas orthodoxes. Il s’agit notamment du vol ou de la consommation de stupéfiants.
C’est le cas de Daniel Chibuiké Nwaniere et de Monday Nwabueze qui ont regagné Bamako, il y a quelques années, pour, disent-ils, des affaires. Lesquelles affaires ont fini par les mettre devant la justice malienne qui les a condamnés à une peine de cinq de réclusion chacun. Ils ont été reconnus coupables d’avoir volé plus d’un million de FCFA et un sac contenant deux téléphones portables, de l’argent etc. au préjudice de Jacques Koné et à Hawa Diallo. A cette infraction s’ajoute la consommation de stupéfiants qui a été retenue contre Daniel.
Des faits qui remontent de mars à août 2013. Dans l’après-midi du 27 août 2013, Jacques Koné, après avoir fait un retrait de la somme exacte de 1 319 950 FCFA à l’agence de la Bank Of Africa sise à Bozola, mit l’argent dans un sac qu’il déposa sur le tapis de sa voiture, côté passager. Il ignorait être suivi par les deux Nigérians. Aux feux de signalisation se trouvant derrière la Cour Suprême de Bamako à Bamako-Coura, les deux hommes placèrent un crampon clouté sous la roue arrière droit de la voiture. Le feu passé au vert, M. Koné tenta de démarrer, mais il perçut un bruit bizarre. Il se gara aussitôt, après le feu, pour vérifier son pneu. C’est là que Monday ouvrit la portière de la voiture avant “ de s’y introduire à moitié pour prendre le sac en cuir contenant l’argent“.
Constatant le manège, Jacques courut aussitôt et parvint à saisir Monday par sa ceinture. Ce dernier, dans sa tentative de se hisser sur la moto jakarta conduite par son complice Daniel, laissa tomber le sac que la victime reprit aussitôt.
Les deux malfrats tentèrent de s’enfuir par le sens interdit avant d’être rattrapés par la clameur publique qui voulut les lyncher comme à son habitude n’eût été l’intervention d’un policier et de la victime elle même qui se trouve être capitaine de l’armée de terre.
Après leur arrestation, la perquisition faite chez Daniel a permis de découvrir des crampons cloutés, des sachets en plastique contenant des bris de verre et de céramique, un pointeau en forme de T (pour provoquer les crevaisons) et une bonne quantité de marijuana destinée à sa propre consommation.
S’y ajoute un téléphone Alcatel dont l’exploitation du IMEI permit d’identifier la dame Diallo Hawa Diallo comme étant la propriétaire. Celle-ci avait déclaré, en 2012, avoir été victime du vol de son sac contenant deux téléphones et de l’argent par deux jeunes garçons circulant sur une moto.
Interrogé à la barre, Daniel a nié son implication dans le vol de l’argent et du sac de Hawa Diallo. Il a reconnu toutefois que l’un des téléphones de la dame et deux boules de marijuana ont été retrouvés chez lui. S’agissant du sac de Jacques Koné, il a dit : “ Nous venions d’une commission quand je me suis garé pour aller chercher du crédit dans une boutique en laissant mon ami (Monday) assis sur la moto…Quand je suis revenu, je l’ai vu entre les mains de la foule qui le battait. C’est alors que j’ai pris la moto pour aller voir ce qui se passait et la foule a commencé à me frapper aussi“. Ces affirmations ont été reprises par Monday: “ J’étais assis sur la moto quand j’ai aperçu un homme qui tournait autour d’une voiture…Je l’ai observé jusqu’à ce qu’il mette la main dans la voiture pour enlever le sac du monsieur. C’est alors que j’ai couru après lui, il laissa tomber le sac et je l’ai pris pour le remettre dans la voiture…C’est pendant que j’opérais que la victime m’a vu avec son sac “.
“Faux“, a rétorqué la victime qui a affirmé avoir pris Monday la main dans le sac, pendant qu’il s’était à moitié introduit dans sa voiture pour retirer le sac.
Aboubacar DICKO