Pour une histoire de pare brise-cassé : Une adolescente décède en apprenant l’emprisonnement de son père

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    Une affaire de pare-brise cassé par un jet de cailloux entre deux gamins de quartier a conduit, hier mercredi, à la mort subite d’une jeune femme de 18 ans.

    Tout a commencé il y a un an quand deux gosses, issus de familles voisines, se sont livrés à un jeu consistant à se lancer des cailloux, histoire de rivaliser en dextérité. Un caillou tomba sur le pare-brise de la voiture du père de l’un des deux enfants et le réduisit en miettes. Chacun des deux gosses nia avoir jeté le caillou.

    Le propriétaire de la voiture considéra que ce n’est pas son fils à lui qui a causé le dommage mais son camarade de jeu, fils du voisin à qui réclama la réparation du préjudice qu’il évalua à 100 000 FCFA.  Le voisin refusa de payer, arguant que la preuve n’est pas faite que c’est son fils à lui qui a causé le dommage et que celui-ci pourrait bien avoir été fait par le rejeton du propriétaire du véhicule lui-même.

    Depuis un an cette histoire empoisonne les relations entre les deux familles voisines. Elle prendra un tournant dramatique lorsqu’il y a quelques jours, le propriétaire du véhicule endommagé aborda dans la rue son voisin pour lui tendre une convocation du tribunal de la commune IV.   Ce dernier refusa de  prendre le document arguant qu’une convocation ne se donne pas dans la rue, mais au domicile. L’autre insista, le ton monta très vite et l’interpellé finit par administrer une gifle magistrale à l’interpellateur qui se retrouva par terre, hurlant que son protagoniste lui a déchiré le tympan.

    Toute chose qui sera confirmée par un bulletin médical établis par un hôpital de la place. Au vu duquel le juge a placé sous mandat de dépôt l’auteur de cet acte. Apprenant la nouvelle de l’arrestation et de l’écrouéement de son père à la prison centrale de Bamako, une jeune fille d’à peine 18 ans, drépanocytaire de son état, piqua une crise grave et décéda subitement. Hier sa mère, ses frères, ses sœurs, oncles et même grand-père couraient derrière le juge pour qu’il fasse sortir de prison le père, le temps qu’il assiste aux obsèques de sa fille morte pour lui. Le juge, nous dit-on, restait inflexible et n’entendait autoriser cette sortie que … mardi prochain.

    Quant à l’autre protagoniste de l’affaire que la famille de la défunte recherchait pour implorer son pardon, il demeurait injoignable. Après la perte de sa liberté et l’humiliation de l’incarcération, le malheureux père de famille pourrait bien ne pas pouvoir faire ses adieux à sa fille. Tout ça pour une histoire de pare-brise cassé dans un jeu de gamins.                           

    S.T

     

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