Pour trafic de 106 boulettes de cocaïne transportées dans son estomac : Le Nigérian ChukwumaIfeanyi condamné à 2 ans de prison ferme et au paiement de 5 millions FCFA

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    La 1ère Session de la Cour d’Assise de Bamako a examiné l’affaire du ministère public contre Epuna ChukwumaIfeanyi poursuivi pour “trafic international de drogues à haut risque”. Au terme des débats, l’accusé a été condamné à deux ans de prison ferme et au paiement de cinq millions de nos francs.

    De l’information, il résulte les faits suivants : Epuna ChukwumaIfeanyi, de nationalité nigériane, est arrivé à la Gare routière de Sébénikoro (Bamako), aux environs de neuf (09) heures, en provenance de Freetown (Sierra Léone) via Conakry (Guinée) où il a été interpellé par la Cellule aéroportuaire anti-trafics, une antenne de l’Office central des stupéfiants évoluant sur la plateforme aéroportuaire. Après l’avoir conduit dans les Bureaux de ladite Cellule sise à l’Aéroport International Président Modibo Keïta-Senou, l’intéressé a été soumis à des fouilles de sureté et à celle de ses bagages, lesquelles se sont avérées négatives. C’est ainsi qu’il sera ensuite soumis au test d’urine dont le résultat a été également négatif.

    N’étant convaincus de ces conclusions, les agents lui ont notifié qu’il sera soumis à une radiographie afin de vérifier s’il ne transporte aucun corps étranger dans son estomac. C’est ainsi qu’ils se sont rendu compte qu’il avait ingéré des boulettes de cocaïne depuis Freetown (Sierra Leone) dans le but de les acheminer à Lagos au Nigéria pour les remettre à un autre Nigérian qui y résiderait. Confondu, il a été déféré devant le parquet du Pôle judiciaire spécialisé, toute chose qui conduira à son inculpation pour des faits de trafic international de drogues à haut risque sur la base des dispositions de l’article 95 de la Loi N°01-078 du 18 Juillet 2001 portant sur le contrôle des drogues et précurseurs en République du Mali. Après analyse des faits, de la cause, des pièces du dossier de la procédure et des déclarations y contenues, il ressort que l’inculpé, tant à l’enquête préliminaire qu’au procès-verbal de première comparution, a reconnu les faits qui lui sont reprochés puisqu’il a déclaré à l’enquête préliminaire : “Kéké m’a proposé de transporter en incorporant ces produits afin de les remettre à un autre Nigérian résidant à Lagos… Je leur ai avoué que je transporte des boulettes de cocaïne incorporés parce qu’ils m’ont notifié qu’ils allaient procéder à une radiographie… J’ai accepté la voie terrestre parce que Kéké me l’avait conseillée et aussi le billet d’avion coûtait cher au moment des faits. Je devais percevoir 100 dollars avec le Monsieur à destination…Je reconnais les faits car je suis responsable de ces boulettes découvertes sur moi… “.

    Aussi, il a expliqué qu’il a agi de la sorte pour se faire un peu d’argent parce qu’il aurait des soucis financiers et des problèmes sociaux à gérer. Et d’avouer ainsi, par la même veine, avoir transporté sciemment de la drogue dans son estomac, tel que cela ressort du Procès-verbal de son interrogatoire au fond en date du 30 novembre 2017. Mieux, il est versé au dossier de la procédure la photographie des 106 boulettes de cocaïne d’un poids total d’environ 1.800 grammes avec son emballage, objet du crime reproché. Au vu de ces détails, le juge estime qu’il devient dès lors superfétatoire de s’adonner à toute autre démonstration supplémentaire de culpabilité au soutien des faits poursuivis. Ainsi, les arguments avancés par l’inculpé n’ont pas pu convaincre les honorables juges de la Cour qui le condamnent à deux ans de prison ferme et au paiement de cinq millions de nos francs.

                                                                   Boubacar PAÏTAO

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