Pour tentative de vol d''un drap de lit : L’hôtel Salam met à la porte un buandier

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    Au groupe Azalaï, tous les prétextes sont bons pour licencier un employé devenu « encombrant ou indésirable ». Ce n’est pas Abdoulaye Sylla, ex-buandier à Salam, licencié pour tentative de vol d’un drap de lit qui le démentira. Il raconte ses déboires.rn

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    Pour M. Sylla, ex-assistant chef buandier à l’hôtel Salam, c’est le ciel qui lui tombe sur la tête. Après 13 ans de loyaux services au sein du groupe hôtelier Azalaï, ce chef de famille, père de six enfants, vient d’être licencié par note de service 056/SMPH/2007 pour tentative de vol de drap et perte totale de confiance.

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    Des accusations que M. Sylla rejette en bloc et qualifie de mensongères. « Je travaille, sans reproche, dans cet établissement depuis 13 ans. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va m’accuser de vol de drap. C’est une fausse accusation puisque le chef du personnel, le gouvernant et le secrétaire général du syndicat ont fouillé dans mon sachet qu’ils suspectaient. Ils n’ont trouvé que ma torche, mon chapelet, un T-shirt et des coupures de journaux. Malgré tout, la directrice de l’hôtel, Mme Diarra Maria, qui avait juré d’avoir ma peau, m’a donné une demande d’explication avant de me licencier. Et ce, malgré, qu’on ait retrouvé le drap dans la machine à laver », témoigne-t-il. « Comment puis-je sortir avec un drap de l’hôtel en présence du service de contrôle, des gardiens, du gouvernant et de la sécurité à la porte ? C’est inimaginable ! », se défend-il.

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    M. Sylla pense que la vraie raison de son licenciement se trouve ailleurs. Car, affirmera-t-il, « au cours d’une assemblée générale en début d’année, j’ai dénoncé au PDG les mauvais traitements infligés aux travailleurs et les agissements de certains responsables. Il y en a qui volent des millions là-bas. Depuis ce jour, j’ai su qu’on chercherait des poux sur ma tête parce qu’on n’aime pas la vérité dans cet hôtel ».

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    Selon lui, le groupe Azalaï n’accorde aucune considération à ses employés qui n’ont rien à envier aux prisonniers de Guantanamo. « Nous travaillons sous pression et pour un salaire de misère. Imaginez, je suis entré dans ce groupe, sur concours, en 1994. A la première phase de mon stage professionnel, je touchais 10 000 ; 20 000 F CFA à la 2e phase. C’est en février 1995 que j’ai été embauché en qualité de buandier. En plus de cela, je faisais le travail de garçon de chambre, de valet, d’équipier pour un salaire mensuel de 49 000 F CFA et ce, jusqu’en 2000. C’est à partir de cette année 2000, après maintes réclamations et sur instruction d’un responsable français, qu’on a majoré mon salaire à 58 000 F CFA. C’est ce que je touchais jusqu’à mon licenciement cette année », dénonce l’ex-buandier de Salam.

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    Trois procès en cours

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    M. Sylla, qui n’a pas encore dit son dernier mot, a saisi l’inspection du travail. Ce service n’ayant pas réussi à concilier les deux parties, Sylla a porté plainte pour licenciement abusif. Son dossier a été transmis au Tribunal du travail sous le n°563 par le service contentieux de l’inspection du travail. Une mauvaise affaire pour cet hôtel, cinq étoiles, déjà traîné devant les tribunaux par deux de ses anciens employés pour les mêmes motifs.

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    Outre le procès de Remi Dion remis au 30 août, le groupe Azalaï devra également comparaître le 30 octobre prochain devant le Tribunal du travail pour licenciement abusif. Une plainte de son ancien directeur d’exploitation Racine Sow, licencié par le groupe le 9 mai dernier pour abandon de poste, suivant la note de service n°057/SMPH/2007.

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    Une décision que conteste vigoureusement l’intéressé qui s’explique : « J’ai été muté par Azalaï en Guinée-Bissau comme directeur d’exploitation de l’hôtel le 24 décembre sans aucune lettre de nomination. Arrivé à Bissau, j’ai envoyé une lettre bà la direction pour signifier cette irrégularité. Sans suite ». Quelques jours après, M. Sow a décidé de rentrer à Bamako pour régler les derniers détails administratifs et familiaux avant de rejoindre définitivement son poste à Bissau.

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    Le voyage Bissau-Bamako via Dakar, avec les problèmes d’avion, prendra trois jours. Ce qui n’a probablement pas été du goût des responsables de Azalaï. Ceux-ci ont estimé que M. Sow était en abandon de poste. D’où son licenciement. Jugeant cette décision abusive et arbitraire, il a assigné ses anciens patrons devant le Tribunal de travail.

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    Le chômage de cet ancien maître d’hôtel et attaché commercial externe ne sera que de courte durée. Car, une semaine après son licenciement, il sera embauché par le groupe Kempinsky. Coup de théâtre : le groupe Azalaï aurait envoyé une lettre de protestation à Kempinsky pour dénoncer un débauchage de son personnel. Comme quoi, le ridicule ne tue plus dans ce pays.

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    Sidiki Y. Dembélé

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    Eclairage

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    En dépit de tous nos efforts pour recouper l’information et recueillir leur version des faits, les responsables de l’hôtel nous ont envoyé paître. D’abord, le secrétaire général du groupe Abderhamane Baby, joint au téléphone et imprégné du sujet, a opposé une fin de non recevoir à notre demande d’entretien. « Désolé, je ne peux pas vous recevoir… Pas de motif, je ne veux pas, c’est tout », a-t-il sèchement signifié au bout du fil. Ensuite, le chef du personnel adjoint Al Hamdou qui s’est défaussé. Enfin, le chef du personnel lui-même, Abdramane Boumeïdine.

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    Pendant une semaine, il nous a tourné en rond, « je suis très pris. On m’a donné des dossiers que je dois boucler dans 24 h », ne cessait-il de nous dire avant de remettre le rendez-vous au lundi 13 août. Mais, quel ne fut notre étonnement de le voir une fois de plus se dérober. « Comme je vous l’avais dit la semaine dernière, je suis très pris… Je n’ai même pas deux minutes pour vous recevoir… Je ne sais vraiment pas quand je pourrai vous recevoir et je ne voudrai pas m’exprimer par téléphone sur ce sujet », a-t-il dit.

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    Fuite en avant, mauvaise volonté ou le chef de personnel de l’hôtel Salam se reprocherait-il quelque chose ?

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    S. Y. D.

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